Le couchsurfing, on t’en avait déjà parlé sur madmoiZelle il y a plusieurs mois. Olivia, elle, a testé et raconte cette expérience.
[rightquote]Et puis, je ne veux pas être une touriste de plus. Je veux rencontrer des gens.[/rightquote]Je ne sais pas vous, mais moi, quand je voyage, il y a un truc qui m’énerve. Suivre les pseudos conseils d’un guide acheté, comme tout le monde, à la Fnac, et me retrouver, avec les mêmes bons plans et adresses périmées, que les deux cents passagers de l’avion (et millions de touristes déjà sur place). Et puis, je ne veux pas être une touriste de plus. Je veux rencontrer des gens. Des vrais gens vous savez, ceux qui vivent là trois cent soixante cinq jours par an (oui oui, ca existe, et ca s’appelle même l’autochtone).
J’en avais rêvé, Couchsurfing l’a fait. Oui, couchsurfing, ou l’art de squatter un canapé et de partager la vie de parfaits inconnus, le tout gratuitement. Autrement dit, un savant mélange d’Hostelling International et de Facebook. Ok, Meetic parfois aussi. Sauf quand, comme moi, tu as fait un pacte avec Ginette, ta collègue de road trip. Celui de ne pas la lâcher, à moins que Johnny Depp te fasse une folle déclaration d’amour au pied de l’Empire State Building. Au pied du World Trade Center, ca marche aussi, si tu as un petit côté morbide et/ou nostalgique.
Première étape, s’inscrire sur le site. Jusque là, tout va bien. Alors, bien sûr, on évite LA photo avec le pull tricoté par mamie, qui ne nous met pas du tout en valeur. Parce que même si « j’ai bien compris que Couchsurfing n’est en AUCUN CAS un site de rencontres sexuelles ou matrimoniales », on sait jamais.
[rightquote]Arrivée en fanfare, quatre américains, sosies de Brandon Walsh, un gobelet rouge à la main. Cliché ? Oui. On se croirait dans American Pie.[/rightquote]Deuxième étape, trouver un hôte. Et la bonne nouvelle, c’est que ce n’est pas difficile. Là où ca se corse, c’est le moment de la rencontre. Celui ou tu te retrouves en bas d’un immeuble New Yorkais à deux heures du matin, après 12 heures d’avion, et une correspondance dans un pays au nom imprononçable. Mais, quand faut y aller, faut y aller. Troisième étage. Facile. Avec trente kilos de valise, moins.
Arrivée en fanfare, quatre américains, sosies de Brandon Walsh, un gobelet rouge à la main. Cliché ? Oui. On se croirait dans American Pie. Parmi eux, Bobby. Bobby, il est tellement parfait qu’il me propose un karaoké à 4h du matin. C’est peut être mon tee shirt Sing star qui l’a mis sur la voie ? Moi, j’aime à croire que c’est le destin. Il suffit qu’on traverse le Bronx dans sa vieille Volvo, pour que je me sente comme Carrie Bradshow dans la limousine de Big. C’est à ce moment précis que j’ai décidé qu’il m’épouserait.
Avec lui, Guilhermo, brésilien en exil, un charisme indéniable, une attraction animale. Dis Bobby, la polygamie, c’est autorisé ici ? Trois heures après, on parle politique internationale et nourriture chinoise. Trois jours plus tard, c’est déjà le départ. Et oui, c’est ca aussi le couchsurfing. Un dernier tour sur Time Square et j’embarque Ginette pour Los Angeles.
Rendez vous est pris avec Derek, celui qui aura la chance de nous accueillir. Ok, mais moi, je suis fatiguée, j’ai trimballé ma valise toute la journée, alors on zappe le passage où on se remaquille. Et puis, ce sweat gris va très bien avec ce tutu rose, non ? non, mais bon de toute façon, il pourra pas être mieux que ses prédécesseurs.
[leftquote]Dieu existe : il a la bande originale de Grease dans son mp3, et sa résidence est un copier-coller de Melrose Place.[/leftquote]Seule information, il aura un tee shirt gris. Et vous savez quoi ? il y en a à la pelle. On se cache derrière un buisson au moindre mec bizarre. Et on sourit à s’en décrocher la mâchoire dès qu’un charmant américain s’approche. Il a un polo rouge ? Et alors, il est peut être daltonien.
Ginette, y’a un tee shirt gris qui nous sourit là-bas. Deux rapides constats : 1 – il est mieux. 2 – j’aurais du faire un effort. J’oublie vite mes préoccupations quand, à notre arrivée chez lui, j’aperçois une guitare (je vous ai pas dit, l’instrument possède un pouvoir hypnotisant sur ma personne). Je rêve où il joue une chanson des Backstreet Boys là ? Il a la bande originale de Grease dans son mp3, et sa résidence est un copier-coller de Melrose Place.
Un troisième constat s’impose: Dieu existe. Et il vit apparemment à Los Angeles.
L’un des inconvénients du couchsurfing, c’est quand l’on se sent tellement bien qu’on en oublie notre train. Pas grave, on prendra le suivant, ou celui d’après encore. Le deuxième inconvénient, c’est qu’à un moment, il faut bien partir. Et pire que ça, rentrer chez soi.
La bonne nouvelle, c’est que maintenant, c’est à mon tour d’accueillir (de toute façon, je n’ai plus d’argent pour voyager). Pas dit que le globe trotteur apprécie mon 20m2 de Bagnolet.
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