En partenariat avec Wild Bunch (notre Manifeste)
Longtemps, j’ai cru que ma peur panique des films d’horreur m’empêcherait de les voir sur grand écran.
Je voyais les œuvres de genre prendre de plus en plus d’ampleur dans le paysage cinématographique, je regardais défiler les titres horrifiques au box-office, et je faisais semblant d’en tirer des analyses fines pour ne pas perdre la face en soirée.
En effet, pour la cinéphile que je suis, laisser passer ainsi tout un pan du Septième Art, c’était un crève-cœur… et un peu une honte !
Fort heureusement, j’ai récemment appris à kiffer l’horreur au cinéma grâce au film The Vigil.
Je n’aime pas les films d’horreur
Aussi loin que je m’en souvienne, je n’ai jamais pris plaisir à avoir peur.
Avec mes amis au collège, on se réunissait parfois chez l’un d’entre nous pour mater Amityville ou Le nombre 23, les volets fermés, sous 3 couches de plaids.
Mon hypersensibilité ne me lâchait jamais la grappe, chaque jump scare constituait une véritable torture pour mon petit cœur mal accroché, mon empathie m’empêchait de me distancier du sang qui coulait et le moindre phénomène paranormal hantait mes nuits des semaines durant.
Bien sûr, mes cris et mon malaise déclenchaient une hilarité folle chez mes camarades, qui eux, savaient profiter de ces sensations fortes et apprécier ce frisson qui parcourt l’échine. Ainsi, l’étiquette de « flippette » me colla (et me colle encore !) à la peau.
J’ai bien du mal à me défaire de ce label puisqu’il me correspond à 200%. Je suis une flippée du gore, du film de zombie, du slasher, du found footage, de la possession démoniaque et des enfants/poupées maléfiques.
Mais en rentrant dans l’industrie du cinéma, j’ai dû m’y coller, aux films d’horreur. Et sur grand écran, en plus de tout !
Si j’ai adoré certains longs-métrages que je pourrais même revoir avec plaisir, comme Grave de Julia Ducournau en 2017, d’autres resteront de vrais traumatismes.
Jusqu’à ce que je vois The Vigil, qui m’a enfin révélé comment bien kiffer devant un film d’horreur pur et dur.
Mon expérience au Festival international du film fantastique de Gérardmer
Ma rencontre avec The Vigil fut particulière, puisqu’elle se fit lors du Festival international du film fantastique de Gérardmer en février dernier.
J’y ai rejoint ma collègue Kalindi, grande férue d’horreur capable de ressortir la filmographie entière de Carpenter dans l’ordre chronologique. Elle m’avait vendu le festival comme un lieu de rencontres autour du cinéma, de kif près d’un lac de montagne et comme une bonne excuse pour s’enfiler 3 raclettes en 3 jours devant des feux de bois crépitants.
Convaincue par l’argument fromager, j’ai foncé tête baissée, oubliant presque que j’allais dévorer davantage de films fantastiques et horrifiques que de produits laitiers.
Arrivée sur place, j’ai compris ma douleur. J’allais au ciné le ventre lourd, mais surtout noué à l’idée de toutes ces palpitations et cauchemars qui m’attendaient…
Et à ma grande surprise, j’ai découvert un public convivial et accueillant, très bon enfant, avec lequel je me suis immédiatement sentie en sécurité. Il a joué un rôle clé dans mon apprentissage à kiffer me faire peur.
Une fois que j’avais un peu pris la confiance et enchaîné quelques séances, j’ai osé me faire la réflexion que finalement, les films d’horreur, c’était du pipi de chat et que j’en avais vraiment fait des caisses pendant toutes ces années. C’était avant que je ne voie The Vigil, bien sûr.
The Vigil, un film d’horreur qui fait bien peur
The Vigil concourait en compétition officielle au festival de Gérardmer, nous l’avons donc vu un soir, en présence de son réalisateur, Keith Thomas.
Malheureusement, Kalindi et moi n’avons pas pu nous mettre à côté pour la séance ; je me suis retrouvée entre deux mecs qui n’avaient pas l’air d’en être à leur première édition du festival.
Je me souviens m’être dit qu’il fallait que je limite mes sursauts au minimum pour ne pas avoir l’air d’une noob de l’horreur (ce que je suis pourtant).
Si j’étais un peu crevée, je n’allais pas tarder à me faire réveiller à grands coups de sound design impressionnants. The Vigil s’est révélé un film d’épouvante terrifiant qui m’a plaquée au fond de mon siège.
New York, Brooklyn. Après avoir quitté la communauté juive orthodoxe, Yakov, à court d’argent comme de foi, accepte à contrecœur d’assurer la veillée funèbre d’un membre décédé de ce groupe religieux. Avec la dépouille du défunt pour seule compagnie, il se retrouve bientôt confronté à des phénomènes de plus en plus inquiétants…
L’une de mes techniques favorites pour m’empêcher de flipper, c’est de fermer les yeux quand je sens qu’un jump scare approche ou qu’une scène peut tourner au gore.
Et je me suis rendu compte que ma plus grande peur, c’était d’avoir peur, ce qui me privait de toutes ces émotions fortes. C’était comme si je vivais toute la montée mécanique très pénible des montagnes russes et que je ne profitais pas du drop exaltant du manège pour lequel j’ai fait tous ces efforts.
Alors j’ai ouvert les yeux pendant les moments critiques de The Vigil, et… j’ai vécu des moments grisants, de véritables shoots d’émotions pures.
J’ai aussi pu constater que les deux types qui m’entouraient sursautaient eux aussi et flippaient tout autant. J’ai donc frémi et vibré avec la salle entière, on a poussé des cris et des exclamations à l’unisson, et je suis sortie soufflée.
Quelque chose de fort venait de se passer. Je comprenais enfin les accros aux film de genre, et la raison même de l’existence d’un festival comme celui de Gérardmer. Tant et si bien que j’y retournerais bien tous les ans, maintenant !
Alors si toi aussi tu veux vivre une séance de cinéma de folie avec tes potes ou des inconnus, tu peux foncer découvrir The Vigil à partir du 29 juillet au cinéma, tu m’en diras des nouvelles !
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