Salut, c’est le printemps : les hormones, les oiseaux et les tomates pas mûres sont de sortie. Toi aussi d’ailleurs, puisque c’est l’époque idéale pour aller conter fleurette à Jean-Albert, ton nouveau prétendant. Confrontée à cet énergumène charmant, tu n’as plutôt pas envie de passer pour une courge. Je sais, le potentiel fashion d’un légume peut sembler assez douteux. Mais laisse-moi te prouver le contraire.
Commençons avec une petite piqûre de rappel signée Dolce & Gabbana et leur collection aux imprimés tout droit venus du potager. Apprécions de concert l’effet plus que flatteur de l’aubergine pour la silhouette. Le goût de l’ensemble est certes discutable : trop gras, trop sucré, trop salé ? Si cette tenue te donne envie de manger-bouger, c’est bon signe. Mais si la simple vue d’un haricot te fait pâlir, passe ton chemin, c’est qu’il te faut plus de piment.
Tu devrais tester les carottes, ça rend aimable.
Je continue avec un modèle totalement biodégradable, mis en terre par l’artiste allemande Sarah Illenberger, et répondant au doux nom de « Salatkleid ». Cette robe est évidemment importable, puisque Sarah n’est pas styliste mais sculpteuse. Elle pratique le détournement intense de tous les matériaux, et même s’il a l’air bête comme chou, son travail est ultra-méticuleux. Alors Jean-Albert a beau être un cœur d’artichaut, il va falloir qu’il pige qu’on ne te raconte pas de salades. (Pouet) (Non, mon primeur ne sponsorise pas mes blagues)
C’est parti pour l’effeuillage !
Une tenue ne saurait être complète sans chaussures adéquates. Celles-ci sont l’œuvre de l’italien Fulvio Bonavia, qui façonne et photographie des accessoires de mode comestibles. La série complète ferait baver une limace, c’est pourquoi je t’ai sélectionné ces ballerines aubergines. Elles sont tellement choupis du trognon qu’on s’imagine bien les porter en soirée pour aller twister du doigt de pied, pas vrai ? On me dit dans le fond de la salle que l’odeur de gratin moisi risque de faire fuir Jean-Albert. Je réponds qu’il faut vivre dangereusement.
Repetto a de la concurrence…
Quittons un peu le monde merveilleux de la mode avec ces coupelles « Reversed Volumes » imaginées par Mischer Traxler. Les artistes autrichiens ont coulé de la céramique directement entre le moule et le légumineux, ce qui a permis d’en conserver l’empreinte et la texture. Sans être d’une utilité incroyable, c’est esthétique, pratique, et ça met des oligo-éléments dans ta cuisine. De quoi te donner envie d’éplucher des litchis pour Jean-Albert. Avant de te souvenir qu’après tout le rasoir à légumes est un accessoire mixte, et qu’il n’a qu’à se débrouiller tout seul.
Enfin, si jamais Jean-Albert, lassé des purées de carotte et des juliennes, décide de te passer la bague au doigt, voici une suggestion. Cathy, créatrice texane survitaminée du blog « La prochaine fois », a eu l’idée d’utiliser un déshydrateur de légumes pour créer des bijoux. Elle associe donc des fruits séchés à un support en argent, et souligne ainsi le lien entre précieux et éphémère. C’est-y-pas incroyable ? Je rêve qu’on m’offre cet objet fantastique. Quant à toi, souviens-toi de cette merveille lorsque ton fiancé émettra des critiques sur ta peau d’orange.
– Tu t’appelles comment ? – Ju. Ju d’Orange.
Bref, amie végétarienne ou simple adepte du panier bio, cette saison, c’est TA saison. Affiche haut et fort ton goût pour la cuisson vapeur et les purées de brocolis. Et à ceux qui oseraient se moquer de toi, rappelle cela : la robe en viande, c’est terriblement 2010.
Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.
Les Commentaires
J'ai cru que la bague c'était du bacon (oui, oui, dans un article qui parle légume u_u), ça peut être pratique en cas d'encas !