Que cache un homme derrière son pouvoir, ses fastes réceptions et ses lubies mégalomanes ? Qui est cet homme, d’ailleurs, mystérieux, aux manières impeccables, sur lequel les rumeurs ne peuvent se taire ? Cet homme, c’est Jay Gatsby. Celui qui se pose les questions, c’est Nick, un jeune boursier à Wall Street.
Tout cela se passe en 1922, à New-York. Officiellement, c’est la prohibition. Officieusement, les fêtes sont nombreuses, orgiaques et démesurées. Surtout celles données par Jay Gatsby, dans son immense demeure, tous les week-ends. S’y côtoient gangsters, politiques et stars de cinéma. Ces festivités sont somptueuses et sans limites, elles séduisent et fascinent. Nick fait partie des fascinés. Il est le voisin de Gatsby, témoin lointain de ces célébrations nocturnes jusqu’au jour où il reçoit une invitation. Lui qui ne connaissait jusqu’alors que la société de sa cousine Daisy et de son mari Tom va se retrouver happé dans un tout nouvel univers. Il en retirera surprises, satisfactions et beaucoup d’interrogations, donc.
ATTENTION, la bande-annonce ne laisse pas énormément de surprise sur la tournure des évènements.
The Great Gatsby est la deuxième collaboration entre Baz Luhrmann et Leonardo DiCaprio, après Romeo + Juliet, en 1996. On retrouve dans le cru 2013, qui a été présenté en ouverture du festival de Cannes, les couleurs chatoyantes tant aimées du réalisateur. Elles s’ajoutent à une mise en lumière fortement accentuée qui appuie les contrastes et fait surgir les ombres. En ressort un réalisme acidulé à la netteté presque déconcertante : l’esthétique de certains plans est sublime. Enfin, Baz Luhrman s’amuse avec les matières et parvient à rendre surréaliste des scènes du quotidien. Un peu comme là, dans Romeo + Juliet :
Le tissu, c’est fluide, c’est doux, c’est bô.
Un autre élément cher à Baz Luhrmann est retrouvé dans The Great Gatsby : cette façon qu’il a de lier des époques passées avec le présent. Ici, il le fait à travers une bande-originale particulièrement dans l’air du temps. S’y mêlent du jazz 20’s et du Jay Z, du Beyonce en mode cabaret, the XX, Florence + the Machine ou encore la fantastique reprise de Love is Blindness de U2 par Jack White. Sans oublier le thème romantique porté par le morceau de Lana Del Rey, le vintage et mélancolique Young and Beautiful. C’est surprenant et pour certains c’est rédhibitoire ; pour ma part, j’ai trouvé ce contraste kiffant et vraiment bien exploité.
Enfin, parler de The Great Gatsby sans évoquer la performance des acteurs c’est un peu comme être à Cannes et ne pas arpenter la Croisette. Le trio principal, formé de Leonardo DiCaprio, Carey Mulligan et Tobey Maguire est irréprochable. Comme à son habitude, DiCaprio habite son personnage, l’approfondit, lui donne de la texture. Carey Mulligan campe une Daisy tout en sensibilité, douceur et fragilité. Tobey Maguire, de son côté, bien qu’un peu en retrait, livre une prestation égale et crédible.
En définitive, The Great Gatsby vaut vraiment le coup, surtout si vous aimez déjà le travail de Luhrmann !
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Les Commentaires
Certes il y a des côtés bling bling, je comprends que ça agace, mais c'est la touch Baz, tres video clip, chorégraphies au milimètre, paillettes etc, comme dans Moulin Rouge ou Romeo + Juliet mais ça ne dure que qq minutes sur 2 heures, deja on ne va pas bouder notre plaisir c'est fait avec beaucoup de panache et avec cette super BO... Ensuite il déroule avec beaucoup de ferveur et de beauté l'histoire bouleversante de Fritzgerald.
Moi qui suis une fan de l'écrivain j'ai été éblouie. Leonardo toujours aussi intense, de très beaux seconds rôles (Tom), la fille (son nom m'échappe ) m'a moins convaincue, mais après tout c'est l'essence du personnage d'être un peu inconsistante donc pas si mauvais choix...
A voir absolument selon moi