Nouvelle production Amazon Studios, The Man in the High Castle avait plutôt mal commencé à faire parler d’elle. Annoncée comme un événement à grands coups de trailers et de Comic-Con, la série avait surtout été au coeur d’une communication un peu malvenue…
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Mais oublions le léger malaise des travailleurs new-yorkais assis sur un piaf nazi. The Man in the High Castle est une pépite dramatique parfaitement réalisée, à ne rater sous aucun prétexte (même pas une allergie au programme d’histoire-géo de terminale) !
La dystopie dans les règles de l’art
The Man in the High Castle est à l’origine un roman dystopique de Philip K. Dick, publié en 1962. Dans ce livre qui fit grand bruit à sa sortie, le IIIème Reich et l’Empire Japonais ont gagné la guerre et se partagent le territoire américain (à l’exception d’une zone neutre qui n’a rien du pays de Candy) après avoir rasé Washington de la carte avec une petite bombe H des familles.
La série se déroule en 1962, en parallèle dans le territoire Est tenu par les nazis et dans la partie Ouest du pays, menée par les Japonais. Le Führer n’est pas en grande forme et pendant qu’à Berlin ses sbires se tirent la couverture pour avoir le droit de porter la moustache du chef, les tensions entre les méchants nazis et les méchants japonais sont à leur comble.
#TeamMéchantsNazisMaisUnPeuSexy
L’univers de la série est maîtrisé au claquement de botte près et se ressent de l’exactitude du scénario aux images des deux territoires tout aussi flippants l’un que l’autre. Les lumières, les décors et les costumes sont à tomber et composent l’ambiance tendue et follement dépaysante de The Man in the High Castle !
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Tout participe à ce que tu sursautes toutes les deux minutes ou que, comme moi, tu lâches de gros « Oh noooooon ! » sous ton plaid à chaque fin d’épisode. Fins qui ne manqueront pas de cramer les quelques neurones épargnés À CHAQUE FOIS tant le rythme de la série est maîtrisé à la perfection.
Un casting au poil (de moustache) (pardon)
Pas de gros nom au générique (très beau d’ailleurs), à part un certain Ridley Scott à la production. Mais nul besoin d’un Christoph Waltz en costume de nazi pour porter une série aussi puissante.
https://youtu.be/UIDKPydxAFM
Le casting est porté par un duo exceptionnellement bien trouvé et dont l’alchimie a tendance à fissurer un peu ton écran. Dans le rôle principal de Juliana Crain, on retrouve Alexa Davalos, une actrice et mannequin franco-américaine : certains lui reprochent un jeu assez monotone avec un visage constamment dramatique… Bon après, vu ce qui lui arrive et ce à quoi elle assiste, on ne peut pas trop lui en vouloir.
Face à elle, Luke Kleintank, un acteur américain plus habitué aux soap operas qu’aux drames politiques, dans le rôle d’un Joe Blake follement séduisant et sombre. Sans rien te révéler de l’intrigue, disons que ce personnage est une belle promesse d’aventures tout au long de la saison et son écriture confirme le talent des scénaristes.
Et parce qu’une bonne série ne serait rien sans un petit trio amoureux (mais un bon trio, pas un truc lourd qui te prend la tête, juste un tout petit peu en assaisonnement), Juliana est affublée d’un Frank (Rupert Evans), gentil fiancé à la peau lisse qui ne tarde pas à montrer son côté sombre.
Enlève ces lunettes et fais-moi l’amour, jeune fou !
Mais, me direz-vous, où sont les nazis dans tout ça ? (Non, on a pas du tout dit ça, c’est bizarre comme question en fait.) Eh bien les nazis sont, pour une fois, bien représentés, par un Rufus Sewell tout aussi flippant que bizarrement attachant. Le moindre de ses pas et de ses phrases cinglantes (garanties sans faux accent allemand) m’ont foutu des chocottes pour plusieurs mois.
Une série à plusieurs niveaux de lecture
De façon générale, c’est le réalisme et l’absence de manichéisme dans la série qui font à mon avis sa qualité. S’il suffit de regarder par ta fenêtre pour comprendre que ce monde n’est pas le nôtre, les personnages sont crédibles et composent un monde parallèle absolument fascinant qui ne cesse d’évoluer et de se préciser au cours de la saison.
En résumé, The Man in the High Castle est une très belle série dramatique, aux personnages pleins de relief et au scénario mieux ficelé qu’un rôti du dimanche : de quoi passer quelques bonnes soirées d’hiver en attendant la saison 2, déjà prévue d’ici la fin de l’année !
(Petit message personnel — jeune demoiselle recherche copines de visionnage qui ont comme moi perdu un petit peu de leur âme avec le dernier épisode de la saison et ont besoin d’en parler. Merci bisous.)
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