J’ai beau avoir « l’Obsédée » comme nom de super-héroïne, je suis une Josée assez classique. J’aime le sexe comme j’aime mes repas : sans trop d’artifices et de fioritures, globalement au naturel, et sans arômes artificiels. Un peu de bondage tape par-ci, trois gouttes de lubrifiant par-là, ça me va tout à fait. On est jamais mieux servi•e que par soi-même, voilà mon credo, que je sois seule ou à deux (ou à vingt-sept mais je vous raconterai ça une autre fois).
Néanmoins, moi qui n’aime pas les sextoys, j’ai fini par céder. La curiosité a eu raison de moi. Car il existe un sextoy légendaire, un outil vanté par des centaines de personnes pourvues d’un clitoris, un accessoire qu’on appelle le « lance-roquettes à orgasmes », un petit truc qui ne paie pas de mine mais qui garantit apparemment un aller simple pour le douzième ciel au moins, en trente-huit secondes chrono.
Vous l’aurez deviné, j’ai cédé, et j’ai acheté un Fairy.
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Salut, tu veux bien être mon ami ?
Tout le monde aime le Fairy. Son design discret ne paie pas de mine, sa gueule de gros micro ne crie pas forcément « GROSSE KIFFADE » au premier abord, mais je n’ai jamais vu quelqu’un regretter cet achat (qui a tout de même un prix, hein : on tape dans les 70€ pépouze). Et même si mes braves dix doigts ne m’ont jamais déçue, j’avais envie d’un petit twist dans ma vie masturbatoire, alors j’ai dégainé ma carte bleue et j’ai craqué. Faut pas mourir bête.
Un roller-coaster dans mon slip
Quelques semaines plus tard, me voilà en possession de la CHÔÔÔSE. Bon, tout ressemble à la photo, c’est joli, y a un petit sac en satin (évidemment rose cucul) au cas où je voudrais emmener mon Fairy avec moi pour passer le temps dans la salle d’attente du dentiste, a priori tout va bien.
Une fois la bête branchée, il ne m’a pas fallu longtemps pour envoyer valser slip et chaussettes et me retrouver bien calée dans mon lit, la VHS de mon fantasme préféré n°63 prête à démarrer dans mon cerveau (j’ai pensé à la rembobiner la fois d’avant, je suis pas con). C’est parti pour le kif, moi aussi je veux aller frôler les étoiles, que la vibration magique m’emporte, je le veux et j’ordonne !
Ma libido : une allégorie
Le principe du Fairy est plus simple qu’une division en potence (que je ne sais plus faire depuis 2001 de toute façon) : la partie sphérique vibre de façon continue, on l’applique sur le clitoris et WHOHOHO c’est parti
baby. On peut régler la puissance et faire bouger le machin comme on veut, c’est la liberté, on est en démocratie du slip ou pas ? Oui ? Bon bah voilà.
C’est donc ce que j’ai fait. Et alors là je vais vous demander d’imaginer la scène : moi (imaginez-moi bien comme vous voulez, même si on me dit souvent « Ohlala, t’es pas la soeur canon de Scarlett Johansson ? »), en t-shirt, cul nu dans mes draps fleuris, un gros micro rose en plastoc contre la vulve, essayant de trouver LE bon angle qui me ferait décoller plus vite que le bouchon d’une bouteille de Coca piégée aux Mentos. Je trouve que c’est une belle scène. Je faisais un peu cette tête-là :
SEN-SU-ALI-TÉ
Les secondes passent. Les minutes passent. Je tripote la molette de réglage (non, ceci n’est pas le petit nom de mon clitoris, que j’aime à appeler Roger parce que ça rime avec Josée). Je déplace le truc de deux-trois millimètres. Je trouve une position plus confortable. Je vire un oreiller parce que oh dites, il commence à faire chaud. J’essaie de ne pas penser à ce à quoi je dois ressembler, vue de l’extérieur. Je me concentre. Je me détends. J’attends que ça vienne.
J’attends. Longtemps. Que. Ça. Vienne.
Le Fairy vibre fort, moins fort, en rythme, pas en rythme, en continu, en saccadé, en attention-j’ai-plus-de-batterie et sur l’air de la Cucaracha (nan, j’déconne) mais rien n’y fait : le kif ne me veut pas. Le kif ne viendra pas. Le kif m’a posé un foutu lapin. Du coup je fais plutôt cette tête-là à la fin :
Eh oui, si j’ai pris la plume aujourd’hui c’est pour vous révéler l’affreuse vérité, l’indicible réalité : C’EST PAS PARCE QU’ON A UN CLITORIS QU’ON VA KIFFER LE FAIRY. Aucune solution ne marche pour tout le monde, aucun sextoy ne fait décoller toute la planète, et je suis l’heureuse propriétaire d’un sextoy à 70 boules auquel j’ai accordé cinq essais avant de le remiser dans sa housse jusqu’à la fin de l’éternité.
La vie, cette grosse tarba.
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