Quand une nouvelle production de Shonda Rhimes qui a produit et créé des des hits comme Scandal, Grey’s Anatomy et le plus récent How To Get Away With Murder (que The Catch remplace) sort sur nos écrans, ça crée un petit raz-de-marée. Certes, The Catch a eu une naissance laborieuse, mais elle est enfin là.
Quand CANAL+ met à disposition l’épisode en VOD deux jours après la diffusion américaine, et trois après sur sa chaîne CANAL séries, c’est que des gens misent un peu dessus. Ont-il eu raison d’après ce premier épisode ?
À l’origine, le titre de ce thriller léger était différent, elle s’intitulait Smoke and Mirrors et si déjà Mireille Enos tenait le rôle titre, son mari était joué par Damon Dayoub. Figurait également au casting Bethany Joy Lenz (des Frères Scott), mais suite à des remaniements scénaristiques, même la créatrice de la série, Jennifer Schuur, quitte le navire pour cause de nombreux désaccords. Le premier épisode diffusé jeudi dernier outre-Atlantique est bien différent de l’idée de base.
Un nouveau procedural
Ce n’est pas évident de se faire une place dans le TGIT — Thank God It’s Thursday, le petit nom de la soirée du jeudi sur ABC, composée de trois supers programmes de Shonda Rhimes. The Catch tente de se frayer un chemin en partant sur une base classique, où le fil rouge tourne autour d’une chasse à l’homme. Celle-ci sera probablement bientôt interrompue par d’autres affaires plus épisodiques, avec une héroïne je-sais-tout-faire qui finit par tout réussir.
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c’est l’histoire d’une détective privée dont le travail destine à révéler des fraudes en tous genres.
The Catch, c’est l’histoire d’une détective privée dont le travail destine à révéler des fraudes en tous genres. Alice Vaughan co-dirige sa propre agence avec l’aide de sa partenaire de crime Valerie Anderson (Rose Rollins vue dans The L Word), et mène une équipe de fins collègues / amis (et les seuls sûrement) qui la soutiennent lors des coups durs.
Et coup dur il va y avoir dès ce premier épisode. Mireille Enos est superbe comme actrice. Trop souvent reléguée au cinéma dans des rôles de second plan, heureusement que The Killing US a été là pour la mettre sur le devant de la scène !
Prête à se marier à l’homme parfait de ses rêves, l’intrigue se révèle et peu après le début, on comprend qu’il s’agit d’un escroc. Un escroc au niveau de Neal Caffrey de White Collar même, car il semble maîtriser sur le bout des doigts le charme – la manipulation de l’autre et l’art – le coût des tableaux.
les prestations des deux personnages principaux représentent l’atout principal de The Catch.
J’ai plus de mal avec Peter Krause, trop habituée à le voir dans des rôles dramatiques comme dans Six Feet Under et Parenthood, il me paraît un peu mou pour camper un homme d’action comme l’avait fait Matt Bomer et me paraît un peu décalé par rapport aux autres.
Malgré tout, les prestations des deux personnages principaux représentent l’atout principal de The Catch pour le moment.
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Une série légère sans gros enjeux
Dans cet épisode de lancement, je n’ai pas ressenti la dynamique de groupe miracle qui marche chez les autres séries du jeudi d’ABC, mais surtout, les personnages ne m’ont pour l’instant pas vraiment intéressée. Dans le lot, en plus de Val, on compte aussi Danny (Jay Hayden), qui flirte toujours avec la loi, et une nouvelle, Sophie (Elvy Yost) qui se débrouille pas mal avec un ordinateur et qui est avocate.
D’accord, commence un jeu du chat et de la souris, mais à traîner en longueur, la tension entre les deux protagonistes risque juste de retomber à l’eau. Sauf s’ils décident de les faire travailler ensemble, exactement comme dans White Collar et dans ce cas-là, je ne comprendrais pas l’intérêt de drama aux allures de thriller qui collectionne un peu les clichés, du tableau en verre transparent, aux grands appartements surplombant la ville de Los Angeles.
Non, je suppose qu’ils vont continuer dans le style Arrête-moi si tu peux, jusqu’au moment où effectivement, Alice réussit à coincer Mr. X ou quel que soit son nom. Le réel obstacle qui se présente, c’est que tout me semble un peu prévisible avec des victoires et des pertes de chaque côté même si la série parvient quand même à divertir.
… au rythme pourtant effréné
Ce qui est toujours dingue dans le ShondaLand, c’est cette capacité à te happer et à capter ton attention sur des intrigues complètement tirées par le cheveu, le point même du soap. The Catch n’échappe pas à la règle, il se passe plein de trucs, et rien que dans ce début au format normal de 42 minutes, j’en apprends plus que ce que je voudrais sur les opérations de Mr. X sans avoir le temps de les digérer tout en réalisant que les rebondissements ne vont pas s’arrêter là.
En résumé express, on apprend qu’Alice, détective privée, va se marier, qu’elle cherche un type hyper doué en escroquerie prénommé Mr. X qui a toujours un coup d’avance sur elle car tout simplement l’homme vit avec elle en étant son fiancé, mais qu’il va la plaquer car son arnaque touche à sa fin après qu’il ait volé des millions aux clients de son pigeon, qu’il aurait dû disparaître, mais qu’il est obligé de rester à Los Angeles car au dernier moment, elle le piège à son tour. Pfffiou.
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Très (voire trop) ressemblant à Scandal
Je suis loin d’être à jour dans Scandal (que j’ai abandonnée à vrai dire) mais ce premier épisode m’a vraiment rappelé cette autre production de Shonda Rhimes. Normal, me direz-vous, ce n’est pas pour rien qu’elle est en train de bâtir son empire avec sa griffe. Soit, The Catch est bien loin de l’intrication politique et bien trop fumeuse de Scandal, et Alice Vaughan n’est pas exactement Olivia Pope même si elle possède la même force et le même discours incisif, mais je ne peux m’empêcher de noter des ressemblances.
Dans les deux programmes, l’héroïne a son équipe de stéréotypes autour d’elle pour déterrer des informations sur leurs affaires, j’ai même l’impression que leurs styles vestimentaires se ressemblent mais passons. Puis il y a l’aspect, tout est trop facile. Parfois, ils font des choses qui me paraissent complètement incohérentes. Je ne parle pas ici d’absurdité dans le sens manque de réalisme, mais bien par rapport à l’histoire.
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Enfin bon, je dirais que The Catch est à la fois un peu ringarde comme série dans son style avec des gimmicks visuels comme l’écran partagé, les scènes courtes, et les plans qui tournent sur eux-mêmes, et à la fois moderne comme les autres productions de Shonda Rhimes qui entraînent le spectateur et ne le lâchent plus.
Vous pouvez déjà découvrir la série dans le catalogue à la demande de CANAL+, et cet épisode sera diffusé dimanche 27 mars sur CANAL+ séries à 21h30 !
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Je suis à l'épisode 7 et