Live now
Live now
Masquer
the-bold-type-episode-5-lecons
Culture

3 leçons d’empouvoirement que je retiens de The Bold Type, épisode 5

The Bold Type suit la carrière de 3 jeunes femmes, dans les coulisses d’un grand magazine féminin. Loin des clichés, leurs (més)aventures respirent l’empouvoirement.

L’empouvoirement, c’est le concept féministe qui manquait à la langue française. Et The Bold Type, si tu n’avais pas eu le mémo, c’est la nouvelle meilleure série du monde entier. En toute objectivité, bien sûr.

C’est l’histoire de Jane, Kat et Sutton, 3 jeunes femmes et amies qui travaillent pour le magazine féminin qu’elles adorent : Scarlet.

Au lieu de se tirer dans les pattes et de passer leur temps à parler de mecs, elles se démènent pour avancer dans leur monde professionnel respectif, tout en étant heureuses et épanouies sur le plan personnel.

C’est toujours un sacré challenge pour une jeune femme, en 2017. Et celles-ci n’échappent pas aux paradoxes que la société fait peser sur elles.

J’encense cette série sous toutes ses coutures dans cet article, garanti sans spoilers : The Bold Type, la série sur les coulisses d’un mag féminin en 2017, n’est pas celle que vous croyez.

Cet article-ci, en revanche, va spoiler la série The Bold Type, saison 1, jusqu’à l’épisode 5.

Et oui, la série n’a que 5 épisodes pour le moment, et je me prends des claques à chaque fois. Cette semaine, ce sont 3 leçons apprises au cours de l’épisode qui ont particulièrement résonné en moi.

SPOILERS PARTOUT

(justice nulle part)

Leçon n°1 : « arrête de t’excuser quand tu n’as rien à te reprocher »

Jane a fait le portrait d’une banquière le jour, strip-teaseuse la nuit. Sauf que celle-ci n’est pas satisfaite de l’article… et attaque Jane en diffamation, l’accusant d’en avoir trop dit sur elle (elle voulait rester anonyme, et elle a été reconnue).

C’est Jacqueline, la rédactrice en chef de Scarlet, qui l’annonce à Jane :

« Tu es attaquée en justice. Enfin, le magazine est attaqué. Tu es nommée dans la plainte. »

Jacqueline la rassure : c’est bien le magazine qui va se défendre, et Jane avec. C’est normal pour une journaliste d’être attaquée en diffamation. Réaction de Jane ? Elle s’excuse :

« Je suis vraiment désolée ! »

Et Jacqueline lui répond du tac au tac :

« Arrête de t’excuser quand tu n’as rien à te reprocher ! »

Ma tête a implosé.

J’ai pris conscience du nombre de fois par jour où je m’excuse de choses pour lesquelles je n’ai absolument pas à m’excuser. Pire tic de langage, que cette mécanique de dépréciation permanente. L’épisode était à peine terminé que j’ai saisi mon ordinateur pour écrire tout un article sur ces excuses superflues.

À lire dans #62jours : Arrête de t’excuser quand tu n’as rien à te reprocher.

Merci Jacqueline. J’en ai pris bonne note…

Leçon n°2 : connais ta valeur et défends-la quand ça compte

Sutton a décroché le job qu’elle convoitait. Elle a rendez-vous avec Oliver, son futur patron, pour signer son nouveau contrat. Problème : le salaire est inférieur à ce à quoi elle s’attendait.

Elle va gagner moins que sur son précédent poste.

Problème au carré : son nouveau salaire ne lui permettrait plus de vivre à New York, elle va devoir faire des changements radicaux dans son mode de vie…

Mais surtout, le seum est maximum : Sutton s’investit énormément dans son job, elle a le sentiment que la gratification n’est pas à la hauteur de son engagement.

Son travail n’est pas évalué à sa juste valeur, et c’est bien ça qui la frustre.

C’est Alex, journaliste chez Scarlet, son collègue et ami, qui lui donne LE conseil que j’aurais aimé entendre en me lançant dans la vie professionnelle : toi seule connais ta vraie valeur. Donc évalue-toi et va demander à Oliver une juste compensation.

Il lui file aussi les clés de « la posture de pouvoir », ce qui ne gâche rien.

En fait, Sutton vient de recevoir une excellente leçon de négociation. Au lieu d’aller voir son patron avec un chiffre (ce qui avait été un échec), elle retourne le voir avec ses forces.

Voilà ce que je vais faire pour toi, à ce poste.

Voilà les compensations que j’estime juste (Sutton prend en compte les contraintes budgétaires du département, pour faire une proposition satisfaisante pour elle, et réaliste pour l’économie du service).

Et enfin, voilà le deal : si tu n’estimes pas mon travail à cette valeur (donc si tu refuses une proposition plus que raisonnable), pas de souci, no hurt feelings, mais je vais décliner ton offre d’emploi.

Pragmatique dans le compromis, intransigeante sur ses valeurs — en l’occurrence, sur SA valeur : Sutton a eu et exécuté LA leçon de négociation que j’aurais aimé avoir.

Merci Alex, merci Sutton. J’en ai pris bonne note…

À lire aussi : Comment négocier son salaire quand on est une femme ?

Leçon n°3 : ne laisse pas la peur t’empêcher de tenter des trucs

Dans l’épisode précédent, Kat a pécho. Bien joué !

…Sauf que les choses sont allées un peu trop vite pour elle. À peine avait-elle passé une nuit avec Adena que cette dernière se projetait dans une relation de couple avec Kat, parlait de rompre avec sa partenaire de 3 ans…

Tandis que Kat FLIPPE clairement devant cette pression. Elle, en couple ? Elle est plutôt « coup d’un soir » que « coup de foudre »…

C’est cette peur qui lui fait envoyer un message de rupture, ou plutôt, de relation avortée :

« Désolée, je ne peux pas. »

C’est son choix de ne pas s’engager, je n’ai que du respect pour les décisions des autres. Sauf que dans le cas de Kat, ce choix est dicté par la peur… pas par son cœur.

On le comprend lorsqu’elle participe à l’événement sportif #ScarletRide : un cours de biking collectif coaché. Les encouragements de la prof pendant la séance sentent bon l’empouvoirement et ça marche pour Kat. L’effort la libère.

Tant et si bien qu’au sortir de la salle, elle va retrouver Adena pour changer d’avis. Sauf qu’elle arrive trop tard : l’artiste s’envole le soir même pour Paris, réparer sa relation avec son ex…

Bien sûr que cette scène résonne particulièrement en moi : j’ai déjà été paralysée par ma peur, elle m’a déjà retenue, empêchée de dire ce que j’avais sur le cœur et de suivre mes intuitions, mes instincts… Et de suivre mon cœur, oui.

C’est la leçon la plus cruelle de cet épisode, à mes yeux : ne te laisse pas arrêter par la peur…

Merci Kat (et désolée pour toi, vraiment) pour cette leçon. J’en prends bonne note…

À bientôt pour d’autres leçons d’empouvoirement inspirées par The Bold Type. Cette série n’a pas fini de me secouer !

À lire aussi : Ces héroïnes de série télé féministes qui font plaisir à voir


Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.

Les Commentaires

30
Avatar de MorganeGirly
18 mai 2018 à 22h05
MorganeGirly
Moi j'ai adoré les 3 premiers épisodes et je me suis pas mal ennuyée les 4 et 5 donc là j'ai complètement perdu mon intérêt pour cette série. Au début, je cherchais une sorte d'alternative à Younger avec des nanas qui font carrière dont un monde un peu glamour dans un univers professionnel plutôt féminin et de la bonne humeur. Les articles de MadmoiZelle m'avaient donné envie de voir The Bold Type mais les commentaires m'avaient vachement refroidie et finalement, je me suis lancée ya pas longtemps.

Au début, j'ai trouvé ça carrément MIEUX que Younger qui me gavait justement pour le côté trop rose-bonbon de l'amitié entre filles (genre, c'est cool qu'elles ne s'engueulent jamais mais du coup, elles acceptent n'importe quoi, ça devient too much) mais j'aimais bien le côté fun de la série. The Bold Type, je trouvais que c'était tout ce qui me manquait dans Younger, notamment le côté plus réaliste.

Et en fait, je crois vraiment que comme @MaryJAnna c'est le coup de l'orgasme qui m'a complètement fait déchanter. Au début aussi, je trouvais ça génial qu'elle n'arrive pas à avoir son orgasme même quand elle fait des exercices pour, qu'elle n'arrive pas spécialement à fantasmer parce qu'elle ne se lâche pas assez et que ce soit ok et respecté, qu'elle finisse par se dire "bon c'est grave, je suis pas défectueuse!" : ça faisait un vraie originalité par rapport à la course à l'orgasme habituellement prônée par la presse et les médias.
Mais j'ai trouvé uuuuultra décevant que l'épisode suivant, elle ait un orgasme, comme si elle avait "résolu son problème". En plus, la scène est vraiment pas réaliste, et un peu déprimante je pense pour une fille qui est frustrée de pas avoir d'orgasme, s'identifiait à ce personnage et voit le dénouement.
Déjà, elle a son orgasme au bout de 30 secondes. Franchement, une nana qui n'a jamais eu d'orgasme de sa vie, même toute seule, il suffit pas que le mec gosse spécialiste des articles sexos dans QG la touche pour que ça marche, c'est ridicule! Et elle dit que la phrase magique en gros c'était "Dis-moi ce que tu veux". Non mais désolée, pour moi c'est typiquement le genre de phrases qui serait encore plus stressant et lui mettrait encore plus la pression.
L'épisode d'avant, on voit qu'elle ne sait même pas ce qui la fait fantasmer : c'est ultra stressant de devoir dire ce qu'on veut sexuellement alors qu'on n'a aucune idée de ce qu'on veut ou ce qui nous excite, encore plus à un partenaire qui a beaucoup d'expérience et semble tenir à coeur de vouloir la faire jouir, comme si c'était limite autant un enjeu pour lui que pour elle (il passe quand même dans son bureau pour vérifier qu'elle a pas simulé, donc c'est que sa performance sexuelle le préoccupait hein).
Bref, je crois que j'ai été tellement DECUE de ce dénouement que soudain le côté original-révolutionnaire du fait du réalisme, du bon équilibre entre questions féministes et réappropriations des codes féminins (géniale l'idée d'utiliser la mode pour faire un commentaire politique par exemple!), ben ça m'a paru être un peu une arnaque.

Et du coup, l'épisode 5 qui fait l'objet de cet article, ben je l'ai trouvé très fade et plein de banalités qui sont agréables à regarder mais beaucoup moins fun que Younger finalement.
Par exemple, le discours de la coach sportive, oui, c'est hyper réaliste : on se croirait vraiment dans une salle de gym à l'anglo-saxonne, je suis sûre que l'actrice est vraiment coach dans la vie Mais autant ce discours est complètement inspirant quand t'es vraiment en train de pédaler dans une salle et que du coup l'activité que tu fais n'a pas beaucoup d'autre intérêt et but que de te dépasser et donc n'importe quels mots encourageants te boostent, ben je trouvais ça un peu ridicule de le mettre en parallèle avec les enjeux de vie de Kat
Enfin je veux dire, du coup le réalisme du truc rendait la partie "hollywoodienne" complètement ridicule à mes yeux, comme pour l'histoire de l'orgasme Genre c'est comme si j'étais au cours de pilate, que ma prof était là "Courage les filles, on contracte les abdos, on serre les fesses, vous pouvez le faire! Pensez au beach body pour cet été et au petit bikini que vous mettrez, vous êtes plus résistante que vous ne pensez!" et que ça m'inspirait pour faire un doctorat en physique parce que c'est vrai, elle a raison la coach, si je suis capable de contracter les abdos pendant 2 minutes sans flancher, je peux bien apprendre une matière dans laquelle j'ai arrêté d'acquérir les bases en 4e
Et au début, j'aimais vachement le côté progression de carrière qu'on nous montrait, ça me donnait envie de réfléchir mieux à ma carrière. Sauf que l'exemple de Sutton est franchement pas inspirant quand on regarde les faits, et justement c'est ok, mais du coup c'est un peu bizarre qu'ils la présentent comme la Terminator des négociations. C'est pas du tout réaliste qu'elle ait ce courage brusquement.
La meuf a passé 3 ans comme assistante sans évolution : toutes ses copines ont eu une promo, pas elle alors qu'elle est visiblement bonne, qu'il y a plein d'opportunités différentes dans sa boite et que l'entreprise semble avoir une belle politique de promotion des jeunes. C'est donc qu'elle ne doit pas franchement avoir cherché à demander quoi que ce soit et qu'elle avait jusque là une ambition salariale et professionnelle plutôt limitée, ou qu'elle était timide et manquait de confiance en elle. Et ensuite, elle a accepté le job au département mode et s'apprête à signer son contrat alors qu'elle n'a aucune idée du salaire : en gros, elle n'en a même pas discuté et le découvre dans le contrat, c'est encore une preuve qu'elle n'est pas du tout habituée à négocier ce qu'elle veut parce que demandé combien c'est payé c'est quand même la base!
C'est pas grave, justement je trouvais ça bien d'avoir ce perso pas forcément hyper adroit pour négocier son évolution professionnelle, qui se sent un peu sous-exploitée et pas reconnue à sa juste valeur, comme dans la vraie vie. Mais après, elle se met à négocier comme une nana qui a grave l'habitude de discussions âpres sur sa carrière et son package salarial, c'est pas du tout cohérent

Bref, je trouve que le show n'arrive pas à trouver un bon équilibre entre son côté plutôt réaliste et son côté quand même glamour et au final, bah ça finit par être moitié ennuyeux-moitié too much. En tout cas, ça a fonctionné à mort comme formule pendant 3 épisodes pour moi et ensuite plus du tout!
3
Voir les 30 commentaires

Plus de contenus Culture

[Image de une] Horizontale (26)
Vie quotidienne

Black Friday : le guide ultime pour trouver l’aspirateur laveur fait pour vous et enfin mettre le Swiffer au placard

Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-11-15T163147.788
Livres

Samah Karaki : « C’est la culture sexiste qu’il faut questionner, pas la présence ou l’absence de l’empathie »

[Image de une] Horizontale (24)
Culture

3 raisons de découvrir Agatha, le nouveau thriller psychologique à lire de toute urgence

Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-10-16T173042.478
Culture

Louise Chennevière (Pour Britney) : « La haine de la société pour ces femmes est immense. Cela m’a donné envie de la décortiquer. »

Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-10-17T105447.652
Culture

Pourquoi on a adoré Culte, la série qui revient sur la création de Loft Story ?

4
© Charlotte Krebs
Féminisme

Mona Chollet : “Se sentir coupable ne mène vraiment à rien”

3
Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-09-19T102928.481
Santé mentale

« Toutes ces musiques ont été écrites sous antidépresseurs » : Lisa Pariente raconte sa dépression

[Image de une] Horizontale (18)
Vie quotidienne

Ménage de rentrée : la serpillère 2.0 existe et avec elle, vous allez mettre le Swiffer au placard 

Geek Girl
Mode

Cette série Netflix à binge-watcher en une soirée est numéro 3 en France et dans le monde

3
Culture

« Si mon histoire peut déculpabiliser ne serait-ce qu’une seule femme, j’aurai gagné » dans Archéologie de l’intime, le tabou de l’accouchement raconté en BD

La pop culture s'écrit au féminin