Et bien oui, en fan inconditionnelle, je n’ai pu que succomber au charme de l’album solo du leader de Radiohead. Touchant de sincérité, bien qu’on ne puisse le qualifier de « facile », cet album se tient dans la lignée des albums du groupe avec une touche plus personnelle. Différent et similaire, la subtilité est difficile à expliquer.
Toujours revendicateur, un brin plus mélancolique peut-être, cet album a manifestement profité de la maturité du groupe, de la gentille pop/groovy de Black Swan, à l’entêtante orientalo-électro de The Clock en passant par la guitare saccadée de Harrowndown Hill – les arrangements burlesques de Jonny Greenwood en moins (bien qu’il assure le piano sur le titre The Eraser). La voix de Thom Yorke prend en effet un essor différent et colle moins à la musique que sur les albums de groupe, rappelant sa comparse Björk avec qui il avait travaillé pour la bande originale de Dancer in the Dark il y a quelques années (il a assuré les chœurs de la chanson I’ve seen it all). On reconnaîtra également avec It Rained All Night une référence aux Talking Heads, dont l’une des chansons a inspiré le nom du groupe à ses débuts.
En dépit des rumeurs de séparation, l’album est truffé de références aux membres du groupe qui ont participé à sa réalisation, ce que la pochette d’album confirme : This record would not have happened without Radiohead, and their total faith in me (cet album n’aurait pu voir le jour sans Radiohead, et la confiance totale qu’ils me font). Et n’en déplaise à ceux qui crient à la fin de Radiohead, cet album est loin d’être la première échapée échappée du leader du groupe : Thom Yorke a déjà collaboré de nombreuses fois aux albums d’autres musiciens, notamment Björk, mais aussi PJ Harvey (avec qui il a même enregistré un duo, This Mess We’re In), DJ Shadow ou encore Sparklehorse (pour une reprise des Pink Floyd en 1997).
Fidèle à Nigel Godrich pour la production de cet album, Thom l’est aussi envers Stanley Donwood (aussi connu sous le nom de Dan Rickwood) qui a réalisé la partie graphique de The Eraser, comme d’ailleurs celle de tous les albums du groupe depuis 1994. A portée plus politique cette fois, cette pochette reprend la légende du Roi Canut qui aurait voulu prouver que même un roi ne pouvait commander le va-et-vient des vagues et ne pouvait se faire obéir des éléments naturels (thème décliné à maintes reprises dans les discours de Thom Yorke, très engagé pour la cause écologique).
Au final, un album compliqué mais où rien n’est laissé au hasard (tout comme le site qui lui est dédié, d’ailleurs). Des morceaux tous aussi bon les uns que les autres avec des ambiances et influences très différentes pour peu que l’on aime le style Radiohead. Du grand Thom.
Pour se faire une idée…
– Le site officiel de l’album.
Le live acoustique de The Clock, mon titre préféré de l’album :
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Les Commentaires
non en fait je crois plutot que c'est la voix de bellamy qui ressemble a celle de yorke non ??!!