Le 10 juin dernier, à 21h50, des millions d’Américains ont enfin connu le sort de Tony Soprano. Après six saisons, la série déjà culte, « The Sopranos », a donc pris fin sur la chaîne HBO. La tension qui entourait la diffusion de ce dernier épisode est un phénomène incomparable. Le réalisateur David Chase expliquait avoir tourné trois fins différentes pour être sûr que rien ne filtre avant la diffusion, et même le casting ne savait pas laquelle serait diffusée.
Vrai phénomène de société, « The Sopranos » a été primée à plusieurs reprises lors des Emmy Awards, la série a aussi eu droit à une exposition au MoMA – le fameux musée d’art moderne de New York. Il est aujourd’hui évident qu’il existe un avant et un après Tony Soprano.
Les Sopranos, c’est une série sur le milieu mafieux du New Jersey. On s’attend à un remix du Parrain et de Scarface version 52 minutes par semaine. Pourtant, loin des clichés, « The Sopranos » relate les aventures d’un clan mafioso à travers les aspects de leur vie quotidienne.
Vie privée et vie professionnelle s’entremêlent en permanence au cours des six saisons, laissant la ligne de démarcation plus que floue. L’intérêt de la série réside justement dans ce mélange détonnant, entre polar et drame familial.
Le Clan Soprano
Tony Soprano, incarné par James Gandolfini, est le héros de la série. Parrain de la mafia du New Jersey, il est le seul personnage à apparaître dans les 86 épisodes de la série. À travers les entrevues avec sa psy, Tony partage ses états d’ âme, ses craintes, ses doutes et ses paniques plus que surprenantes. À la base, si ce chef mafioso prend rendez-vous chez la psy, c’est parce qu’une colonie de canard est venue se poser dans sa piscine et que cela l’attriste.
Carmela Soprano, la femme de Tony, a tout du cliché de l’épouse du chef mafieux. Sans vraiment connaître les activités de son mari, elle essaie de maintenir la maison en ordre. Carmela a connaissance de l’infidélité de son mari, lui fait savoir son mécontentement mais ne prend jamais de décision radicale. Motivée par sa nature matérialiste, elle restera avec Tony.
Meadow Soprano est la première des deux enfants de Carmela et Tony. Très intelligente, elle intégre l’université de Columbia. Les relations qu’elle entretient avec son père sont plus que complexes. Très au fait de ce qu‘il se passe dans la vie de la famille, Meadow éprouve du ressentiment envers son père, et lui en voudra de gâcher la vie de la famille. Ses histoires amoureuses sont aussi très complexes et interfèrent souvent avec les affaires de son père.
Anthony Jr. Soprano est le second enfant des Sopranos et le seul fils de Tony. Rapidement, Tony comprend que son fils ne prendra pas sa succession. AJ est le genre enfant terrible. Ses parents sont très préoccupés par son avenir. Instable psychologiquement, AJ est aussi très affecté par ses histoires d’amour foireuses.
Junior Soprano, oncle et véritable mentor de Tony, exerce une vraie influence sur lui depuis la mort de son père. Une relation de pouvoir s’installe au fur et à mesure entre les deux hommes et , rapidement, on sent poindre la jalousie face à l’ascension rapide de Tony dans le milieu.
Christopher Moltisanti est le neveu de Tony et aussi l’un de ses protégés. Tony est un peu le second père de Christopher. Il lui fait confiance plus qu’à n’importe qui d’autre dans l’organisation, au point de voir en lui son successeur. Ses problèmes avec l’héroïne ne cache pas moins la faiblesse de cette homme qui doit aussi faire face aux jalousies de sa vraie famille.
Jennifer Elfi, la psy, est probablement la personne la plus à même de comprendre réellement Tony Soprano. Au fil des saisons, il lui a confié des choses que personnes d’autre ne sait. Même si elle fait tout pour garder leur relation purement professionnelle, on sent rapidement une certaine attraction refoulée s’exercer entre les deux caractères.
Les raisons d’un succès
Le succès des « Sopranos » est dû en partie au fait que la série fut, en 1999, la première à mettre en scène des héros anti-héros… Bedonnant, dégarni, junkie, alcoolique, infidèle, ringard ou menteur, les Sopranos mettent fin à l’image du héros lisse des années 90.
Pas d’action à chaque épisode, pas d’événement grandiloquent, juste la vie quotidienne d’une famille de mafieux. L’absence de bons sentiments et de consensus – Tony Soprano tue ses ennemis entre deux discussions avec sa psy – font des « Sopranos » une vraie série culte.
Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.
Les Commentaires
Tout le monde a l'air d'aimer cette série, alors ça me donne envie de la regarder.