La tendance punk et rock de manière plus générale est sans doute l’une de celles qui reviennent le plus sur les podiums : clous par dizaines, perfecto en cuir, eye-liner noir de 4 cm d’épaisseur, piercings et ras du cou… de Saint Laurent à Alexander Wang en passant par Gareth Pugh, les références au mouvement sont plus ou moins subtiles. Mais cette année, les symboles phares de la culture punk sont à l’honneur.
L’origine d’une tendance
Avant de parler de la tendance en 2013, un petit retour en arrière s’impose. Le mouvement est né à New York et à Londres dans les années 70 avant d’exploser un peu partout en Europe notamment en France, en Allemagne ou en Hollande. Si le mouvement s’est baptisé « punk » (« sans » valeur en anglais), c’est parce qu’il est basé sur la contestation des valeurs établies. Les punks aspirent à la liberté de création (où le concept de DIY, ou Do-It-Yourself), à une nouvelle énergie, un renouveau culturel, une volonté d’autonomie. Toutes ces revendications ont été exprimé par la musique, l’art, le graphisme et bien évidemment, la mode.
Vivienne Westwood, Alexander McQueen et Jean Paul Gaultier
En terme de style, le mouvement punk renverse tous les codes vestimentaires de l’époque et particulièrement ceux de la génération de leurs parents hippies. Bye bye les couleurs douces, les tie & dye délavés, les bandeaux dans les cheveux et les références à la nature, l’esthétique punk se veut un poil plus agressive : coupe de cheveux démentielle, piercings à outrance, matières brutes et plastiques comme le cuir et le vinyle, couleurs flashys et imprimés léopard ou écossais qui arrachent la rétine… autant dire que c’est pas triste.
Comment parler alors du style punk sans évoquer Vivienne Westwood, Alexander McQueen ou Jean Paul Gaultier, tous trois renommés les « enfants terribles de la mode » ? Les trois stylistes sont reconnus pour leurs créations excentriques, originales et décalées qui mêlent une multitude de styles comme le rock, le baroque, le look pirate, la culture underground et les inspirations ethniques. Dans plusieurs de leurs collections, on retrouve des symboles phares de la culture punk tels que le cuir, le tartan, le clouté, les tatouages et les piercings et un style complètement destroy. Seulement voilà, le destroy ça va bien aux vrais punks et sur les podiums, mais dans la vraie vie c’est un peu plus compliqué.
Le punk à l’honneur en 2013
L’année 2013 célèbre le mouvement punk comme il se doit : le MET (Metropolitain Museum of Art) de New York a ouvert les portes de son exposition Punk : Chaos to Couture qui durera jusqu’au 14 juin prochains. Des centaines de créations, de photographies, de performances et de vêtements vintage sont exposés autour des concepts phares de Do-it-Yourself ou de Made-to-measure.
À l’occasion du jour d’ouverture le 9 mai dernier, le MET a organisé un gala où les prestigieux invités se sont prêtés au jeu du dress code punk.
Katy Perry en D&G, Rooney Mara en Givenchy et Sarah Jessica Parker en Giles ont joué la carte du punk baroque
Avec l’exposition, et les festivals qui approchent, les looks d’inspiration punk affluent déjà un peu partout. Seulement, la crête droite de 20 cm et le kilt en tartan ce n’est pas ce qui il y a de plus simple à porter.
Punk Stories avec Cara Delevinge par Quentin Jones pour Vogue
Pour cet été, les influences punk sont plutôt subtiles : outre les accessoires à pics et autres chaussures cloutées, ce sont les contrastes de motifs et de matières qui font le grunge de la tenue. Du léopard avec des rayures, du jean avec du cuir, des formes loose avec des vêtements ajustés… si la surcharge ne vous enchante pas, passez votre chemin. En revanche, si l’accumulation et la confrontation de motifs ne vous fait pas peur, vous allez pouvoir vous amuser : perfecto en cuir, short déchiré, jupe à la coupe kilt, t-shirt troué…. il ne vous reste plus qu’à vous secouer le cheveu et noircir votre paupière et vous voilà parées pour l’été 2013.
Jupe imprimée Topshop (52,00€), veste en jean H&M (29,95€), lunettes de soleil Topshop (21,00€), lot de 3 vernis H&M (2,95€), Creepers denim New Look (29,99€), pochette graphique Zara (39,95€), t-shirt délavé Pull&Bear (15,99€) et collier de chaîne Mango (24,99€)
Blouse à rayures H&M (29,95€), chaussures à clous Pull&Bear (25,99€), pantalon zebré Zara (39,95€), lot de 3 colliers Asos (33,14€), lunettes New Look (6,99€), gourmette en cuir Mango (14,99€) et rouge à lèvres Rockabily Topshop (10,00€)
Blazer imprimé Paisley Topshop (85,00€), legging Pull&Bear (15,99€), sandales peep toes Forever 21 (33,99€), sac à main clouté New Look (22,99€), collier à pointes Mango (24,99€), violet à lèvres Topshop (10,00€), lunettes de soleil Zara (22,95€) et top corail H&M (4,95€)
Le look punkette, ça te tente par petites touches ou tu joues la carte à fond ? L’esthétique punk sur les podiums, ça te paraît ironique au vu des valeurs de ce mouvement ?
Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.
Les Commentaires
On s'inspire de quelque chose qui existe pour en faire quelque chose de nouveau.
(Attention lorsque je dis ça je ne parle pas de la sélection shopping qu'on a pu voir dans l'article, parce que pour moi la grande distribution relève plus du marketing que de la mode, mais c'est encore un autre débat.)
Pour moi il y a de nombreux créateurs qui excellent dans cet art de la "transformation", notamment Ricardo Tisci chez Givenchy. Sa collection couture de l'été 2012 en est un bel exemple, l'intérêt n'est pas de créer une Sid Vicious au féminin, mais en mixant des codes punk à des lignes art déco, le résultat est magnifique.
Idem pour Margiela et sa ligne Artisanal. Ses vêtements faits de recyclages de tendeurs de vélo, de perruques ou de vestes en fourrure sont bien plus punks dans l'idée que les ballerines en plastique cloutées qu'on a pu voir dans l'article.