— Cet article a été écrit dans le cadre d’un partenariat avec La Belle Company. Conformément à notre Manifeste, on y a écrit ce qu’on voulait.
The Last Girl — Celle qui a tous les dons, ou The Girl With All The Gifts en version originale n’est pas votre histoire de zombies ordinaire.
Avec une héroïne comme personnage principal et d’autres personnages féminins forts, madmoiZelle est fière d’accompagner la sortie du film le 28 juin !
Il a remporté le prix du public au festival de Gérardmer cette année, et personnellement, c’était aussi mon choix !
Alors oui, on est dans un monde post-apocalyptique aux airs de The Last of Us, où une pandémie causée par un champignon a éradiqué une bonne partie de la population et l’a changée en monstres.
On retrouve également une ambiance à la 28 jours plus tard où il faut survivre dans un environnement plein de zombies.
Mais pour une fois, ça ne se passe pas aux États-Unis mais en Grande-Bretagne. Ensuite, ça démarre directement dans une base militaire, sur laquelle des enfants un peu spéciaux sont enfermés, jusqu’au jour où « les Affamés » de l’extérieur réussissent à percer une brèche dans l’enceinte fortifiée.
On comprend rapidement à quel point ces enfants sont précieux et qu’ils sont la clé pour trouver un vaccin afin de sauver l’humanité.
La genèse originale de The Last Girl
Je ne peux pas vous parler de The Last Girl sans vous dire combien j’ai aimé le livre original de Mike Carey.
Et c’est Colm McCarthy, le réalisateur du film, qui m’a livré la naissance incongrue du projet. En fait, bien avant la sortie du bouquin, l’auteur prolifique de comics a écrit une courte nouvelle qui correspond plus ou ou moins aux huit premières minutes du film.
Cette nouvelle, McCarthy en a eu vent, et après moult rencontres et discussions, les deux hommes se sont mis d’accord pour tenter d’en faire un long-métrage.
Durant la période où ils cherchaient des financements, Mike Carey a fini par écrire le livre best-seller qu’on connait aujourd’hui avec des détails qui n’avaient été pas retenus pour le script de l’adaptation. Il se peut donc que vous aperceviez des différences.
On ne peut donc pas réellement dire que le film est adapté du livre, puisqu’il s’agit plutôt d’un projet parallèle !
Dans cette dystopie, j’ai retrouvé la simplicité narrative d’un Auprès de moi toujours (Never Let Me Go) de Kazuo Ishiguro et cette même réflexion sur la place de l’être humain. Du coup, cette vibe britannique était hyper importante pour appuyer la sensibilité poétique de l’ouvrage.
À lire aussi : Quatre drames britanniques qui ont ponctué ma vie
https://twitter.com/LaBelleCompany/status/872844032522768384
Des acteurs pour soutenir des personnages bien écrits
Quand j’ai appris que l’adaptation cinématographique allait se faire par un réalisateur écossais, qui laissait l’auteur adapter le scénario, et une équipe presque à 100% anglaise (l’intruse étant Glenn Close, mais je pense que je peux pardonner à Glenn Close), j’étais plus que ravie.
Et quand en plus, dans les rôles principaux, on retrouvait Paddy Considine (Pride) et Gemma Arterton (Gemma Bovary), je n’avais qu’une hâte : connaître la date de sortie française !
Quand vous voyez ces noms sur une production à petit budget (de 4,4 millions de livres seulement avec des effets spéciaux), je peux vous dire que le script avait intérêt à être bon pour retenir l’attention de ce casting. Ça donne une bonne idée de la qualité du projet !
L’actrice principale, la jeune Sennia Nanua, âgée alors de douze ans, a été la dernière candidate à se présenter aux auditions. Et franchement, les casteurs ont bien fait d’attendre la dernière seconde car le rôle de Melanie est bien entendu le plus compliqué.
Colm McCarthy a d’ailleurs bien précisé à ses acteurs plus expérimentés que leurs rôles n’étaient pas que de briller, mais de sublimer celui de la jeune fille.
C’est véritablement la première force de l’histoire : si les personnages au début semblent cliché, la prof au grand cœur, le médecin froid et calculateur, le militaire qui ne fait que suivre les ordres et le soldat pas très dégourdi, au fur et à mesure que l’histoire avance, ils apprennent de leur environnement, des autres, et sur eux-mêmes.
Celle qui a tous les dons, un message d’acceptation
Oui, plus un message est universel, plus les gens se sentent touchés, et plus le message est fort, et c’est la seconde force de The Last Girl.
L’héroïne de 10 ans est différente de ces êtres humains auxquels elle s’identifie. Mais elle reste une enfant qui cherche une figure maternelle, et celle qui s’y rapproche est Mlle Justineau, la maîtresse qui a su lui manifester un peu de gentillesse. Cette même bonté lui permet de voir au-delà de la différence et va ainsi inclure tout le monde.
À lire aussi : Non, la gentillesse n’est pas un défaut !
Et ce qu’on voit dans la bande-annonce quand Melanie est qualifiée d’espoir, eh bien, c’est une balise d’espoir qui est balancée dans notre société déprimante d’aujourd’hui…
Lors de notre échange, le réalisateur m’a raconté l’une des réactions les plus touchantes qu’il avait reçues après la projection du film au festival du film international de Toronto.
Il s’agissait d’une jeune femme qui venait de faire son coming-out et qui avait justement trouvé ce message d’acceptation optimiste et magnifique.
D’autres y voient un plaidoyer pour l’écologie, car effectivement, la bactérie à l’origine de l’infection est un champignon : les Affamés ne mangent que de la chair crue et en particulier celles des humains, et personne ne se préoccupe du monde végétal qui reprend ses droits.
The Last Girl à mi-chemin entre dystopie pour jeune adulte et film de zombies
Ce qui me plaît dans cette histoire c’est qu’elle n’est pas une simple histoire de zombies affamés qui bouffent toute la population. Ce film ne fait pas peur en soi, mais il vient plutôt aborder des questions existentialistes.
Les interrogations soulevées par le regard innocent de Melanie amènent le spectateur à réfléchir à son tour. Et le doute subsiste : l’humanité mérite-t-elle d’être sauvée ?
En plus, l’étiquette dystopie pour jeune adulte ne correspond pas vraiment à ce film beaucoup plus graphique qu’un Hunger Games ou qu’un Labyrinthe, alors même que la protagoniste principale a 10 ans ; les fracassements de crânes et autres scènes visuelles destinent ce film à un public plus âgé !
À lire aussi : Le succès des dystopies « pour ados » au cinéma touche-t-il à sa fin ?
Celle qui a tous les dons peut toucher vraiment un public très large. Il présente des caractères féministes par la force de ses personnages, et en particulier de son héroïne, mais il séduira également les amateurs de dystopies post-apocalyptiques, autant que les aficionados des zombies.
The Last Girl sera en salles dès le 28 juin prochain.
Les Commentaires
Perso, cinématographiquement je trouve que la réalisation est bien, les plans etc.sont bien tournés. Mais l'histoire est vraiment <3
Après, j'ai pas trouvé ça long, j'imagine quand même que ça ne peut pas plaire à tout le monde la manière dont c'est réalisé.
Si vous êtes un lecteur lisez le livre pour l'histoire ! Sinon je conseille ce film que je trouve relativement différent des autres !