Il serait possible que, bientôt, les tests de grossesse et d’ovulation ne fassent plus l’objet d’un monopole et ne soient de la sorte plus vendus qu’en pharmacie. C’est en tout cas ce que propose un amendement dans le cadre du projet de loi Consommation, projet que le Sénat examine en première lecture cette semaine.
Si cet amendement passe, les tests de grossesse et d’ovulation pourraient ainsi être vendus en grandes et moyennes surfaces, en plus des pharmacies. Le gouvernement a prévu d’émettre un avis favorable sur cette mesure qui rendrait plus accessibles qu’ils ne le sont les produits en question — en plus de la possibilité de « faire baisser considérablement les prix », comme l’a mentionné hier Benoît Hamon, le ministre de la Consommation.
En plus de ces deux raisons, on peut en voir une troisième : celles qui auraient peur d’être jugées par leur pharmacien-ne de quartier pourraient s’éviter un moment plutôt désagréable. Et alors attention, je ne dis pas que les pharmacien-ne-s jugent. Mais, par exemple, quand on est mineure et qu’on sait que le professionnel de la santé connaît toute notre famille, un sentiment de gêne peut s’installer.
Pour montrer sa solidarité au projet, Najat Vallaud-Belkacem, la ministre des Droits des Femmes, a posté un billet sur son site.
On peut, entre autres, y lire :
« Je soutiens l’ouverture de la distribution des tests de grossesse, qui pourra être prévue dans le cadre du débat au Sénat sur le projet de loi relatif à la consommation. La protection des femmes enceintes est notre priorité, ce qui implique qu’elles aient connaissance le plus tôt possible de leur grossesse.
Le gouvernement sera favorable à l’amendement déposé par la députée socialiste Mme Schilinger tendant à supprimer le monopole des pharmaciens sur la vente des tests de grossesse et des tests d’ovulation car il s’agit d’une avancée pour notre santé publique. De cette ouverture on peut attendre légitimement une baisse des prix et un accès plus aisé à ces produits médicaux. »
En revanche, les pharmacien-ne-s ne sont pas forcément d’accord avec l’initiative. La Fédération des syndicats pharmaceutiques déplorait ce matin sur France Info par le biais de son président, Philippe Gaertner, le fait qu’en grandes surfaces, les employés ne seront pas en mesure de conseiller la pilule du lendemain, qui répond à des délais courts et n’est, en ce qui la concerne, pas concernée par l’amendement :
« Là, je crois que si le produit est cherché en grandes surfaces, les choses sont complètement différentes [en opposition à ceux achetés en cas de grossesse désirée]. Parce que là le bon conseil, c’est la pilule du lendemain. Si on attend, on va passer au-delà des délais. Alors je crois que le test de grossesse ne doit pas être vu uniquement comme un produit de consommation courante. »
Et toi, tu en penses quoi ? Es-tu satisfaite de voir que les tests de grossesse pourraient devenir plus accessibles (un moyen de maîtriser son corps en étant prévenue au plus vite d’une grossesse), ou crains-tu, comme Philippe Gaertner, que des jeunes femmes se retrouvent dépourvues d’un conseil précieux (si conseil il y a, puisque tou-te-s les pharmacien-ne-s ne sont pas au même niveau en terme de communication) ?
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires
Enfin, dans tous les cas, au moins dans une grande surface on pourra plus facilement comparer les prix.