On a toutes fait un voyage durant lequel on s’est amusées à regarder son voisin de carré en train de dormir la bouche ouverte. On a toutes testé les WC chimiques du TGV, avec sa chasse au pied et sa prise électrique pour un rasoir (??). En cette période de départ en vacances, petit topo sur les incontournables du TGV, comme une spéciale dédicace à toutes les voyageuses à grande vitesse.
Toilettes. J’aime autant aller aux toilettes dans le train que chez le dentiste. J’ai toujours peur d’un coup de frein subit, d’une ouverture de porte mal intentionnée et puis j’sais pas, ça me gêne de revenir à ma place alors que les gens savent ce que j’ai été faire. J’ai le sentiment de lire dans leur regard : » Ca a été ?… C’était bien ?… Petite ou grosses commission ? » Brrrr. Et puis je me pose toujours la question de la prise 220W dans les toilettes. C’est sympa de penser aux gens qui ont la repousse extra-rapide, mais c’est quand même une minorité non ? En tout cas, j’ai jamais vu d’émission de Delarue sur le sujet donc bon…
Voisins. Pourquoi on regarde toujours son voisin de siège comme si ça allait être une personne déterminante dans notre vie ? Hier, ma voisine de siège, m’a jaugée avant de me sourire du style « c’est bon tu peux t’asseoir ». Comme je me sens toujours obligée d’être sympa avec tout le monde, je lui ai répondu par une blague pourrie, du genre « merci de m’avoir gardé la place« … Quand je pense que quand quelqu’un me sort à moi des trucs comme ça, je le regarde l’air de dire « ça va aller t’inquiète pas, l’humour de merde, c’est pas une fatalité« .
Quand on est voisins de train, c’est important de définir tout de suite des règles : pas de téléphone, pas de lecture de ce que je suis EN TRAIN D’ECRIRE par-dessus mon épaule, et pas de M&M’s merci je suis au régime.
Dodo. Il y a deux sortes de dormeurs dans les TGV. Les dormeurs nobles, qui arrivent à piquer un roupillon assis, normal, sous le néon et l’air placide, et puis il y a nous, tous les autres, qui bavons et empiétons éventuellement sur l’épaule du voisin. Le pire, c’est ceux qui se réveillent l’air de rien, genre « nan j’ai pas dormi ». Et le summum pour le dormeur, c’est de se rendre compte que quelqu’un l’observait pendant toute la siesta siesta. Et quoi ? Je devrais amener ma pancarte « Stalkers s’abstenir » ?
Les mythos. Une fois sur quatre c’est statistique, tu prendras place à côté d’un homme à peu près en costume, qui passera un coup de fil à Philadelphie ou appellera sa secrétaire pour décaler le rendez-vous avec Strauss-Kahn (véridique). Je pense que c’est du bluff. Un vrai homme d’affaire lit le Financial times, ce journal aussi large qu’un calendrier de l’Avent géant, et surtout il ne porte pas de chemisette saumon. CQFD (dans le contexte en gros ça veut dire « j’t’ai grillé »).
Je suis pressé. J’aimerais qu’on parle des gens qui font pression avec leur valise sur ta valise au moment de sortir, pour signifier qu’ils veulent passer devant. Ok donc, on résume : on a tous pris le train, mis des slips dans sa valise, a priori pour aucun des voyageurs, la destination finale c’était le siège 72 du wagon 16, on veut TOUS sortir du train.
C’est ce que j’ai envie de dire quand je sens des pichenettes de coudes au moment de sortir, mais je me retiens. Une fois j’ai essayé et une dame vermeille m’a traitée d’effrontée, un mot que personne n’avait plus utilisé depuis Gérard Depardieu dans le film « Le plus beau métier du monde ». Je voudrais dire aux gens qui ont envie de m’escalader comme si j’étais un mont Ventoux au moment de sortir du train qu’ils avaient qu’à prendre une correspondance une heure plus tôt. Terminus de ce train. Attention à l’espace entre le marche-pieds et le quai, je pourrais te pousser.
Le 3ème âge. Hier, dans le train, y’avait un monsieur avec une bouteille d’oxygène portable, qui a fait le même bruit qu’un chalumeau pendant une heure. J’ai envie de dire « tant qu’il était branché il parlait pas », c’est pas que j’aie quelque chose contre les vieux mais ces gens là, tu leur souris une fois c’est foutu. Ils te racontent la Cochinchine, leurs trois cancers et le petit fils qui a des responsabilités à GDF Suez. 3617 ma life, non merci papy. Sans compter que pendant les 55 minutes où le grand-père te racontera qu’il était blanchisseur en Algérie, tu auras pitié pour mamy qui préfère perdre la tête que d’entendre l’histoire pour la millième fois. Du coup elle dodeline, et on lui fout la paix.
La saucisse turque. Pourquoi est ce que les gens qui décident de se sustenter dans le TGV ne se contentent pas d’un brownie à partager, d’un croissant aux amandes ou à la limite d’un parisien jambon cornichon ? A chaque fois que je suis dans un train dont le trajet excède de 3 heures, il FAUT qu’une famille entière bouffeuse de sandwiches pose ses miches à deux sièges de moi. J’ai titré « saucisse turque » parce que c’est l’élément de charcuterie qui a le goût le plus reconnaissable du monde, mais le cervelas et la mousse de canard sont respectivement en 2 et 3 ème position. (Ouais comme Kimi Räikönnen lol)
Jean Claude le chef de train. Jean-Claude c’est le premier mammifère cloné après Dolly. TOUS les Jean-Claude du monde poinçonnent ton billet de la même manière, deux coups brefs un coup long, te rendent ta carte 12-25 avec l’emphase d’un danseur de West Side Story, et répondent de prime abord à tes questions comme s’ils étaient le site de la SNCF. Exemple : « Le tributaire du bagage à main doit être nul ou semblable au mandant ». En fait, la question c’était « monsieur est-ce que vous pouvez m’aider à monter mon sac ?« …
Marc Lévy. L’auteur aux 4 romans par an n’est jamais aussi lu que dans le train. Hier j’ai remarqué cette dame qui pleurait en lisant « Et si c’était vrai » et j’avais envie de lui dire nan mais c’est bon quoi, et le respect de la littérature alors ? Mais j’ai pas osé, à la place je me suis imaginée pour rigoler en train d’ouvrir mon Voici et dire « Oh mon Dieu ! » En me roulant par terre de rage, et la chialeuse m’aurait dit quoi ? ! Et j’aurais répondu « Nan c’est rien, je suis juste un peu bouleversée parce que Mischa Barton a de la cellulite ».
J’aurais dû, ça aurait mis l’ambiance dans le wagon 16.
Les enfants. Dans le train, les enfants ne le savent pas mais les gens les détestent. Ils pleurent, ils ont faim, ils ont soif, pour un peu qu’ils soient moches et on aurait presque envie qu’ils se fassent mal. Et je ne parle même pas des lardons qui portent des prénoms qui n’ont aucun rapport avec la vie, du genre Virgule ou Yoggi. Quand j’entends ces prénoms là, j’ai envie d’aller voir les parents pour leur demander la raison pour laquelle ils ont fait des enfants, que si c’était pour leur faire des problèmes tout de suite franchement, c’était pas la peine.
Les beaux gosses. C’est très frustrant de repérer un BG dans le train, déjà parce qu’à part à la forme de sa valise c’est pas facile d’en savoir beaucoup sur lui, mais surtout parce que dans un train, c’est pas évident de draguer. Y’a que dans un clip de Shy’m où la magie opère genre sans que la fille ne fasse un geste. Faut lui dire à Shy’m (mais pas à Mariah Carey, elle a déjà vécu assez de trucs difficiles) que ça suffit pas de taper la pose en regardant par la fenêtre avec un air de réseau autoroutier. En gros, s’il ne fait pas le premier pas et que tu te sens pas l’âme « oh pardon j’ai renversé mon café sur votre chemise », tu n’as qu’à attendre et être très belle pour qu’il t’aborde.
Et voilà, maintenant c’est à toi de me raconter tes anecdotes de train pour compléter la liste !
Les Commentaires
C'est super cliché mais TOUS les mardi matin il y a des merdes. La dernière en date? Tout l'affichage de la gare du nord KO, plus rien, nada... et des trains pas là. La semaine d'avant 20 min d'immobilisation à peine sortis de la gare du nord, sans explication. Ah si, mais en fait on entendait rien du tout...
Le train c'est cool quand c'est pour partir en vacances ou pour aller retrouver son chéri le week-end, mais après 3 ans d'a/r le week-end je suis passée au train en semaine et j'aime vachement moins ça ^^