« T’es une chèvre, t’es nulle, t’es bonne à rien (…) C’est quand que tu vas arrêter de grossir ? » Cette phrase, Clara Della Vedova, ancienne membre de l’équipe de France de gymnastique, l’a entendue de la part de l’un de ses entraîneurs. Dans un reportage diffusé dans l’émission « Stade 2 » dimanche 14 mai, elle a dénoncé de nombreuses insultes qu’elle a subies, notamment sur son poids.
Et elle n’est pas la seule à avoir témoigné dans l’émission sportive de France 2. Six gymnastes ont dénoncé, face caméra ou anonymement, des maltraitances de la part de leurs entraîneurs, ou d’autres figures de la Fédération française de gymnastique.
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Une haute responsable également visée
Les faits de maltraitances sont nombreux. Comme ceux qu’a subis l’ancienne gymnaste aujourd’hui âgée de 26 ans, Valentine Sabatou. Dans le reportage, elle explique avoir été contrainte, à 16 ans, de participer à une démonstration malgré une fracture à la cheville, alors que l’entraîneur était « au courant » de cette blessure.
L’enquête rapporte que l’entraîneur en question avait été dénoncé publiquement en 2007 pour ses méthodes en Suisse, avant qu’il rejoigne l’équipe de France. Il a également été mis en cause en 2019 par une gymnaste mexicaine.
Mais une autre personne est également visée pour maltraitances, une haute responsable de l’équipe de France depuis une quinzaine d’années. En 2008, Marine Petit, qui avait 15 ans à l’époque, raconte avoir été giflée par elle après avoir participé à une fête célébrant la médaille d’argent de Thomas Bouhail.
Une enquête lancée par la ministre des Sports
Pour le moment, les deux personnes visées par ces témoignages n’ont reçu aucune sanction, qu’elle soit pénale ou disciplinaire. France Télévisions n’a pas divulgué leur identité et l’entraîneur s’est défendu par écrit auprès de l’émission. S’il conteste la version de Valentine Sabatou concernant sa blessure, il reconnaît avoir pu dire des paroles blessantes.
Après avoir refusé de répondre aux questions de France Télévisions, le président de la FFGym James Blateau a écrit dimanche soir dans un communiqué prendre « toute la mesure des témoignages » et apporter son « soutien entier aux victimes ».
De son côté, la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, a annoncé ce dimanche 14 mai au soir l’ouverture d’une enquête.
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