Article initialement publié le 15 juillet 2013
The Newsroom est l’une des meilleures séries que 2012 ait vu naître et comme la télé fait parfois bien les choses (d’autres fois elle craque son slip et annule Boss), elle est également terminée.
Voici la première scène de The Newsroom, saison 1 épisode 1, histoire de vous mettre dans le bain :
Ça commence bien, hein ? Will McAvoy, sorte de PPDA américain, pète un câble : marre de produire de l’information facile (ou de la désinformation), juste pour récupérer de l’audience facile et contenter les boss de sa chaîne — et les annonceurs.
Suite à cette séquence sous sérum de vérité, Charlie Skinner, le patron de l’information, lui impose un producteur exécutif. Ou plutôt une productrice exécutive, McKenzie MacHale, qui n’est autre que son ex.
Ensemble, ils vont décider de se sortir les doigts et de produire une « meilleure information ». Ça démarre avec ces « excuses » dans l’épisode 3 (sous-titres en anglais et espagnol, j’ai pas trouvé la vostfr, désolé).
« Ces audiences sont pour moi les bienvenues car elle me donnent l’occasion de m’excuser aux proches des victimes du 11 septembre. À ceux qui sont dans la salle, à ceux qui nous regardent à la télévision, votre gouvernement n’a pas été à la hauteur. Ceux-là même en qui vous aviez confiance pour vous protéger n’ont pas été à la hauteur. Et je n’ai pas été à la hauteur.
– Bonsoir, je suis Will MacAvoy pour Newsnight et ceci était un clip de Richard Clarke responsable du contre-terrorisme pour George W. Bush […]. Et ce soir, je me joins à lui pour vous présenter des excuses pour nos échecs. L’échec de ce programme pendant le temps où j’en ai eu la charge, d’informer et d’éduquer l’électorat américain. »
Voilà pour le pitch.
J’ai choisir 5 raisons pour lesquelles vous devez regarder The Newsroom, que voici.
The Newsroom reprend les codes de The West Wing
On retrouve dans l’équipe d’ACN — la chaîne de la rédaction de McAvoy — la même intransigeance et la même brillance intellectuelle que dans le crew du Président Bartlett.
Si vous n’avez jamais vu The West Wing, je vous envie. Foncez.
Aaron Sorkin — l’emblématique scénariste des deux séries —a insufflé à ses personnages toute l’utopie qui le caractérise. Sorkin disait en juin 2012 :
« The Newsroom est censé apporter un regard idéaliste, romantique, « de cape et d’épée », parfois comique, mais très optimiste sur un groupe de personnes qui sont souvent regardés avec cynisme. C’était pareil pour The West Wing, où d’habitude, dans la culture populaire, nos dirigeants sont dépeints soit comme machiavéliques ou bêtes. Je voulais faire quelque chose de différent et montrer un groupe de personnes très compétentes. »
Dans The West Wing, l’équipe tentait de se battre contre la facilité politique. Dans The Newsroom, ils se battent contre la médiocrité médiatique et l’info-facile-mais-qui-ramène-l’audience.
Bien sûr, ça a ses inconvénients : le ton peut parfois paraître très solennel et très « sortez les violons » et ça peut éventuellement vous agacer (c’est d’ailleurs ce qui agacent les détracteurs de la série, et de Sorkin en général). Mais personnellement, j’en fais fi, parce que c’est quelques minutes sur 10 épisodes de 50 minutes.
The Newsroom offre une relecture de l’actualité
Créer de toutes pièces sa rédaction permet à Sorkin de se re-faire son propre JT, de mettre ses propres mots sur une actu passée il y a une année.
Il se sert du présentateur vedette – pourtant républicain modéré, Will McAvoy, comme porte-parole et il tape ainsi sur les tea parties avec violence et en profite en passant pour déglinguer des VRAIS passages de Fox News avec la même ferveur que le Daily Show — mais sur un tout autre ton.
Si certains événements nous ont frappés mondialement (il y a bien sûr un épisode – fantastique – sur Ben Laden), j’imagine que du côté des US, une telle relecture de l’actu doit être encore plus marquante. Imaginez si on avait notre versions française de The Newsroom, ce que ça pourrait donner…
The Newsroom montre les coulisses des médias
On peut faire deux suppositions à propos de l’accueil qu’a reçu The Newsroom de la part des critiques US — un torrent de caca, pour faire simple :
- Soit le show met complètement à côté de la plaque — ce qui serait étonnant de la part de Sorkin, qui n’écrit pas ces shows sans se renseigner.
- Soit le discours de Will McAvoy & co dérange profondément ces mêmes médias, puisqu’il met en plein dedans.
The Newsroom montre les jeux de pouvoir qu’il y a entre la rédaction et les patrons de la chaîne (la PDG, impitoyable, est interprétée par une femme). Sorkin pousse même la bataille entre Will McAvoy et ses patrons encore plus loin, mais tût tût pas de spoiler !
Parce que des personnages attachants (et tellement brillants)
Le casting est tout simplement génial : d’Alison Pill à Dev Patel (Mister Slumdog Millionaire) en passant par Jane Fonda ou encore Olivia Munn et bien sûr Jeff Daniels (le co-pilote de Jim Carrey dans Dumb and Dumber), on a là des acteurs solides pour une série TV.
Leurs histoires en dehors du boulot sont agréables à suivre, même si comme d’hab, Sorkin ne peut pas s’empêcher d’y glisser son pêché mignon : des histoires d’amour cul-cul au possible, mais on lui pardonnera, tant le reste de la série est passionnant.
Parce que Charlie Skinner, LE personnage de The Newsroom
Le boss de l’information de la chaîne, Charlie Skinner, interprété par Sam Waterston, est sans doute l’un des personnages les plus attachants que j’ai pu rencontrer dans une série télé.
Avec son p’tit noeud pap, son verre de scotch à la main, il n’en est pas moins un combattant qui se bat avec les boss de la chaîne pour protéger le boulot de ses troupes. On le voudrait tous comme tonton.
« Je suis un Marine, Don ! Je te péterai la gueule ! Je me fous de combien de barres protéinées tu manges tous les jours ! »
Et si vous en voulez encore…
J’espère que ces quelques lignes vous auront donné envie de vous plonger dans la bande de Will McAvoy.
Et si, quand vous avez terminé, vous en voulez encore, vous pouvez aller voir du côté de Studio 60 on the Sunset Strip, écrit par Sorkin également, l’équivalent de The Newsroom, mais dans le domaine du divertissement télévisuel. 22 épisodes, réalisés en 2006-2007, avec Matthew Perry dans le rôle vedette, ça ne se refuse pas.
Sinon, on a une belle sélection de séries à suivre sur l’année 2017, et dont les pitchs font saliver d’avance, ou encore la saison 1 Des Orphelins Baudelaire par Netflix, sortie hier !
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