Vincent
On commence par revoir les classiques : Vincent est le premier court-métrage d’animation de Tim Burton. Il est réalisé en image par image avec des marionnettes, comme L’étrange Noël de Monsieur Jack et Les Noces funèbres (dont l’esthétique est très approchante). On y retrouve déjà l’univers gothique qu’il exploitera tout au long de sa carrière.
Le héros, Vincent, est un petit garçon de sept ans qui se prend pour Vincent Price (acteur américain de films d’épouvante, il est aussi le narrateur de ce court-métrage). Tandis que les enfants de son âge jouent au ballon ou à chat, lui rêve de monstres et lit Edgar Allan Poe. La poésie est d’ailleurs très présente dans ce film, dont la narration est en vers.
Un chien andalou
Un chien andalou, le court-métrage de Luis Buñuel avec Salvador Dali au scénario (et après Dali disait qu’il ne prenait pas de drogue, mais bien sûr) est très connu pour sa scène de découpage d’œil au rasoir. Si comme moi vous n’avez jamais osé regarder le film à cause de ça il est peut-être temps de vous lancer, parce que finalement ce n’est pas si dégoûtant.
Un chien andalou raconte l’histoire de… Oubliez le concept d’histoire, d’accord ? On parle d’artistes surréalistes. Le film est une suite de saynettes plus ou moins liées entre elles, un enchaînement d’images étranges, oniriques, effrayantes. Difficile à appréhender, mais néanmoins une expérience à faire tellement ce court-métrage est culte.
https://www.youtube.com/watch?v=jz49B8QieOo
La Saint Festin
Passons du culte à l’inconnu avec ce film d’Anne-Laure Daffis et Léo Marchand : La Saint Festin est une histoire d’ogre, et un gros bazar visuel. Exploitant à fond les possibilités d’expérience visuelle du court-métrage, les réalisateurs mélangent dessins au crayon dans un style enfantin, photomontage, cahier à petits carreaux, couleur et noir et blanc.
La Saint Festin, qui a lieu le 40 novembre, est la fête des ogres ; à cette occasion, il faut manger des enfants, sinon c’est un peu comme passer Noël sans sapin. Oui, mais notre ogre de héros va rencontrer quelques problèmes… Une espèce de petit conte naïf mais inventif.
Regarder ce court métrage sur 6nema
La révolution des crabes
Vous connaissez peut-être Arthur de Pins pour son Zombillenium
ou ses Péchés Mignons. Point ici de pin-up aux courbes renversantes, mais… des crabes. Parce que non, le titre n’est pas métaphorique, on parle réellement de crabes et de crabes un peu minables, qui plus est : les Pachygrapsus Marmoratus. Cette pauvre espèce ne peut se déplacer que sur le côté, et est incapable de tourner. Jusqu’au jour où…
À la fois délirant et pince-sans-rire, La révolution des crabes est une sorte de métaphore de la société humaine, une dénonciation vibrante (ou pas) du conformisme, capable de déclencher des débats sur l’homosexualité dans les commentaires Youtube (true story).
https://www.youtube.com/watch?v=1sRENselSHA
Bonne nouvelle si vous avez aimé ce court-métrage : il a été adapté en BD. Et on attend toujours le long métrage, annoncé depuis plus de deux ans.
Babel
Un court-métrage peut aussi être grandiose et dramatique, la preuve avec Babel d’Hendrick Dusollier. Ce n’est pas une histoire de langues mais plutôt de tours, les gratte-ciels immenses de Shanghai. Un jeune homme, une femme et la Chine en pleine mutation. Une ville qui se transforme, des buildings qui semblent pousser de partout, monstres incontrôlables.
Les images réelles, filmées, se mélangent aux images de synthèse pour une impression artificielle mais poétique. Gros atout de ce court, qui lui donne toute sa force : la musique au violon, déchirante. Et aucunes paroles. Sobre mais puissant.
Vous pouvez aussi jeter un coup d’oeil au très émouvant film d’animation de Timtimsia, une des illustratrices de madmoiZelle. Et vous, c’est quoi vos courts-métrages préférés ?
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