Laisse-moi te présenter The Wire (Sur Ecoute en VF), la série qui m’a sans doute le plus scotché ever — et pourtant je m’en suis bouffé.
La série se passe dans la ville de Baltimore, place forte du crime aux US. Police, politique, médias, école, trafiquants de drogue, dockers, gamins… chaque saison s’attarde sur un groupe en particulier, tout en ne délaissant pas les autres. Personne ne sera oublié, il y en aura pour tout le monde.
Le personnage principal, s’il en faut un, s’appelle Jimmy McNulty, policier, excellent dans son métier (« natural born police », qu’ils disent) mais suffisamment compétent pour mettre ses patrons face à leurs responsabilités. Et les emmerder, en gros. Autour de lui, toute une ribambelle de personnalités hautes en couleurs et dramatiquement charismatiques, des flics aux politiciens en passant par les grands méchants. Après avoir vu The Wire, le prénom Omar ne t’évoquera plus du tout Omar Sharif, crois-moi.
Omar Little. Les vrais savent.
Le tableau de The Wire est une photographie sociale et politique de la société américaine entre 2000 et 2005. Pas de manichéisme ici : les gentils ont des côtés ripoux, les méchants savent aussi montrer du coeur, si bien qu’au final, il n’y a plus de gentils ni de méchants. Juste des vrais gens, qui cherchent à concilier leurs valeurs, leurs ambitions et leurs envies. La vraie vie, quoi, et une série aux doux accents de documentaire.
Premier indice de la qualité de Sur Ecoute : cinq saisons, pas plus, big up aux producteurs de ne pas avoir rajouté des caisses d’années insipides – les gens qui sont derrière Desperate Housewives ou Sex and The City
, si vous me lisez…
On retrouve au fur et à mesure des saisons des personnages entrevus au tout début. Les persos vont et viennent, on suit les flics, puis les trafiquants, puis les politiques, puis re-les flics, qui interagissent, parfois sans le savoir. C’est une toile d’araignée sociale finit par se tisser au fil des épisodes, une sorte de Facebook de Baltimore où tous nos personnages finissent par se rencontrer, même furtivement. C’est fichtrement bien foutu, toujours cohérent et complètement impitoyable avec la société américaine actuelle. Je rêve de voir une série équivalente en France, il y a tant de matière dans notre bel hexagone pour faire une série sociétale de ce genre.
Quand la série se termine, on reste sur le cul. Voici une vidéo de 10 minutes reprenant ses 100 meilleures citations. Petite précision à propos de la VO : les mecs ont un tel accent à couper au couteau qu’elle est tout simplement impossible à piger sans sous-titres.
https://www.youtube.com/watch?v=-Sgj78QG9Bg
The Wire n’a jamais eu en France le succès qu’elle aurait méritée. Pour la plupart de ceux qui l’ont regardée, elle représente l’une des plus belles « aventures télévisuelles sur canapé ». Et malgré tout, elle est restée cantonné à Jimmy sur le câble, la lose quoi. Je me suis payé le coffret DVD lors d’un voyage à Londres, il est dispo sur Amazon en import.
Ca coûte 130 euros, mais 1/ ça vous fait une belle idée de cadeau pour Noël 2/ vous passerez l’un de vos meilleurs moments télévisuels, c’est obligé 3/ vous ferez plein d’heureux en prêtant les dvd autour de vous, c’est re-obligé.
A lire également sur l’excellent blog « Le Monde des Séries » : The Wire, réparer une injustice
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