The Popopopops, ça vous dit quelque chose ? Il y a des chances pour que vous entendiez parler de ces quatre jeunes rennais et de leur pop rock énergique un jour ou l’autre… Lancés par les Transmusicales, propulsés par leur victoire au concours CQFD, plusieurs EP à leur actif… La vie leur sourit, et nous aussi !
Le groupe ouvrait la fête de l’huma vendredi 10 septembre, l’occasion de les rencontrer et de bien se marrer. Parce que les Popopopops sont loin d’être des vieux blasés, avec un talent pour la déconne presque aussi étendu que leurs aptitudes à créer des bombes musicales groovy et dansantes. Une interview très freestyle avec Simon, Victor, Guillaume et Vincent.
Comment ça a commencé les Popopopops ?
– Simon : Au départ, il y avait deux mecs : Guillaume et Victor. Ils se sont rencontrés au lycée et on voulu créer un groupe parce qu’ils avaient des intérêt musicaux communs. Vincent s’est trouvé par hasard sur le chemin de l’école un jour de printemps, ils l’ont croisé et lui on fait : « Hé Vincent y paraît que tu fais de la guitare ».
– Vincent : Faux, faux, faux, complètement faux ! Je rectifie tout de suite !
– Simon : Et donc du coup, ils l’ont pris comme guitariste. Moi je rentrais des États-Unis à ce moment là. Et comme ya personne qui veut faire de la basse, parce que c’est vraiment un instrument chiant, lorsqu’ils m’ont demandé « Hé, est-ce que tu veux bien faire de la basse ? », j’ai dit d’accord, parce que le nom du groupe, déjà, c’était trop trop trop classe.
– Vincent : Bon, je rectifie tout de suite ce qu’a dit Simon, parce qu’il a omis de dire : il y avait un guitariste avant, qui s’appelle Léonard, et qui a quitté le groupe il y a plusieurs mois.
– Simon : Voilà. En bref on s’est rencontrés au lycée, on aimait la musique, on a fait un groupe et c’était génial. Et là on est ici aujourd’hui, et on aimerait bien rester aussi longtemps que possible dans la musique.
Comment êtes-vous passés du stade de « petit groupe de lycéens » à « première partie des Pony Pony Run Run » au Zénith de Paris ?
– Simon : Non sérieux ?? On joue au Zénith les gars ???
– Tous : YEAAAAH !!!!!
– Simon : Pour répondre à ta question, on a cultivé la différence, tout simplement.
– Vincent : Nos références : travail, assiduité… J’ai envie de dire cultiver la différence et non pas l’indifférence (rires).
– Victor : Plus sérieusement, ce qui nous a lancé, je pense que c’était les Transmusicales de Rennes. On y a joué en 2000. Non je rigole, en 2008. (ndlr : en 2000 ils avaient 10 ans). C’était la plus grosse scène qu’on faisait.
– Vincent : on était bourrés, on a raté notre concert, et les gens ont trop kiffé parce qu’ils se sont dit que c’était ça le rock quoi.
– Guillaume : Haha. Non mais en gros, le concert en lui-même n’était pas dingue. Mais on a fait un concert de lendemain sur la scène du Mouv’, juste 3 chansons dans un hall où il y avait que des professionnels et où d’habitude tout le monde s’ennuie, et là… Bim! C’est parti de là, puis on a rencontré notre manager, et on a joué au Truskel en février : la consécration (rires).
– Vincent : Cultiver la consécration, et non pas l’inconsécration.
Aujourd’hui, votre vie, elle ressemble à quoi ? Vous êtes seulement dans la musique ou vous faites autre chose à côté ?
– Simon : Depuis deux trois ans, on était tous dans un entre-deux entre les études et la musique. Là, depuis mai dernier on a décidé de vraiment tenter notre chance dans la musique et de nous y mettre à plein temps. Aujourd’hui notre but c’est de faire de la musique musicale (rires).
Comment vous voyez-vous dans 3 ans ? Comment aimeriez vous être ?
– Simon : Grand, blond, barraque. Steve Mac Queen quoi. Ou plus James Dean, mais il a pas les yeux bleus, dommage.
– Vincent : James Mac Queen.
– Victor : Moi ce serait Magic Johnson.
– Simon : Guillaume se verrait bien avocat, ou associé.
– Vincent : Moi, backliner ou technicien light, je sais pas.
– Victor : Sinon musicalement, on espère au moins un album. On cherche un label en fait. D’ailleurs si un label passe par là, voici mon numéro : 06 … (non en fait c’est le numéro de mon ex, c’est pour la faire chier). On a sorti plusieurs EP déjà, mais on attend un label pour la signature de notre contrat. Malheureusement, ce label est encore inexistant.
– Simon : On a des propositions d’un label, mais il est encore inexistant (rires).
Vous avez déjà une jolie brochette de fans, principalement des nanas, vous le vivez comment ?
– Simon : Bah en général on les prend à point.
– Guillaume : Blague beauf à part, on est très content. Mais on essaie de toucher un public assez large, pas forcement de plaire qu’aux nanas.
Êtes-vous des fans vous-même ?
– Simon : Moi je suis surtout fan de Sexion d’Assault, qui fait vraiment le buzz en ce moment. C’est du bon son français, ça renouvelle le rap. Sinon on est tous fan de Foals. Foals c’est vraiment pour nous une référence. Et Whitest boy alive également. C’est assez marrant du coup, de faire de la musique et de se retrouver sur scène, parce que ça démystifie le rapport qu’on peut avoir avec un artiste lorsqu’on est dans le public.
Vous voulez dire que maintenant que vous avez vous-même fait de la scène, lorsque vous voyez des groupes en live, vous ne le vivez pas de la même manière ?
– Simon : C’est à dire qu’on est plus critiques, on a une approche différente. On sait ce qu’il se passe derrière, donc on a un peu perdu ce rapport spécial qui existe entre spectateur et artiste, c’est plus difficile d’apprécier un concert pour nous. On est devenus plus exigeants, mais on apprécie d’autant plus les très bons groupes, qui se démarquent. Foals et Whitest boy alive, c’est les deux seuls groupes sur lesquels on est tout les quatre complètement d’accord.
Et quand vous êtes pas d’accord sur des choses au sein du groupe, ça vous arrive de vous taper sur la gueule ?
– Tous : Ouais !
– Guillaume : Ya des hauts et des bas… On est 12 heures sur 24 ensemble, ce qui représente quand même une moitié de la journée, donc parfois ça fait mal. L’autre moitié, on est chacun pour soi.
– Vincent : On s’ennuie beaucoup l’autre moitié.
– Simon : Heureusement on regarde des films dans les tourbus. Et d’ailleurs True Blood… J’ai envie de dire aux gens qui aiment notre musique, ou même à ceux qui ne l’aiment pas : regardez True Blood.
Mais vous avez des différents, des accroches ? Sur votre musique par exemple ?
– Simon : On est vraiment un groupe, et pour moi il y a vraiment une grosse différence entre un groupe et un artiste solo accompagné par des musiciens. Du coup c’est plus difficile pour nous de créer des chansons, et même parfois de s’entendre, d’échanger, de confronter nos avis. Ca amène parfois à des conflits plus ou moins violents… Violents dans les mots, bien sûr.
Comment voyez-vous évoluer votre musique dans l’avenir ?
– Simon : Ça fait maintenant 3 ans et 16 jours qu’on joue (rires), et on remarque lorsqu’on écoute nos premières chansons que notre musique a beaucoup changé.
– Guillaume : On espère que nos chansons ne seront jamais pareilles, et que dans quelques années on fera des chansons qui auront plus grand chose à voir avec celles de maintenant. Après on cherche aussi à avoir une unité dans nos chansons, que les gens puissent un jour nous dire « ça, ça sonne Popopopops ». Pour l’instant on calcule pas trop ce genre de choses.
Pour vous un bon groupe c’est un groupe qui se renouvelle à chaque album, qui crée sans cesse des choses différentes ?
– Simon : oui et non.
– Guillaume : Lorsqu’on aime vraiment un artiste, on attend toujours beaucoup de son album suivant. Par exemple les Foals, leur jeu de batterie du premier album est excellent, et celui du deuxième beaucoup plus minimaliste : j’ai pas pu m’empêcher d’être déçu même si ils ont su renouveler leur style. L’important est de trouver un juste milieu. Faire la même chose d’un album sur l’autre c’est quand même chiant.
Quand vous êtes sur scène, vous pensez à quoi ?
– Simon : Moi je pense à toi sur presque toutes les chansons, sauf sur Gunshot peut-être. Je pense à mon père, à ces putains de capitalistes qui nous prostituent, à l’avenir des jeunes. Non sérieux vous pensez à quoi vous ?
– Guillaume : Moi je pense à rien, je suis concentré sans non plus penser toujours « il faut que je sois dans le temps, etc ». Il faut quand même vivre la musique, sinon ça sonne pas.
– Victor : Quand tu joues de la musique, tu penses d’abord à ton plaisir personnel, à ce que toi tu ressens avant de penser à tout le reste.
– Simon : tout le reste c’est important aussi, mais la base, c’est toi. Plus tu arrives à prendre de plaisir plus tu peux en donner aux gens. Mais aussi en général je prends un sujet de philo dans les annales du bac, je le lis juste avant d’entrer sur scène. Au bout d’une heure de set j’arrive à peu près à avoir un plan.
Vous avez d’autres talents ?
– Guillaume : On est très fort en cuisine. En pâtes surtout. C’est comme ça qu’on s’est rencontrés avec Victor. On teste toutes les recettes de pâtes possibles. Et, attention les madmoiZelles, c’est bientôt la saison du Mont d’or, alors précipitez vous ! Les pâtes au Mont d’or c’est ouf.
– Victor : Moi j’aimais pratiquer du sport dans ma jeunesse, je faisais beaucoup de basket et de tennis. Et un jour ma mère m’a regardé right in the eye, and she said : « you have to chose between basket ball and tennis, and maybe you will be very successful, but I want you to be happy ». Puis le groupe s’est présenté, and I said « I have to chose something ». And, you know, I’m here now, so, I chose the music.
Un message pour les madz?
– Victor : Amusez-vous, faites la fête, profitez tant que vous êtes des madmoiZelles. Bisou.
Pour se trémousser sur leurs chansons, rendez-vous sur leur Myspace !
Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.
Les Commentaires
Conclusion: allez les voir en concert, ça en vaut vraiment la peine.