Hier se tenait la dernière salve d’avant-premières du nouveau film ultra attendu de Christopher Nolan, spécialiste du film de mindfuck (Inception, Memento) : Tenet.
J’ai eu le malheur de m’absenter deux minutes, le temps d’un passage express aux toilettes, et voilà qu’en revenant, ça parlait de plutonium 241 et je n’avais aucune idée du pourquoi ni du comment.
Retour sur une expérience mitigée du blockbuster.
Tenet, une expérience qui demande de la concentration
En anticipant l’engouement pour le film, mon amie et moi arrivons tôt, prenons nos places et nous posons dans le bar d’en face du ciné pour prendre un pot. Là, je commets ma première erreur en commandant un Perrier. La seconde sera d’en finir un deuxième presque cul sec en voyant l’heure de la séance approcher.
Quand le film commence, je me laisse guider. Rien ne sert d’essayer de tout comprendre dès le début, c’est Nolan. En attendant, je profite du voyage : un sound design incroyable et des images de folie, ça suffit pour le moment.
Mais le perfide Perrier fait rapidement son effet et vient alors poindre une pression féroce sur ma vessie qui me déconcentre totalement. Je tente une méthode de sophrologie improvisée pour réprimer l’envie d’inonder mon siège, mais en vain, je dois filer aux toilettes.
Bien sûr, je me barre pile au moment où le grand méchant dévoile des informations cruciales au gentil qui veut sauver le monde. Malgré la mise au point discrète de mon amie à mon retour, je galère à me remettre dans le film qui se barre petit à petit en couilles.
Résultat des courses : je n’ai pas vraiment tout compris aux histoires de plutonium et pseudo-horcruxes, de qui est dans quelle équipe, ni la raison du film, finalement.
Tenet, un bon film d’action vu et revu
Le mindfuck du paradoxe temporel s’avère intéressant, et demande une gymnastique du cerveau qui donne parfois le tournis, mais le reste du film m’a plutôt déçue.
Scénario téléphoné, intrigue d’espionnage peu claire, histoire d’amour timide, platonique et peu crédible, retournements de situations attendus, bref : pas besoin de se priver d’une virée aux WC pour comprendre la forme.
Quel dommage d’avoir fait du grand méchant du film un narcissique pervers et détestable, quand il aurait été intéressant de ne pas l’ériger en vilain et de s’attarder sur ses vraies motivations, notamment écologiques, évoquées en trente secondes chrono. Peut-être que le film aurait pu s’octroyer le luxe de ne pas apparaître si manichéen et aurait ainsi occasionné un véritable dialogue inter-générationnel.
En revanche, rendons à Tenet ce qui est à Tenet : on est face à un show époustouflant réalisé grâce à des moyens colossaux (la scène du crash d’avion sans trucage est déjà culte), après lequel auront lieu débats et échanges de théories sur ce film porté par un casting merveilleux.
John David Washington continue son ascension depuis Blackkklansman. Elizabeth Debicki met une tête à tous les hommes et sort littéralement du lot, l’écran lui appartient. Et enfin, Robert Pattinson confirme que 2020 est son année en cumulant Tenet
, The Batman et Le Diable, tout le temps.
Tenet, le sauveur inespéré des cinémas ?
Si Tenet n’a pas forcément su me convaincre, il a fait tout de même carton plein hier et lundi soir au Max Linder à Paris, qui affichait complet pour les deux avant-premières.
C’est clair que c’est pas très Covid friendly tout ça, mais d’un autre côté, ça relance l’économie des cinémas qui, pour certains, s’étaient retrouvés dans l’obligation de refermer leurs portes après le déconfinement à cause d’une trop faible fréquentation des salles.
Il faut dire qu’ils faisaient face à trois écueils : le Covid (et les nouvelles règles à respecter), l’été (qui n’est pas franchement la période la plus fructueuse pour l’industrie, en témoigne le line-up) et la sortie de plusieurs gros films (dont Mulan) directement sur les plateformes SVOD, alors qu’ils étaient censés ramener du monde en physique.
Mais Warner tente sa chance, se fait le cobaye de la relance du cinéma, et réussit son pari avec le nouveau mindfuck de Christopher Nolan qui attire les foules dans les salles obscures.
Malgré tout, je crois que je retournerais bien voir Tenet, pour soutenir les cinémas et faire pousser un peu de fonte à mes neurones pour enfin capter la raison de la bataille finale et son incroyable triple explosion.
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Les Commentaires
Ça me rend triste de dire ça mais j'y irai clairement que pour le casting ...
Le trailer m'a pas vraiment donné envie, je sens que je vais être saoulée de la complexité du bouzin vu les critiques (pourtant j'ai adoré Inception, suuuurkiffééé Interstellar). On va voir quand même ! #ugcillimité