Vous le savez peut-être déjà – et je l’avoue sans honte – je suis une grande fan de Sex and the City. Depuis toujours. Je connais les épisodes par coeur, je me refais volontiers des saisons en entier les dimanches de déprime, je vais parfois même jusqu’à boire un verre de vin et manger de la glace à même le pot devant mon épisode préféré, bref, je n’ai pas peur du cliché.
D’ailleurs, je pense que ce qui fait que j’apprécie autant la série, c’est justement parce que je m’autorise à coller à tous les clichés de « la fan de SATC » quand je me pose devant. Ça fait partie du truc, y a tout un tas de règles à respecter, c’est un véritable rituel et je ne m’en lasse pas. Pire encore, quand je discute de choses de la vie réelle avec ma meilleure amie, il arrive assez fréquemment qu’on cite un exemple de la série pour illustrer une situation vécue. Et toujours sans un soupçon de honte.
Bon, ça c’est dit.
La genèse de Carrie Bradshaw
Quand j’ai entendu parler de The Carrie Diaries, le projet de prequel de Sex and the City qui nous plonge dans l’adolescence de Carrie, j’ai frémi. Ça m’enchantait pas du tout, j’ai jamais adhéré au principe de la préquelle, et je suis bien trop attachée à la Carrie trentenaire que je connais si bien. Mais ça hein, c’est le principe de tout bon fan qui se respecte : faut pas toucher au mythe, sinon on gueule. Sauf qu’en 2013, que vous soyez de fan de films d’horreur, de comédies romantiques, de Star Wars, des Tortues Ninja ou de Mon Petit Poney, vous ne pouvez plus échapper aux reboots/remakes/prequels/sequels – alors autant faire avec. On a beau râler, ça les arrête pas pour autant.
Je me suis donc faite à l’idée que le projet de The Carrie Diaries allait bel et bien voir le jour et j’ai suivi l’évolution du truc de loin, en faisant mine de ne pas m’y intéresser. Et cette semaine, le premier épisode est sorti et j’ai enfin pu me faire un premier avis. Et là, surprise… je crois que j’ai bien aimé.
The Carrie Diaries est en réalité une adaptation du roman du même nom écrit par Candace Bushnell, la créatrice de Carrie Bradshaw. Sorti en 2010, le livre raconte donc l’adolescence de Carrie et nous plonge dans sa genèse, son histoire, ce qui a fait qu’elle est devenue celle qu’on connaît. Il n’a pas fallu beaucoup de temps aux grands gens de la télé pour sauter sur le projet – car même si les adaptations ciné de Sex and the City n’ont pas eu un grand succès critique, elles ont quand même marché, et n’ont pas porté atteinte à la réputation de la série qui compte toujours autant de fans.
La preuve, nous sommes en 2013 et les références à la série sont toujours omniprésentes (la preuve avec Girls, dans la série comme en dehors, c’est inévitable puisque ça parle de meufs à New York). Tenez, il suffit de dire que je suis rédactrice freelance pour qu’on me lance « Ah ouais tu veux faire Carrie Bradshaw quand tu seras grande, c’est ça ? » (réponse : non, je sais que je ne serai jamais Carrie Bradshaw, merci). Si la série commence à prendre un sacré coup de vieux, son culte lui, persiste encore et toujours, malgré ses très nombreux détracteurs.
https://youtu.be/wtRWfQHsFtY
Pour des soucis de crédibilité, The Carrie Diaries nous plonge donc dans les années 80, version HD-Glossy parce qu’on est quand même en 2013. Carrie Bradshaw vit avec son père et sa soeur, Dorrit (elle perd une deuxième soeur dans la transition du bouquin à la télé) dans une grande et belle maison au fin fond du Connecticut qui nous indique que la famille est loin de crever la dalle. La série débute trois mois après le décès de la mère de Carrie, emportée par un cancer, en pleine rentrée scolaire.
C’est le premier élément qui fait grimacer les fans – en effet, dans Sex and the City, Carrie semblait venir d’une famille modeste et avait été abandonnée par son père à cinq ans. Sauf que la version « maman décédée/famille aisée » est présente dans la version papier de The Carrie Diaries
, et personne ne peut s’opposer à la version de Candace Bushnell, puisqu’elle a bien le droit de faire ce qu’elle veut de ses propres personnages.
Carrie retourne donc au lycée avec ses deux meilleures amies, Mouse et Maggie, et doit faire face aux regards pleins de pitié de ses camarades. Elle a évidemment une grande ennemie – la fille la plus populaire de la classe – et un crush, Sebastian Kydd, petit nouveau au lycée (mais pas dans sa vie, suspense…). Et pour couronner le tout, son père lui offre un stage dans un cabinet d’avocats sur un plateau d’argent. Je vous laisse deviner où se trouve le cabinet en question. (Pssst, c’est à Manhattan).
Larmes, froufrous, rires et paillettes
Alors avec un pitch pareil, vous vous doutez bien que la série va être relativement limitée niveau drame, suspense et compagnie. Pour ce qui est de l’esprit Sex and the City, on se doute bien qu’on ne retrouvera pas Carrie en plein comparatif de sex toys avec ses copines à la cafèt du lycée. D’ailleurs, elle est toujours vierge, alors comme ça c’est réglé. Mais la série parvient – du moins, dans le premier épisode – à prélever juste ce qu’il faut de l’esprit SATC pour l’adapter à sa nouvelle cible. Seul problème : celles qui sont en âge de regarder The Carrie Diaries ne sont pas visées par SATC, et inversement. Sauf quand on est une grosse attardée comme moi avec un énorme faible pour les séries pour ados. Si le fait de vous plonger dans le quotidien d’une adolescente alors que vous avez dépassé ce stade depuis longtemps ne vous dérange pas, alors ça devrait plutôt bien se passer.
AnnaSophia Robb, la nouvelle Carrie, arrive même par moments à placer quelques tics et expressions faciales qui rappellent Sarah Jessica Parker, en toute discrétion – et ça, c’est le petit plus qui m’a fait me sentir à l’aise. Côté rétro, c’est pas encore trop ça. Si la série ne faisait pas tout pour nous rappeler qu’on est en 1984 en s’appuyant sur des références à Rob Lowe et des accessoires fluo, on pourrait tout à fait transposer l’action dans les années 2010.
Mais avec la disparition de Gossip Girl, The Carrie Diaries offre une alternative bien plus fraîche et intéressante tout en gardant les grandes lignes qui ont pu nous plaire chez les gosses de riches de l’Upper East Side. On a de la mode, des histoires d’amour, des embrouilles, des rivalités, des jeunes filles pleines de rêves et des potins. Avec un peu de chances, The Carrie Diaries ira creuser un peu plus profond et évitera de suivre la même route que Gossip Girl qui a décidé de troquer twists raisonnables contre retournements de situations grotesques à répétition. La série n’échappera pas au label « série girly ascendant nunuche », mais ce n’est pas nécessairement une mauvaise chose, si tant est qu’on aime ça.
Et si vous avez le goût de l’aventure, faites comme moi : enchaînez un épisode de The Carrie Diaries et un épisode de Girls, pour un dépaysement assuré.
Un seul épisode, c’est peu pour se faire une idée, mais l’important c’est qu’il m’a donné envie de voir les suivants. J’ai regardé Gossip Girl jusqu’à la fin, même si ça m’a énervée, et j’étais triste de voir ma dose hebdomadaire de niaiserie girly disparaître avec la série. Si vous arrivez à supporter les nombreux monologues en voix-off de Carrie, et que vous faites un minimum abstraction de la version que vous connaissez, ça pourrait très bien se passer.
Et dernier avantage : la série possède une durée de vie potentielle assez longue. Entre la Carrie du lycée et la Carrie de Sex and the City, il y a une petite dizaine d’années de marge – alors si la qualité du show lui permet de rester à l’antenne assez longtemps, on pourrait assister à pas mal de choses intéressantes. Sachant que le créateur de la série a laissé entendre qu’on y retrouverait bien Miranda, Charlotte et Samantha, ça peut valoir le coup.
Les Commentaires
Et puis là je vois qu'il y a un prequel alors je me suis dite pourquoi pas commencer par ça. On sait jamais j'ai changé de mentalité et de goût depuis quelques années.
Bref j'ai maté ce pilot et j'ai plutôt bien aimé. C'est peut être l'effet "en manque de gossip girl" (ou alors c'est la nostalgie Melrose place et Beverly hills). Mais franchement ce mélange de musique eightieth et de mode. Oui c'est un brin Jane by design (j'ai été déçu de son annulation). Mais ça me botte.
Mais je me doute que au vu des chiffre ça va pas durer très longtemps. Enfin on sait jamais.
Et puis ça va peut être me persuader de reprendre SATC.