Dimanche soir. Depuis vendredi, vous voyez que The Gray Man caracole dans le Top Netflix des programmes les plus regardés en France.
Vous finissez même par vous demander si le film vaut que vous lui consacriez 2 heures et 8 minutes de votre temps. Pour vous aider à vous décider, on vous livre notre avis sans spoils !
Les ingrédients du succès
Pour préparer le blockbuster capable de lancer une saga à la hauteur de James Bond ou Jason Bourne, Netflix a mis un soin minutieux dans le choix de ses ingrédients. En n’oubliant pas de commencer, bien sûr, par ce que la plateforme considère comme son petit ingrédient magique : un budget à 9 chiffres.
Vient ensuite l’étape de la réalisation. Derrière les très nombreuses caméras de The Gray Man on retrouve Anthony et Joe Russo à qui l’on doit notamment Avengers : Endgame. Pour rappel, ce dernier film a presque atteint les 3 milliards de dollars de recette, devenant le film le plus vu et le plus rentable de l’histoire du cinéma. (Pour l’anecdote, Avatar a repris la tête du classement en mars 2021 lors d’une sortie en Chine.) Autant dire que les frères Russo sont habitués aux projets d’envergure.
L’autre composant majeur de The Gray Man, c’est son casting cinq étoiles. Cinq étoiles, au sens propre puisque le film rassemble Ryan Gosling, Ana de Armas, Chris Evans, Alfre Woodard et enfin, Regé-Jean Page. On termine avec un scénario adapté d’une saga à succès, composée de dix romans signés Mark Greaney. Et on enfourne.
Une recette qui fonctionne !…
Vous connaissez désormais la recette de The Gray Man. En cela, vous savez ce qui constitue sa plus grande qualité…autant que sa plus grande faiblesse.
Qualité, parce que le film est redoutablement efficace et tient ses promesses de bout en bout. Les séquences d’action s’enchaînent à intervalles réguliers dans un rythme qui frise la fureur. Le montage sert moins à raconter une histoire qu’à empêcher le spectateur de cligner des yeux sous peine de manquer l’écroulement d’un monument historique et la mort de vingt-quatre figurants.
Pendant deux heures intenses, on assiste à une surenchère de cascades, d’effets spéciaux, d’idées de mise en scène toujours plus extrêmes. Certaines séquences réussiront probablement même à vous décrocher la mâchoire tant elles sont audacieuses — presque culottées d’invraisemblance, mais jouissives. L’objectif de The Gray Man, c’est de faire exploser tout ce qui peut l’être (et même ce qui ne peut pas).
…Mais toujours une recette
Toutefois, le versant négatif d’un film cuisiné à partir d’une recette…c’est précisément que l’on sait à l’avance ce qui en sortira.
Tout le monde joue très bien, le scénario est absolument inconsistant mais tient la route, les effets spéciaux sont réussis. Seulement, The Gray Man est tellement millimétré, chorégraphié, calibré pour être une bombe commerciale qu’il en découle un manque d’épaisseur, de charme et de surprise.
Cette absence de spontanéité s’éprouve aussi dans une galerie de personnages qui font leur travail, mais qu’on a tous déjà vus, de la petite fille malade qu’il faut sauver (Julia Butters) en passant par l’espionne ayant pour seule caractéristique d’être la version femme de son homologue masculin (Ana de Armas).
La plus grande déception revient à Chris Evans dans le rôle de Lloyd Hansen, véritable stéréotype du psychopathe selon les blockbusters américains. Au lieu de proposer une figure vraiment troublante et marquante, ce dernier apparaît comme un pur prétexte pour faire exploser encore plus de trucs. La faute notamment aux dialogues du personnage, qui se veulent mémorables, mais qui sont souvent nuls.
Finalement, le plus grand atout de The Gray Man, c’est peut-être… Ryan Gosling. Force est de constater que l’acteur jouit de l’aura extraordinaire du chauffeur qu’il incarnait dans Drive. Certes, ces deux personnages sont très différents. Mais Gosling amène un peu du mystère forgé dans le film de Nicolas Winding Refn et dont The Gray Man manque cruellement. Grâce à cette aura, il rend cet agent de la CIA plus intéressant que s’il avait été incarné par un autre acteur, beau gosse mais interchangeable.
En définitive, The Gray Man réussit son pari de divertir du début à la fin. Il lui arrive même d’impressionner par ses effets spéciaux et par certaines idées de cascades. Si c’est ce que vous recherchez pour votre dimanche soir, foncez. En revanche, à trop vouloir concurrencer Jason Bourne et James Bond tout en piquant un peu de Drive, il peine à forger sa propre identité.
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Crédit de l’image à la Une : ©Netflix
Les Commentaires
Par contre, à la lecture de l'article, un truc m'a sauté aux yeux : la proportions de phrases/morceaux de phrases en gras est énorme, je ne savais même plus que ce qui était à souligner. Visuellement, ça m'a dérangée, alors, je ne sais pas si c'est nouveau ou si je m'en aperçois juste à l'instant ...