Précédemment dans #62jours : C’est quoi « la ligne édito » de ma vie ?
Excellente vibe, cet été 2017. Voilà trois dimanches, depuis mon retour de vacances, que je réussis à faire des trucs, par opposition à rester prostrée sur mon canap’ pendant toute la journée. (Bye bye ma dépression, la rupture tient, pour le moment).
Mais qu’adviendra-t-il cette superbe vibe, lorsqu’elle ne sera plus portée par la météo estivale, et l’atmosphère chaleureuse de ces journées d’été ?
Je viens de faire le calcul : mon prochain week-end « posé », sans déplacements, sans événements, sera celui du 9-10 septembre. D’ici là, je suis soit en vacances, soit sur un événement lié à madmoiZelle, soit en famille. Bref, pas chez moi, pas en mesure de prendre du temps exclusivement pour moi.
Certainement pas en mesure de faire les tâches qui allègent ensuite la semaine, et me mettent sur de bons rails en me dégageant un max de temps libre sur les jours à venir (par exemple : je fais mes lessives, de la cuisine pour la semaine, je cherche des idées d’articles, je lis, etc).
Comment ne pas me cramer dans un sprint ?
C’est pas la première fois que j’arrive à trouver une « bonne vibe », comme celle que ces #62jours sont en train de m’apporter. J’ai déjà eu des élans d’énergie et de motivation comparables, dans ma vie. J’en profitais pour me lancer des challenges, commencer des projets ambitieux, qui me tiennent à coeur.
Problème ? Je finis généralement par perdre l’énergie et la motivation au bout de quelques semaines/mois. Pourquoi ? Parce que ces projets représentent souvent des marathons, et que je me lance dedans… au rythme d’un sprint.
Forcément, au 2ème kilomètre, je suis déjà épuisée. Au 5ème kilomètre, j’ai mal partout, je crache un poumon. Au-delà du 10ème kilomètre, je n’avance plus qu’avec la tête. Et c’est un autre épuisement qui commence : l’épuisement psychologique. Lequel offre un terreau très favorable au retour de la dépression.
C’est pourtant très simple, sur le papier : pour tenir la distance, je dois changer de rythme. Arrêter de foncer au départ, mais au contraire, prendre le temps de mettre en place un rythme de progression confortable.
Comme ça, non seulement j’irai plus loin, mais en plus, j’aurai de l’énergie pour mettre des coups d’accélérateurs ponctuellement, quand ça compte.
C’est utile, le sprint. Faut juste que j’arrête de balancer toute la sauce dans les premiers mètres.
Comment tenir la distance ?
La réponse à cette question, je l’avais depuis longtemps, j’ignorais juste que c’était la réponse que je cherchais. Regarde : qu’est-ce qui me permet de continuer à me lever le matin, à enchaîner un jour après l’autre, même quand j’ai la sensation d’être au bout de ma vie ?
Difficile de répondre. Je prends une métaphore : qu’est-ce qui fait que je ne m’effondre pas sur place au milieu d’une course ou d’une randonnée, et qui me permet de continuer jusqu’à l’arrivée, même en souffrance, même au ralenti ?
C’est le fait de mettre un pied devant l’autre, tout simplement. Même quand je ne peux plus courir, que je suis fatiguée de marcher, j’ai encore beaucoup de marge avant de m’effondrer.
Je ne cherche plus la performance, j’oublie d’ailleurs toute notion d’objectif, et je me concentre sur un mouvement simple : mettre un pied devant l’autre.
C’est quoi l’équivalent de « mettre un pied devant l’autre » dans la vie ? C’est quoi le mouvement simple que je répète au quotidien, sans que ça ne me coûte de l’énergie ?
Mes habitudes.
Je déteste l’inertie paralysante des habitudes, alors je m’en méfie. Lorsqu’elles poussent sur mon quotidien, je les arrache comme de la mauvaise herbe.
Mais les habitudes ont une vertu : celle d’émailler le quotidien, comme un fil d’Ariane qui me guide à travers le labyrinthe des possibilités que chaque jour m’apporte.
À moi de prendre les bonnes habitudes
Alors, peut-être bien que pour arrêter de me cramer dans des sprints, il faudrait que j’arrête de foncer tête baissée dès que je trouve de la motivation et de l’énergie pour avancer.
Au lieu de ça, je cherche à prendre le rythme d’un marathon. C’est long, et je vais avoir des coups de barre, c’est sûr. À moi de prévoir les arrêts au stand, pour le ravitaillement… Où est-ce que je cale mes jours de repos ? Comment est-ce que je me ressource ?
Comment faut-il que je m’alimente, pour tenir la distance sans me frustrer ? Même question pour la boisson, au passage ?
Comment je construis mes journées, mes semaines, pour qu’il y ait toujours de la place pour moi, dans ma vie ? Et surtout, que je ne sois plus passive dans ma vie, entraînée par les jours qui défilent, comme un tapis de course qui provoquerait mes pas, sans me faire avancer.
Fou. Je croyais que pour avancer mieux, dans ma vie, il fallait que j’arrache toutes mes habitudes, ces gestes et actions chronophages, parasites, invisibles, qui m’écartent de mes objectifs.
En fait, c’est un peu plus complexe : il faut bien arracher les mauvaises herbes, mais il faut surtout planter les bonnes graines…
À suivre!
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
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