« Je ne suis pas pour la généralisation » de la généralisation de l’uniforme scolaire pour l’ensemble de la France, a expliqué au micro de LCI le 29 août 2023 la secrétaire d’État chargée de la Ville depuis juillet 2023, Sabrina Agresti-Roubache (du parti Renaissance). En revanche, cette dernière s’est dite « très favorable » à l’expérimentation d’une « tenue scolaire », notamment « dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville ».
Oui à l’uniforme, mais seulement pour les quartiers pauvres ?
Pour Sabrina Agresti-Roubache, l’unforme scolaire dans ces « quartiers très populaires, très compliqués » enlèverait « une charge mentale aux parents » et « réduirait les inégalités ».
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Comme le rapporte BFM, les « quartiers prioritaires de la politique de la ville » se définissent par une concentration de publics à bas revenus. La France en compte 1200, qu’on peut facilement identifier sur le site du gouvernement.
Selon Sabrina Agresti-Roubache, les proviseurs et directeurs d’établissements scolaires pourraient d’eux-mêmes décider d’instaurer une tenue scolaire via leur règlement intérieur, sans que le gouvernement ait à promulguer de loi à ce sujet.
Évidemment, cette position insurge une partie du grand public, mais aussi des personnalités politiques plutôt à gauche qui estiment stigmatisant d’imposer un uniforme aux quartiers défavorisés.
Les polémiques autour de l’abaya et de l’uniforme scolaire servent-elles à cacher une crise de l’Éducation nationale ?
En l’occurrence, le nouveau ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse Gabriel Attal a déjà dit vouloir expérimenter l’uniforme scolaire dans certaines communes de France, conformément à ses « préoccupations républicaines », qui lui ont aussi inspiré l’interdiction de l’abaya.
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Sauf que pendant que le gouvernement parle chiffon, on peut s’inquiéter de l’échec de la réforme Blanquer autour des épreuves du baccalauréat, des souffrances grandissantes des élèves et des professeurs. D’ailleurs, 3000 postes d’enseignement n’ont pas été pourvus pour cette rentrée, ce qui implique que l’Éducation nationale fera appel à des contractuels dont la formation express laisse bien souvent à désirer, comme l’ont déjà révélé plusieurs enquêtes.
Bref, c’est donc une rentrée sous haute tension politique, même si les vaines polémiques médiatiques autour de l’abaya et de l’uniforme scolaire tentent de nous faire oublier le manque criant de moyens alloués à l’Éducation nationale.
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Les Commentaires
Personnellement, j'ai passé quelques année dans un collège où il y avait un uniforme. J'avais un retard de croissance et de puberté et bah quand tout le monde est habillé pareil avec des vêtements qui ont à peu près la même coupe : ça se voit beaucoup.... Cela n'a jamais été jusqu'au harcèlement dans mon cas mais on distingue bien qui est le "petit gros" de la classe, celle qui a une grosse poitrine, celui qui est trop maigre etc., etc., etc...
Bien sûr, ce n'est pas l'uniforme en soi le problème. Mais les vêtements sont aussi un moyen de décider comment on veut montrer son corps - surtout à la période délicate de l'adolescence.
Le seul avantage c'est que l'uniforme évite certaines prises de tête le matin en t'habillant, mais bon...
Je ne pense pas du tout que l'uniforme prépare à la vie pro en fait... Globalement on est quand même dans une tendance à plus de tolérance envers les tatouages, les vêtements des employés. Les employeurs qui imposent des mesures strictes sont relativement rares (hors raisons de sécurité / d'hygiène). L'uniforme scolaire est plus archaïque à ce niveau là.
Et puis il suffit de voir dans les autres pays... Je veux bien croire que le harcèlement au Japon n'est pas aussi violent que représenté dans les médias... mais on voit bien que l'uniforme peut aussi poser des problèmes. Il n'y a qu'à voir comment le costume des écolières japonaises est fétichisé dans le monde entier.
Pareil quand on voit des jeunes anglaises qui avaient manifesté parce que leur uniforme avait été repris comme costume dans le sex shop de leur ville.
L'uniforme ne règle aucun souci de discrimination mais donne juste l'illusion de contrôler ce qu'on montre des corps, surtout ceux des filles.