Talons de huit centimètres et mini-jupes, les filles d’à peine seize ans envahissent les premiers rangs, rejointes (et collées) par les garçons dont les fringues et l’attitude désinvolte semblent présager qu’ils ont un peu trop regardé Skins
. Ce soir, on sera pump it up à taper du pied droit en agitant son bras gauche.
Vingt-trois heures, le groupe entre en scène. L’un a la moitié du visage recouvert de paillettes métallisées et se place au clavier, l’autre s’est enduit l’avant-bras et se place aux rythmes, et le dernier, la main, avec laquelle il grattera frénétiquement les cordes de sa basse. Le chanteur quant à lui, formule cheveux longs, barbe épaisse et grosses lunettes, est aspergé des mêmes paillettes de la tête aux pieds (et les Suédois, ce sont pas les plus petits). Et même qu’ils ont pourri les loges avec leur maquillage.
Il faudra bien trois bonnes minutes à l’équipe technique pour rendre le son au micro du chanteur, afin que le show puisse réellement commencer. Et on est drôlement surpris. Non seulement par la musique, mais aussi par les membres du groupe. On aurait pu s’attendre à un son lisse, destiné à provoquer la sudation des jeuneots venus se défouler dans la fosse ; à passer juste un bon moment, en somme. Et c’est là que le talent des Amplifetes se révèlent ; on ne tombera jamais dans la facilité, dans le banal.
The Amplifetes font plus que de l’électro pop branchouille comme on en voit partout. Le chanteur ne chante pas de manière aseptisée, il nous raconte quelque chose d’à la fois émouvant et délirant, s’accompagnant parfois de quelques instruments des plus surprenants. Le batteur entame les refrains avec conviction, alors qu’aucun micro ne capte sa voix. Celui au synthé met l’ambiance comme personne.
Et le groupe peut compter sur un jeu de lumières aussi efficace que basique. Très vite, des formes géométriques viennent décorer les quatre coins de la salle, avant de basculer lors des morceaux les plus entraînants, dans des ambiances totalement blanches, roses ou vertes qui ne sont pas sans rappeler les boîtes de nuit que l’on fréquentait à quinze ans. Et la magie opère. La salle des Passagers du Zinc, qui ressemble plutôt à un grenier avec ses poutres apparentes, se transforme petit à petit en un genre de club, plus psychédélique que fluorescent (heureusement). Même les plus vieux du fond de la salle en redemandent.
Soudain, ils quittent la scène. Le public acclame. Rappel. Et c’est encore une fois, à plus qu’un rappel auquel on assiste. Nous avons le droit, entre autres, à un gros morceau d’« instrumonumentale » qu’on aimerait ne jamais entendre se terminer et à une reprise bidouillée du nouveau hit de Katy Perry, « California Gurls ». Sauce Amplifetes, cette chanson devient tout de suite beaucoup plus épique. Et la vraie fin du concert s’annonce, les membres remercient chaleureusement un public qui n’en finit plus d’applaudir.
Débarbouillés après leur show, les membres du groupe entament une partie de ping-pong à côté des loges. Par je ne sais quel miracle, je les croise, les félicite dans un anglais approximatif et s’en suit une séance photo improvisée au milieu des plantes vertes. Les palmiers, ils aiment.
Ils viennent d’enchaîner le Scopitone de Nantes, le Nouveau Casino de Paris et ont fait un crochet par Avignon avant de retourner en Suède. Mais ce n’est que partie remise puisque The Amplifetes reviendra en France au mois de novembre pour quelques dates au Havre, au Mans, à Caen et à Marseille ! À ne pas rater !
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