Si je suis un jour amenée à fouler le red carpet, voici mes commandements : tout d’abord, éviter de prendre la pose dite de la cruche. Mettre un bras sur la hanche et incliner la tête telle un bec verseur (connue également dans sa déclinaison amphore, avec les deux bras sur les hanches). Ensuite, trouver la tenue parfaite pour fouler le tapis rouge en toute dignité. Pour cela, je m’abstiendrais de porter certaines tenues…
Une robe verte
Ben oui, un tapis rouge, une robe verte. Et puis ensuite, quoi ? Une longue barbe blanche ? Un traîneau tiré par des rennes à la place de la limousine ? Je refuse de ressembler à la mère Noël en dehors du 25 Décembre.
Une robe rouge
Ambiance caméléon. On me voit, on me voit pas. L’inconvénient de la robe rouge, c’est qu’elle détruit le principal objectif de la longue procession sur tapis rouge : se faire remarquer.
Robe rouge sur tapis rouge, photo exposée au Centre Pompidou.
Une robe à imprimé animalier
J’aurais le choix entre un imprimé tigré (ou sa variante noire et blanc, l’imprimé zèbre), un imprimé léopard ou, soyons fous, un imprimé serpent. Échappée d’un réserve naturelle ou rescapée d’une soirée déguisée, je doute en tout cas que ma carrière d’actrice ne survive à ce choix vestimentaire hazoordeux. (Merci de rire afin de rentabiliser les quarante-cinq minutes perdues à trouver ce jeu de mot). Il me reste bien l’imprimé vache, mais j’aurais peur de « faire tache » au milieu de toutes ces robes plus classiques. (Blague sponsorisée par Vincent Lagaf’).
Une robe à paillettes
Telle la pie et le jeune neuilléen à Rolex, j’aime tout ce qui brille. En particulier les paillettes. Sauf que depuis le jour où j’ai décidé de me faire couper les cheveux, je ne peux plus en porter. Je risque en effet de passer pour le sosie d’une clodette, aka les ambassadrices de la paillette since 1976.
Une robe lamée.
En doré, je ressemblerai sans doute à la fille naturelle de C3-PO et d’une statuette des oscars. En argenté, à un rouleau de papier d’alu qui porte une perruque. Définitivement, si j’étais actrice, je laisserais la robe lamée et son côté culino-futuriste à mes descendants du 32ème siècle.
Une robe avec des volants, des froufrous ou une forme de meringue.
Parce que je suis trop vieille pour me déguiser en Cendrillon, et trop jeune pour songer à me marier. La robe meringue frou-froutée me donnerait donc l’impression de ressembler à une immense volute de crème chantilly. Ce qui n’est pas en soi problématique, puisque j’adore la chantilly. Sur mes crêpes. Avec une énorme couche de Nutella.
Une robe en velours
Le soleil de Los Angeles, une salle remplie de personnes plus tassées les unes sur les autres que pendant une soirée en club libertin dans le bus en heure de pointe, une cérémonie qui dure des heures… Vous le voyez venir, le problème de la robe de soirée en velours ? La transpiration, en effet.
Certains stylistes s’acharnent à conseiller des robes de velours aux actrices, y compris pour les cérémonies de remises des prix qui ont lieu dans des endroits où il fait chaud (pour autant que je sache, Los Angeles n’est pas la capitale de la Russie). Breaking news : les filles ne sont pas des princesses, elles transpirent aussi, et je doute que Scarlett Johansson ait envie d’alimenter la crue du Nil avec sa sueur.
Une robe en voile
J’aime la fluidité, et la robe en voile aurait le mérite de ne pas me transformer en cobaye rêvé pour une marque de déodorants. La robe en voile est légère, moderne, confortable et… totalement transparente dès qu’elle est soumise aux flash des appareils photos. Or, ça m’embêterait que le monde entier puisse voir ma culotte. Doublement gênant depuis que j’ai arrêté d’en porter.
Une robe bustier
La robe bustier, ou l’art de compliquer la vie des femmes, quelle que soit leur morphologie. Elle ne tient pas sur une petite poitrine et compresse tellement qu’elle fait un garrot aux grosses poitrines. Le scotch ou l’amputation ? J’ai choisi mon camp, celui des filles qui ne portent pas de robes bustier.
Si j’étais une grande actrice confrontée à l’épineux problème de la tenue idéale sur tapis rouge, il me resterait donc deux options : venir nue et me faire arrêter pour attentat à la pudeur ou porter un smoking. J’opterai sans doute cette dernière solution, car le costume est confortable, classe et embêterait les personnes convaincues qu’une fille doit porter des robes.
Diane Keaton / Annie Hall dans la position dite « de l’amphore »
Les Commentaires
Celle-là car je trouve l'idée trop originale :
et celle-la (Atelier Versace) , je suis trop amoureuse de cette robe !!! Mais promis je n'adopterai pas une pause ridicule !
Ah ! et pour la robe verte, si on me prête celle-ci, il est possible que je la porte :
Non, là j'déconne !
Mais sinon pour moi les deux choses les plus sexy sont : les dos nus ! plus ça descend plus c'est beau ainsi que les robes fendues à la jambe !!