Lutte contre violences faites aux femmes
En amont de la Journée Internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, ce 25 novembre, nous publions des témoignages de violences sexistes et sexuelles sous toutes leurs formes, car les violences faites aux femmes ne se limitent pas à la violence conjugale.
J’écris aujourd’hui pour dire qu’un après est possible lorsque l’on a été frappée par son partenaire, qu’il existe des solutions pour arrêter de souffrir, pour partir.
Me concernant, le point final a été donné. Jeudi dernier a eu lieu l’audience qui m’a opposée à mon ex-conjointe – audience qui a abouti à une condamnation de plusieurs mois de prison avec sursis.
Celle-ci m’a battue début septembre et elle me frappait encore alors que j’appelais la police.
Une rencontre anodine
J’ai connu mon ex conjointe suite à des échanges sur une application de rencontres. J’avais alors 26 ans, elle 30. Dès notre premier rendez-vous, je l’ai trouvée souriante, sociable, drôle.
C’est une bonne vivante qui aime boire, sortir et voyager. Je la trouve intéressante tout de suite.
Je m’aperçois tout de même qu’elle a du mal à s’arrêter de commander. Elle boit beaucoup et parle de plus en plus fort, comme toute personne un peu saoule. Les trois premières fois, nous nous voyons dans des bars, et nous apprenons à nous connaître.
Elle m’explique qu’elle vient d’emménager à Lyon, après 10 ans passés en Espagne. Un pays qu’elle semble aimer passionnément. Elle me dit que ses amis lui manquent beaucoup.
En lui posant des questions, j’apprends qu’elle est restée dans la même société mais qu’elle a décidé de partir, notamment parce que sa direction lui a suggéré de déménager à Lyon où des bureaux venaient d’ouvrir. Elle me présente ça comme une opportunité intéressante dont elle a décidé de profiter.
Un passé trouble ?
Intriguée, je lui demande ce qui a particulièrement motivé son départ alors qu’elle parle de son ancienne vie et de ses amis avec tant d’affection.
Je perçois un malaise. Elle s’arrête de parler puis me dit finalement qu’elle avait « fait le tour » de cette vie, qu’elle avait besoin de changement.
Évidemment, je me doute que ce déménagement est probablement lié à une rupture. Mais son malaise ne passant pas, je change de sujet.
Elle ne me dira que quelques semaines plus tard que son ex était, selon ses termes, « folle », « agressive », « possessive », qu’elle la persécutait, la rabaissait, l’agressait physiquement régulièrement.
Une relation toxique qui a l’air de l’avoir traumatisée. Elle en parle à plusieurs reprises disant qu’elles se battaient souvent.
À mes yeux, à l’époque, son ex a donc l’air d’une psychopathe complètement folle. Je ne savais alors pas que mon ex-conjointe l’avait elle-même frappée au visage, ne l’ayant appris que suite à ma propre agression.
Une personnalité attachante, bien que possessive
Un mois plus tard, alors que nous sommes désormais « officiellement ensemble », je pars une semaine en déplacement professionnel. Dès le 1er jour, elle me dit que quelque chose la perturbe.
Elle m’avoue seulement le surlendemain qu’elle est perturbée par les quelques photos de mon ex qui restent sur mon Facebook : ce sont des photos de groupe où mon ex se trouvait, toutes les photos de couple ayant déjà été retirées il y a longtemps.
Il semble qu’elle ait peur que je retourne avec mon ex, me dit que ces photos la gênent. Trop gentille ou voulant bien faire, je les retire de Facebook. Je la rassure, ça fait peu de temps que l’on se connaît, je peux comprendre ses inquiétudes.
Globalement, c’est vrai qu’elle n’appréciait pas lorsque je partais en déplacements professionnels ou en week-end chez mes parents. Mais je n’y pensais pas, car une fois de retour à Lyon j’étais tout le temps avec elle.
Le courant passe bien avec mes parents, ma soeur, mes amis. Notre relation est telle que moins de trois mois après s’être rencontrées, elle me propose d’emménager ensemble, ce que j’accepte car tout va bien, selon moi.
Un premiers accès de colère
Mais un peu avant Noël, je la vois pour la première fois dans un état « second », sans pour autant en être la victime.
Elle est devant son écran d’ordinateur et elle traite soudainement sa manager de tous les noms, de « sale pute », « je vais la tuer cette connasse », tout en gardant les yeux rivés sur son écran.
Elle vient de recevoir son évaluation de trimestre : les commentaires de sa manager ne sont pas bons. C’est la première fois que je la vois se lever, prendre un verre, se verser un grand verre de whisky, se remettre devant l’écran et se remettre à pester avec des noms toujours plus fleuris.
Je lui dis que je comprends sa déception, qu’elles pourront peut-être en discuter au bureau. Elle me dit que je ne peux pas comprendre, qu’elle va la défoncer, etc. Une déception au travail ça peut arriver, mais là je trouve ça exagéré.
Manifestement sa N+2 finit par la rassurer car mon ex se calme progressivement et nous finissons par passer la soirée au calme, devant un film.
Ma conjointe s’en est prise à moi pour la première fois
Mais quelques semaines plus tard, en début d’année, un événement anodin lui cause une nouvelle explosion de rage.
« Tu crois que ça ne me rend pas folle les cheveux par terre, le ménage qui n’est pas fait toutes les semaines ? C’est vraiment un comportement de connasse ! Ça me rend folle ! »
C’était tellement soudain, je m’en rappelle comme si c’était hier. Je suis stupéfaite, disant qu’il suffit d’en discuter. Qu’il suffit de se parler quand quelque chose nous tracasse, en précisant qu’elle ne peut pas me parler comme ça.
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Ce à quoi elle répond que je ne peux pas la traiter comme ça : le problème de ménage semble une atteinte personnelle. J’essaie de discuter, nous pouvons évidemment nous organiser et faire le ménage une fois par semaine sans problème.
Surtout que je suis surprise, je fais le ménage régulièrement, mes affaires ne trainent jamais dans l’appartement, contrairement aux siennes d’ailleurs.
Mais selon elle « je ne comprends rien », « je ne suis qu’une merde », « une salope », je ne comprends rien à ce qu’elle ressent.
À cet instant, je me rappelle juste avoir ressenti une peur immense, un sentiment d’insécurité terrifiant et avoir pensé tout de suite que « quelque chose cloche, je ne la reconnais pas ».
L’entrée en jeu de l’alcool
Elle finit par sortir, affirmant qu’elle ne veut pas me parler, me dit de ne pas l’attendre. Je reste tétanisée tout en trouvant la situation bizarre et ridicule.
Habituée aux manières douces, je lui écris des textos en utilisant des termes doux et montrant que je suis à son écoute, que l’on peut parler de ça posément toutes les deux. Elle ne répond pas.
Je n’ai aucune nouvelle pendant environ 02h30, avant qu’elle rentre, ivre. Complètement ivre.
Elle me dit qu’elle a bu. Qu’elle veut être seule, que je dois « dégager » de l’appartement. Elle me hurle de sortir.
Je suis tétanisée, je lui dis que non, il faut discuter, que je ne comprends pas ce qu’il se passe, ce à quoi elle répond « Mais tu vas sortir, putain ! ». C’est à ce moment-là qu’elle me pousse puis me donne un coup dans l’épaule, pour la première fois.
Je lui dis « Arrête, tu me fais mal ! Mais calme-toi ! », puis elle cogne l’un des murs du salon. J’essaie de l’écarter du mur, ayant peur qu’elle se blesse, elle refuse mon étreinte, se détache et va dans la cuisine où elle s’empare d’un plat de fruits qu’elle balance contre un mur.
Mon partenaire vient de me frapper pour la première fois, que faire ?
Dans le cas où tu aurais à faire face à une situation similaire, suite à un coup de ton ou de ta partenaire, tu peux consulter cet article dans lequel tu trouveras des conseils très complets.
À ce niveau, je suis juste complètement effarée. Elle repart de l’appartement. Je n’ai aucune nouvelle pendant 3 ou 4 h puis elle rentre, moins ivre, et s’excuse, me dit qu’elle ne sait pas dire les choses. Ne sait pas parler.
C’est la première fois qu’elle me parle de la violence qu’elle a subi dans sa famille. De ses parents qui se frappaient sous ses yeux et ceux de sa sœur. De son père qui la frappait quand elle n’obéissait pas. De sa mère qui les a abandonnées.
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« J’ai le sentiment d’avoir été bernée »
Elle m’apprend aussi qu’elle a été diagnostiquée par une psy, il y a quelques années, comme hyper-émotionnelle. Mais que « les psy ne servent à rien », elle est comme ça et puis c’est tout.
Elle s’excuse, parle d’un problème d’alcool du fait qu’elle boit trop quand elle s’énerve.
Dans les jours qui suivent elle ne cesse de s’excuser. Me dit qu’elle ne recommencera plus, qu’elle m’aime comme elle n’a jamais aimé personne.
Amoureuse, je laisse passer même si je réalise que je viens d’emménager avec quelqu’un qui a vraiment de gros problèmes à résoudre, ce dont je n’avais pas du tout conscience avant l’emménagement.
J’ai le sentiment d’avoir été bernée, qu’elle s’est retenue d’être elle-même pour me cacher son côté violent et insultant.
Les accès de colère deviennent de plus en plus réguliers
Les semaines passent. Dès que quelque chose la contrarie, je la vois taper dans les murs, le canapé, jeter des fruits contre les murs de l’appartement. Une fois c’est parce qu’elle n’arrive pas à dormir, une autre parce qu’elle est stressée au bureau.
Une fois parce que je n’ai pas été faire du sport avec elle un matin, une autre encore car « elle déteste notre appartement, c’est un quartier trop bruyant ».
Ou encore parce qu’elle a pris 10 kilos depuis qu’on se connait et qu’elle se dégoute.
Les démonstrations de violence contre des meubles, murs ou objets se multiplient. À chaque fois que j’essaie d’intervenir, elle me dit que je ne comprends rien, de la laisser et de ne pas lui parler, avec un ton et un regard que j’ai déjà vu et qui me font désormais peur.
Elle s’énerve violemment tous les mois, puis toutes les 3 semaines, j’ai l’impression que les incidents se rapprochent. Je lui parle plusieurs fois de voir un psy, que ça lui ferait du bien. Elle refuse tout en me disant qu’elle m’aime, qu’il ne faut pas que je la quitte.
Elle me fait promettre de ne pas la quitter.
Mais pourquoi rester avec quelqu’un comme ça ? Je me repose sans arrêt la question, bien que de bons côtés m’aident à relativiser. Les soirées, balades, voyages que nous partageons me font tenir même si je suis de plus en plus inquiète.
Ne pas dissocier la personne « normale » de la personne « en crise »
Mon ex-conjointe est une personne merveilleuse, quand elle va bien et que rien, je dis bien rien, ne la contrarie. Dès qu’elle s’énerve, elle perd le contrôle. Elle reproduit probablement ce qu’elle a vu quand elle était enfant.
À l’époque, à chaque crise, je réalise le décalage monstrueux entre mon ex-conjointe, normale et elle, quand elle ne se contrôle plus.
Malgré ses beaux discours après coup, rien ne change. Notre appartement est devenu le théâtre de scènes ridicules et incompréhensibles. Je commence à revoir les meubles qu’elle frappe, à me repasser l’assiette qu’elle a brisé sur un mur, le plat qu’elle a brisé sur un autre, etc. L’appartement devient source de mauvais souvenirs.
Pourtant, les bons moments passés parviennent à contrebalancer les mauvaises passes : je continue de me montrer patiente, pensant que ma gentillesse, mon écoute pourront l’aider et la changer. Je reste par espoir.
Aujourd’hui j’ai compris, en consultant une psychiatre suite à l’agression de septembre, qu’il ne fallait pas détacher la version « normale » de mon ex de sa facette hyperviolente. Qu’elle est une, et une seule personne. Et que je ne peux pas dire que c’est quelqu’un de bien puisqu’elle est violente et égoïste.
Une seconde crise interrompue par des témoins
La 2ème fois qu’elle s’attaque à moi, sa belle-mère et son père sont chez nous quelques jours. Je ne me rappelle pas ce qui a causé celle-ci, j’étais en panique. Je me disais que là, rien ne pourrait jamais l’aider, que je devais fuir. Impossible de penser.
J’ai peur, elle me tire par le bras, me pousse, me dit de dégager de l’appartement, me donne soudain un coup dans le ventre. Je ne me rappelle de rien, à part de la clé dans la serrure suivie de l’entrée de sa belle-mère et de son père dans l’appartement.
Tous les deux voient mon ex-conjointe, lui disent qu’elle est saoule, qu’elle n’est pas dans son état normal, qu’elle pue l’alcool et qu’elle leur fait honte. Elle s’énerve de plus belle, finalement, je reste avec eux dans l’appartement tandis qu’elle part soudainement.
Elle remonte quelques minutes plus tard tandis que sa belle-mère essaie de me calmer et de me rassurer en me disant que mon ex va se calmer, qu’elle n’est juste pas dans son état normal, que ça va aller.
En arrivant, elle me demande de descendre avec elle, pour parler. J’ai peur mais j’accepte de descendre.
Nous restons dans la rue, devant chez nous, et elle me dit qu’elle n’en peut plus. Qu’en plus, à cause de moi, ses parents l’ont vu dans cet état et qu’elle ne pourra jamais me pardonner. Je lui dis que c’est elle qui s’est mise toute seule dans cet état. Elle nie, refuse de se remettre en question, se renferme. Je lui dis qu’on arrête, qu’on se sépare, que je n’y arrive plus.
Pour elle, c’est un électro choc, son regard change, elle me demande si on peut aller en parler autour d’un verre.
Après quasiment 3h à s’excuser, nous rentrons. Ses parents ne dorment toujours pas. Ils nous demandent si ça va. On opine de la tête puis allons nous coucher, éreintées.
Comme d’habitude, mon ex se montre adorable durant les jours qui suivent, mais je connais désormais la chanson. Je me méfie.
La capacité d’endormir ma méfiance
« Manque de chance » pour moi quelque part, il se passe ensuite 2 mois et demi sans problèmes, sans crises, je me dis qu’elle a changé, que ça y est, c’est bon. Elle a repris intensément la boxe et la salle de sport, ce qui semblent contenir sa rage et lui faire du bien.
Je relâche donc ma méfiance, à tort. Avec le recul, je sais que j’ai vraiment fait tout ce qu’il ne fallait pas faire, c’est à dire, y croire. Elle me parle pour la 1ère fois du Pacs. Très amoureuse d’elle, j’y réfléchis. Et quelques mois plus tard, nous nous pacsons. Je suis alors persuadée que ces vieux démons sont derrière elle.
L’équilibre entre éclats de colère et apaisement parvient à me faire gagner en confiance.
Pourtant, peu après le Pacs, mon ex recommence à s’énerver contre le canapé. Mais ne m’insulte plus. Quand elle s’énerve, elle me parle fort mais je vois qu’elle se contient et qu’elle n’ose plus m’insulter.
Elle arrive à ne plus monter immédiatement dans les tours quand un sujet l’énerve. J’ai l’impression que ça va mieux même si la voir s’énerver pour rien, et souvent, m’énerve de plus en plus et me fatigue psychologiquement.
Car je pèse mes mots, réfléchis à leur impact, à comment elle va les interpréter. Je le fais par amour mais je commence à sentir que je m’oublie et que je vis avec un enfant capricieux et prêt à exploser.
Quelques mois passent et mon ex est contente, s’apaise, car nous partons en vacances pour un mois durant l’été. Elle a hâte, me dit qu’elle n’a jamais emmené personne en vacances dans sa famille avant moi.
Elle est zen, rigole beaucoup, ne s’énerve pas. Jusqu’à ce qu’elle manque de frapper sa sœur. Elles ne se parleront plus le reste du séjour. Mon ex a des termes très durs contre elle. La traite de « ratée », de « pauvre merde ». Elle décide de ne plus lui parler pour tout le reste des vacances, mais avec moi, tout se déroule bien.
Face aux violences : faire intervenir la police
Pourtant au moment de la rentrée, elle rentre un soir à 22h00, ivre, me reproche de ne pas avoir répondu à un texto alors qu’elle savait qu’il n’y avait pas de réseau dans le bar où j’allais. Elle savait aussi parfaitement avec qui j’étais, à savoir deux amies qu’elle connait et a déjà vu une dizaine de fois au moins.
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Le fait qu’elle se soit énervée parce que je n’ai pas répondu à un texto est donc un événement anodin de plus, qui par contre a déchainé une colère incompréhensible, d’une force que je n’aurais jamais pu imaginer, même de sa part. Il n’y a pas d’explication rationnelle, je n’arrive toujours pas à comprendre ce qui s’est passé.
Elle m’a arrachée des touffes de cheveux, déchiré mon t-shirt, insultée à tout rompre, m’a frappée dans le ventre plusieurs fois, m’a tapé dans les jambes au point que j’étais couverte de bleus le lendemain. C’était la première fois que j’appelais la police. Je n’ai même pas eu à réfléchir, j’ai appelé car j’ai cru qu’elle allait me tuer.
Je devais fuir dans l’appartement, téléphone sur l’oreille, le cœur affolé. Suite à mon appel, trois policiers sont arrivés chez nous l’ont maîtrisée, non sans peine, celle-ci les ayant insultés, frappés et mordus tandis qu’ils essayaient de l’empêcher de me frapper. Elle a été menottée et emmenée au commissariat.
J’ai appelé la police pour la première fois, craignant pour ma vie.
Elle était tellement ivre qu’elle aurait pu me tuer sans même sans apercevoir m’a dit un policier qui me rassurait : j’avais pris la bonne décision. Ses proches n’ont pas tenu le même discours, faisant référence à son ex restée en Espagne, m’expliquant que « cette fille, elle au moins, n’a pas porté plainte ».
Entendre ça le lendemain de mon agression n’a fait que renforcer ma volonté de ne pas retirer ma plainte.
On m’a très vite, quelques jours après l’agression, conseillé de prendre un avocat en vue du procès. Je l’ai vu une seule et dernière fois à l’audience pendant laquelle son jugement a été prononcé.
Elle est malade, elle a besoin de soins, mais ce n’est plus à moi de gérer ses problèmes. Vu son attitude durant le procès, je pense qu’elle nie tout et refuse d’admettre la gravité de ce qu’elle a fait. Même condamnée, elle n’a pas l’air de comprendre ce qu’elle a fait.
Le soutien des proches, indispensable pour me remettre sur pieds
Dès le lendemain de l’agression, après que j’ai appelé mes parents et mes amis, en pleurs (depuis le commissariat où les policiers ont pris ma déposition), j’ai dû subir un autre stress : celui de devoir m’organiser.
Vider mes affaires de l’appart, prendre mes meubles et fuir le plus loin possible.
Elle a par la suite été placée sous contrôle judiciaire (elle a donc interdiction de m’approcher ou de me contacter par quelque moyen que ce soit).
Aujourd’hui, cela fait un peu plus de 2 mois que ma vie a basculé. Le plus dur est passé, il faut maintenant me reconstruire. Je fais encore des cauchemars, je vois toujours ma psychiatre et je vais mieux.
J’ai repris le travail où mes collègues ont été compréhensifs et adorables, j’ai un nouvel appartement, je vois beaucoup mes amis, ma famille m’a beaucoup soutenue, le verdict est tombé et je vais pouvoir avancer.
Les démarches administratives sont quasiment terminées, je vais pouvoir profiter de mon home sweet home, sans l’ombre de sa présence sur mes pas. Sans la peur qu’elle soit énervée et passe ses nerfs sur moi, sans raison.
De l’extérieur, elle était souriante, sociale, pleine de vie, cultivée, intelligente. Sauf que la facette que j’étais seule à subir, personne ne la voyait.
Je sais désormais que personne ne mérite ça : personne et rien de ce que vous faites ne peut justifier les coups. Rien.
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Les Commentaires
J'ai une amie qui s'est retrouvée dans cette situation et heureusement qu'ils vivaient loin de l'autre, ça l'a aidée à prendre du recul et s'en sortir mais ça reste très dure!
Voici le lien d'une émission qui en parle, ça peut peut-être t'aider :
https://mobile.france.tv/france-2/c...u-cauchemar.html#xtref=http://m.facebook.com/