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Je suis végétarienne depuis 9 ans, voici tout ce qui a changé depuis

Il y a neuf ans, Anouk est devenue végétarienne… Depuis, beaucoup, BEAUCOUP de choses ont changé. Voici son bilan !

Publié le 1er octobre 2017

J’ai arrêté de manger des animaux du jour au lendemain quand j’avais 15 ans.

Au départ, pas mal de gens de mon entourage ont vu ça comme une crise d’adolescence, un truc qui passerait.

« Oui oui, c’est ça, ton végétarisme n’est pas « juste une phase ». »

Manque de pot pour eux, neuf ans plus tard, me voilà, adulte et toujours végétarienne.

Je me suis dit que ça serait intéressant de vous raconter comment, en 9 ans, tout a évolué sur la question.

Parce que pour moi, être végétarienne aujourd’hui n’a rien à voir avec ce que ça impliquait en 2008.

Comment je suis devenue végétarienne

D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours pensé que le végétarisme était une idée assez logique. Pourquoi manger (et donc tuer) des animaux alors qu’on peut s’en passer ?

Du coup, je me disais que je finirais forcément par arrêter viande et poisson un jour.

Le souci c’est que, comme beaucoup de monde, j’avais un gros problème avec ce principe : j’adorais le goût de la viande.

En fait, plus généralement, j’adorais manger. Et j’adore toujours autant ça. 

Le saucisson était ma nourriture préférée, j’adorais le poulet fermier de ma mère, et attendais chaque sortie au Quick du coin comme j’attends aujourd’hui la paie.

Et puis un beau jour, je me suis dit que pour être en accord avec mes convictions, il fallait que je devienne végétarienne.

Alors je le suis devenue. 

Mon végétarisme VS les autres

Je préfère le dire tout de suite : mes parents n’ont pas plus réagi que ça à ce changement. Je crois qu’ils se sont dit que je ne tiendrai pas, et qu’au pire, ça n’était pas bien grave d’être végétarien•ne.

En revanche, beaucoup d’autres personnes (toutes omnivores) ont questionné mes convictions frénétiquement, cherchant la moindre faille dans mon raisonnement.

On me disait que les animaux ne souffraient pas vraiment, ou que peut-être les légumes souffraient, eux aussi. Que j’allais finir pleine de carences, ou encore que c’était dans la nature de l’homme de manger de la viande.

Tous ces gens me disant : « TU AS TORT ! TU AS TORT ! » 

Forcément,

j’ai fini par développer un argumentaire super poussé à propos de mon régime alimentaire. Au bout d’un moment, c’était de la survie si je ne voulais pas être ridiculisée à chaque fois qu’il en était question.

J’avais parfois l’impression que chaque repas était devenu une sorte de positionnement politique.

Je dérangeais, mais ça me confortait dans mes convictions. Je me disais que si ça embêtait tant les gens, c’est parce qu’ils savaient, au fond, qu’ils avaient des choses à se reprocher.

Ouais, à quinze ans, j’aimais faire chier le monde.

À lire aussi : La peur d’être une connasse, cette peur qui empêche de s’imposer en société

Aujourd’hui, être végétarienne n’est plus si surprenant que ça

J’ai finalement eu pas mal de chance parce qu’au fil des années, le végétarisme est devenu de plus en plus commun. Plusieurs personnes de mon entourage le sont d’ailleurs devenues depuis.

Mais le changement le plus flagrant, c’est qu’aujourd’hui, quand les gens de mon entourage apprennent que je suis végétarienne, beaucoup s’en fichent royalement. On est très loin de la colère que créait cette annonce il y a quelques années !

En revanche, un truc n’a pas changé (mais c’est anecdotique) : de nombreuses personnes ont encore du mal à comprendre la différence entre végétarien•ne et végétalien•ne, et beaucoup pensent encore que les végétarien•nes mangent du poisson.

Végétarisme : pratique alimentaire qui exclut la consommation de chair animale. Les végétarien•nes ne mangent donc en théorie PAS de poisson. Certaines personnes se disent cependant végétariennes alors qu’elles mangent du poisson mais si on veut être exact, elles sont plutôt pesco-végétariennes.

Végétalisme : pratique alimentaire qui exclut la consommation de chair animale ET de produits d’origine animale tels que le lait, les œufs ou le miel.

La France est beaucoup plus adaptée aux végétarien•nes

Jusqu’à il y a encore 4 ou 5 ans, plusieurs fois, des serveurs/restaurateurs se sont moqués de ma requête de manger un plat sans animaux (« Mais tu veux manger quoi ? De la salade ? »).

À 16 ans, je suis partie en colonie de vacances et le cuisinier du centre a décidé que comme je ne mangeais pas de viande, je n’avais qu’à me nourrir de la partie légume de l’assiette (ce qui est tout à fait déséquilibré). Ça n’a pas loupé, j’ai fini super malade chez le médecin après deux semaines…

En devenant végétarienne, j’ai fait pendant 3 ans une croix sur les burgers car je pensais que c’était impossible d’en faire un sans steack carné.

En 2017, l’écrasante majorité des restaurants à burger proposent un choix végé. Il existe même des fast-food véganes !

Aujourd’hui, non seulement mon végétarisme ne choque presque plus, mais la plupart des restaurants et camps de vacances proposent au moins une option végétarienne.

La santé quand on est végétarienne

L’évolution s’est également faite du côté des médecins. C’était peut-être également dû à mon jeune âge, mais quand je suis devenue végétarienne, plusieurs m’ont questionnée en détails sur mes habitudes alimentaires, d’autres me prescrivaient automatiquement un bilan sanguin.

Par ailleurs, on m’a souvent demandé si ce régime avait eu une influence sur mon poids. Eh bien, pour dire la vérité, j’ai pris presque 10 kilos la première année. Mais avec le recul, ça n’avait rien à voir avec le régime, plutôt au fait que j’étais particulièrement stressée par le lycée.

Ces dix kilos, je les ai d’ailleurs naturellement perdus le jour où j’ai arrêté de m’y rendre. Et sinon, à 2 ou 3 kilos près, je fais le même poids depuis mes 16 ans.

En ce qui concerne les carences, je crois n’en avoir jamais eues (si l’on en croit mes prises de sang). Je fais relativement attention à ce que je mange, dans le sens où j’ai depuis longtemps pris l’habitude d’avoir les apports nécessaires à un régime équilibré.

Ah, et je ne tombe pas plus malade qu’une autre. J’ai eu deux angines l’année dernière, et c’est à peu près tout.

Je ne suis plus la végétarienne que j’ai été

Quand je suis devenue végétarienne, je crois que j’étais très fière d’avoir sauté le pas. Je me disais que comme je l’avais fait, tout le monde pouvait le faire… Alors j’en parlais tout le temps, à toutes celles et ceux que je croisais.

Au fil des années, ma philosophie a changé : je me dis que ça ne regarde que moi et que je n’ai donc pas à l’afficher. Je ne me justifie plus sur ce que je mange ou pas avec des inconnus.

En ce qui concerne mes convictions, pour être honnête, je ne me questionne plus vraiment dessus. C’est plus devenu une habitude qu’autre chose. Quand je regarde un menu, mes yeux se sont habitués à ne plus voir tout ce qui contient de la viande et du poisson.

Le régime omnivore ne me manque pas. Je ne vais pas mentir, ça n’a pas toujours été le cas. Les 2 ou 3 premières années j’avais faim dès que je sentais une odeur de charcuterie. Aujourd’hui, ça ne me fait plus rien.

D’ailleurs, ça fait tellement longtemps que je n’en ai pas mangé qu’il y a fort à parier que je trouverais ça dégueulasse aujourd’hui.

Parfois, j’entends des gens se plaindre en disant que le végétarisme n’est qu’une mode. Personnellement, je trouve que si c’est une mode, ça reste quand même une mode plutôt cool !

À lire aussi : Cowspiracy, le docu qui m’a fait devenir végé du jour au lendemain

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Les Commentaires

103
Avatar de Lise Anne
8 octobre 2019 à 12h10
Lise Anne
Je n'emmerde jamais les végétariens ou vegans, par contre, j'ai une interrogation pour les végétariens :
L'argument numéro un de devenir végé, c'est parce qu'on ne supporte pas la souffrance animale. Alors pourquoi ne pas devenir carrément végan ?
Parce que l'industrie laitière et les oeufs, la majorité des conditions du bétail est insoutenable. Contrairement à la viande où l'animal est élevée directement pour l'abattoir (donc temps de vie assez court), les poules et vaches laitières sont "utilisées" toutes leurs vies pour finir de toute façon à l'abattoir une fois qu'elles sont trop vieilles ou fatiguées pour donner des ressources. C'est limite pire d'après moi (sans parler des cas de maladies assez dégueulasses qu'on peut y trouver).
C'est pourquoi quand une personne végétarienne me dit :
"J'ai arrêté la viande."
"Et les oeufs et le lait ?"
"Oh bah non, je ne peux pas encore me passer de beurre/fromage/yaourt/crème/omelettes."
Alors que cette personne est capable d'incendier un "carnivore" parce qu'il n'arrive pas à se passer de viande pour l'instant.
Éclairez-moi.

J'ai décidé de ne plus manger de viande parce que je ne veux pas être responsable de la mort d'un animal. Je ne peux plus voir un steack sans penser à un cadavre.

Je suis bien consciente que les produits laitiers font aussi souffrir les animaux et ça m'énerve de continuer à en manger. Personnellement, j'ai supprimé le lait de vache, c'était le plus simple. Pour le fromage c'est plus dur car partout où je vais, l'alternative végé comporte du fromage:
- pizza 4 fromages
- pizza végétarienne avec mozzarella
- quiches poireau-chèvre ou épinard-chèvre
- sandwich emmental-crudités ou chèvre-crudités
- galette épinard-chèvre
et la liste est sans fin. Donc si je veux pouvoir sortir avec des amis et manger avec eux, je DOIS manger du fromage. Je tire mon chapeau à ceux qui arrivent à être veganes tous les jours.

Pour les oeufs, je limite au maximum mais je n'ai pas envie d'être la rabat-joie de service quand je suis invitée: "Ah non, je ne prends pas de gâteau d'anniversaire, je ne mange pas d'oeufs..."

C'est finalement une contrainte purement sociétale et j'espère pouvoir un jour passer végane parce que les progrès se font chaque année (de plus en plus de produits en magasin ou d'alternatives en restaurant comme Domino's pizza qui propose une pizza végane!)
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