La réaction de mes proches quand je leur ai annoncé mon expatriation temporaire à Bucarest se résume en une question : « Pourquoi ? ». Pour beaucoup de monde, la Roumanie est associée au stéréotype des pays de l’Est tristes, froids, gris, sans charme, voire pauvres.
Et si certains amoureux du tourisme vert ont entendu parler du charme des Carpates et des régions rurales de la Roumanie, force est de constater que la capitale, Bucarest, ne jouit pas d’une image très glamour dans l’imaginaire des Français.
Bulevardul aviatorilor, le boulevard des aviateurs
En arrivant en octobre dernier, mon compagnon et moi avons pourtant été séduits par notre quartier tranquille, les nombreux parcs, le canal et les terrasses du centre-ville encore ouvertes sous le beau soleil automnal. La vie à Bucarest n’est en fait pas si déprimante qu’on pourrait le penser !
Une rue de Bucarest
Bucarest est une capitale européenne digne de ce nom qui regorge d’activités culturelles : opéra, théâtres, concerts, expositions, etc. Il y a toujours quelque chose à faire ! La ville possède également de nombreux bâtiments historiques, et malgré le tremblement de terre de 1977 et l’ancien régime communiste, on voit des villas et des églises magnifiques.
Depuis l’entrée de la Roumanie dans l’Union Européenne, de nombreux bâtiments historiques ont été rénovés, par exemple dans le vieux centre piéton, qui est très agréable de jour comme de nuit.
L’architecture de la ville est tout de même surprenante et un peu dépareillée : des villas luxueuses de toutes les couleurs côtoient d’autres édifices en ruines, avec des câbles électriques apparents. Des bâtiments très modernes jouxtent des blocs datant du régime communiste, ou encore des églises orthodoxes : c’est un joyeux mélange qui s’offre aux yeux des promeneurs !
La maison des architectes
De nombreux marchés et fleuristes complètent cette profusion en s’installant dans les rues passantes, en particulier lors des célébrations traditionnelles comme le Martisor, la fête du printemps. Lors de cet évènement, les hommes offrent des pendentifs aux femmes : agrémentés de fils blancs et rouges enroulés, ils symbolisent le printemps et l’hiver, ou encore la vie et la mort.
Exception faite de la circulation automobile, Bucarest est tout de même une ville au mode de vie tranquille : les Bucarestois sont souriants, engagent facilement la conversation, et sont très accueillants avec les étrangers. D’ailleurs, beaucoup d’entre eux parlent l’anglais, voire le français, ce qui facilite la communication !
Le parc Izvor, tout près du palais du parlement
En tant que fille, je trouve que Bucarest est une ville très sûre : il n’y a pas d’insultes ou de commentaires déplacés, pas de sentiment d’insécurité dans les quartiers centraux ou dans les transports. Personne ne jugera la longueur de ta jupe !
D’ailleurs, les Roumaines sont très fières de leur féminité et n’hésitent pas à l’assumer. Si le machisme existe ici aussi, il ne s’exprime du moins pas dans la rue, ce qui est agréable dans la vie de tous les jours.
La Roumanie a subi les influences de nombreuses cultures et cela se ressent dans le mode de vie de ses habitants : comme les Slaves, la majorité des Roumains est de confession orthodoxe, leur langue est latine tout comme leur tempérament chaleureux, et ils possèdent un flegme tout oriental.
Il existe aussi plusieurs minorités ethniques à Bucarest : on trouve des étudiants asiatiques ou arabes, des expatriés venus d’Europe de l’ouest (l’un des quartier de Bucarest est même surnommé le « village français »), ou encore des populations tziganes. Attention d’ailleurs à ne pas confondre Rom et Roumain : les deux groupes possèdent des origines et des cultures très différentes !
Ces influences variées se ressentent aussi dans la cuisine roumaine, en particulier dans les sarmale, un plat délicieux à base de choux farcis à la viande, aux origines multiples, devenu emblématique de la cuisine roumaine. Les Roumains possèdent un goût très prononcé pour le fait-maison et veillent toujours à avoir dans leur cuisine des confitures, du fromage, du vin ou même de la tuica (eau de vie à la prune) produits de façon artisanale par eux-mêmes ou par leurs familles.
Les sarmale
La vie ici nous plaît bien, c’est pourquoi nous avons décidé de prolonger notre expérience bucarestoise d’un an de plus, histoire de profiter pleinement de ce que cette ville et ce pays peuvent nous apporter.
La vie est belle à Bucarest !
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