Pour débuter cette série de thématiques ciné, nous allons parler d’un événement qui fera stresser celles qui sont en plein dedans, et éveillera peut-être la nostalgie de celles qui en ont fini depuis belle lurette : le bac !
Les Sous-doués
Comment parler de films sur le bac sans évoquer Les Sous-doués ? Cette comédie de Claude Zidi raconte les aventures d’une bande de cancres qui essayent très fort de ne pas avoir leur bac – vu que la vie de lycéen, c’est quand même sympa. Mais la directrice de leur cours privé ne l’entend pas de cette oreille, rapport au fait que 100% de recalés c’est pas tip-top pour l’image de marque. Pour elle, tous les moyens sont bons pour « mater » ces rebelles, tandis que pour eux tout est OK tant qu’il s’agit de ne pas se fouler. On l’aura compris : la guerre de la triche est lancée.
Les Sous-doués fait partie de ces films qui font rire à peu près tout le monde, et que du coup on diffuse à chaque voyage en car. Sorti en 1980, il n’a pas trop subi les outrages du temps : comme le remarque un internaute sur AlloCiné, qui a sans doute fait des personnages ses idoles, il est toujours « trop trop marent ».
Passe ton bac d’abord
De la même époque (1979), avec une affiche dessinée pouvant évoquer Les Sous-doués, Passe ton bac d’abord est en fait un film beaucoup plus sombre. Il faut dire que Maurice Pialat, son réalisateur, n’est pas spécialement connu pour ses comédies mais plutôt pour son cinéma social et cru que l’on peut rapprocher de celui de Ken Loach.
Cette fois nous avons donc des élèves issus de familles modestes, dans le Nord de la France (région du bonheur et de la rédac’, comme chacun sait). Ils doivent eux aussi passer leur bac, mais n’ont ni espoir ni ambitions à cause du chômage de masse qui touche les adultes. C’est une fiction aux allures de documentaire, avec des acteurs peu connus voire amateurs. Si le film a fait un bide commercial (trop ennuyeux, trop élitiste ?), il a néanmoins été salué par la critique à sa sortie.
Fun fact : les acteurs du film sont restés amis, et et se sont retrouvés en 2009 avec la veuve du cinéaste pour l’ordination diaconale (la cérémonie pour devenir diacre) de l’un d’entre eux.
Marock
Changement radical de lieu et de milieu : Marock se déroule à Casablanca, chez les jeunes filles de la bourgeoisie
. Ce film de 2006 montre différents aspects de la vie de Rita, son héroïne : le bac, l’amitié, les conflits familiaux, les sorties en cachette, la religion… Au centre, notamment, l’amour de Rita pour un jeune homme juif, et sa relation avec son frère qui devient de plus en plus intégriste.
C’est un film sur l’adolescence et c’est un film sur le Maroc, loin des clichés femmes voilées / Islam radical. Laïla Marrakchi, la réalisatrice, vient du milieu qu’elle montre et le filme avec une certaine nostalgie. Les spectateurs qui connaissent cette frange de la population marocaine s’accordent à trouver le film très juste, même si on peut être agacé par le côté « pourri-gâté » des personnages.
Révision intenses dans Marock
Le Péril jeune
Retour en France, et retour en arrière dans la ligne temporelle : réalisé en 1993, Le Péril jeune montre les retrouvailles de quatre amis qui ont passé leur bac ensemble en 1976. Une ambiance pas forcément très joyeuse, puisqu’ils tiennent compagnie à la femme du cinquième de la bande, mort d’une overdose quelques semaines plus tôt. Ils se souviennent néanmoins de cette période un peu folle du lycée, sex, drugs, rock’n’roll et révoltes étudiantes. On ne s’amuse plus autant de nos jours, ce qui a fait vieillir ce film prématurément ; on peut le déplorer, ou juste rêver de remonter le temps et de repasser son bac dans les années 70.
On retrouve dans ce film de Cédric Klapisch des débutants aujourd’hui très connus comme Romain Duris, Vincent Elbaz ou Hélène de Fougerolles.
Fun fact : réalisé à la base en tant que téléfilm pour une série d’Arte (« Les Années lycée »), Le Péril jeune a eu tellement de succès qu’il est sorti en salles deux ans plus tard.
Les Irréductibles
Enfin un film sur le bac qui montre autre chose que le quotidien des adolescents ! En fait, avec Les Irréductibles (2005) nous sommes loin de l’adolescence puisque Michel et Gérard (Jacques Gamblin et Kad Merad) sont d’anciens ouvriers dont l’usine a fermé. Pour retrouver du travail, ils décident donc à 40 ans de passer le bac.
Un petit côté Ken Loach là-aussi, puisqu’il traite d’un sujet social difficile : les fermetures d’entreprises, le chômage lorsque l’on n’a aucun diplôme… Le film de Renaud Bertrand reste néanmoins une comédie familiale, entre émotions et rigolade – d’autant que le fils de Michel vient de rater son bac et le repasse en même temps que son père, situation cauchemardesque pour n’importe quel ado. On saluera notamment la performance de Kad Merad, toujours bon dans des rôles touchants (je pense ici à Je vais bien, ne t’en fais pas).
C’est bon, pas trop stressé·e·s ? Est-ce que vous avez déjà vu ces films ? Qu’est-ce que vous en avez pensé ?
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
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