Quand on pose les pieds dans un show – et non un simple concert – donné par le duo nommé The Kills, mieux vaut savoir dans quoi l’on s’engage. Et pour cause. C’est une puissante claque qu’ils nous envoient en pleine face. Par ce 15 août, The Kills avaient décidé de nous donner un meilleur. Et les festivaliers de La Route du Rock édition 2009, ont eu bien plus.
L’anecdote spéciale de Faites les taire : À La Route du Rock (comme bien souvent ailleurs), les appareils photo sont théoriquement interdits pendant les concerts, et les vigiles y veillent particulièrement (et quand je dis qu’ils y veillent particulièrement, c’est qu’ils te tombent dessus dès que tu enlèves ne serait-ce le cache de l’objectif). J’étais tout devant, au premier rang, aux premières loges, écrasée entre une barrière impassible et environ 4 999 masses en sueur. Et les vigiles se trouvaient à moins d’un mètre de moi. Et pourtant, comme cette photo pourrie peut en témoigner, j’ai réussi à dégainer mon appareil, faire quelques réglages et activer trois fois le déclencheur. D’accord, sur les trois, seule celle-ci présente objectivement des êtres humains et elle n’est pas de toute beauté. Mais elle existe. Et je la partage.
Electrique et hypnotique…
Devant une fosse en plein air d’environ 5 000 personnes, The Kills – légèrement en retard – déchirent le vide grâce à l’efficace « U.R.A. Fever », interprété avec une force nouvelle. Le ton est donné. Très logiquement, une majorité de titres tirés de Midnight Boom seront joués. Le reste, tubes incontournables des albums précédents (« No wow », « Fried My Little Brains » et bien d’autres) et un inédit – pour l’instant non identifié – viendra compléter cette heure inoubliable dans la vie d’un homme. Leur son est étonnement propre, les instruments se comptent en deux secondes : deux guitares au grand maximum et une boîte à rythmes. Il n’en faut guère plus pour embarquer le public dans un univers noir, violent, terriblement excitant. En effet, si chaque morceau conserve ses paroles d’origine, The Kills réécrivent la bande son au fur et à mesure. Un riff qui dure plus longtemps, un refrain par intermittence, un couplet incomplet… Le pouvoir de décision se concentre dans le duo anglo-saxon, maître d’une cérémonie d’un nouveau genre. Finalement, le temps au pied de la scène s’écoule à une vitesse folle. The Kills enchaînent leur son, échange peu de mots avec le public : leur gestuelle, surtout celle de la chanteuse, s’en charge.
The Kills envoient. Quoi ? Je ne sais pas. C’est un combat qu’ils nous livrent. C’est l’impression que leur duel doit nécessairement s’achever d’une seconde à l’autre, par la mort de l’un des deux guerriers. Chacun use de ses armes. Jamie « Hotel » Hince capte les oreilles du public grâce à sa guitare maîtrisée à la perfection. Il peut la manier comme bon lui semble, jamais une fausse note ne s’en échappe. Alison « VV » Mosshart quant à elle, stupéfie le public par sa douce violence. Obscène devant une caméra, sensuelle et sexuelle pour son public, elle nous charme surtout avec cette voix si particulière qui semble pouvoir absolument tout chanter. Aux moments calmes, sa voix est une caresse qui nous comble. Et puis, sans prévenir, le cri se fait perçant et retentissant. Alison « VV » Mosshart est indomptable. La plus belle femme du monde crache, fume et boit, s’éponge les cheveux dans une serviette, et alors ? Elle reste toujours impressionnante, quoi qu’elle fasse (s’emmêler les pieds dans les fils, manquer de démonter un petit ampli).
« S’agit-il d’une improvisation mécanique ? »
Mais tout n’est pas si simple, les apparences nous trompent. Est-ce une réelle mise à mort ? Est-ce une comédie absolument orchestrée ? S’agit-il ou bien d’une improvisation mécanique, rendue possible par l’expérience scénique de deux musiciens talentueux ? Fiction ou réalité ? Nous sommes, nous simples êtres humains, de pauvres gens désorientés par ces deux génies. Le cœur battant, les membres déconnectés du cerveau, le sang qui ne circule plus, au contraire des larmes qui poussent, l’effet The Kills est inattendu et aussi imprévisible qu’eux.
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires
Je les ai en effet vu 3 fois dont deux fois en salle (4sans/Bordeaux et Bikini/Toulouse avec Gossip - une vraie tuerie au passage) et la 3eme et dernière fois (Garden Nef Party d'Angoulême de l'année derniere) était fort décevante.
Un son naze, un groupe qui arrive en retard et une Alison qui surjoue ses mimiques électriques habituellement si attrayantes.
Je vous dis donc TANT MIEUX! ray:
POUR LES FANs DE VV/Alisson:
LE DEAD WEATHER SONT DANS L'ALMBUM DE LA SEMAINE SUR CANAL + EN CLAIR JUSQU'A VENDREDI.