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Sexo

J’ai testé pour vous écrire sur le sexe… Et la suite m’a étonnée ¯\_(ツ)_/¯

Anouk Perry, rédactrice sexo de madmoiZelle prend son envol vers de nouvelles aventures. Avant son départ, elle revient sur les leçons qu’elle tire de cette expérience peu ordinaire !

Voilà, c’est fini. Je tire ma révérence.

Après près de deux ans de bons et loyaux services pour le site madmoiZelle, dont un an à animer la rubrique sexo que j’ai lancée, je me casse vers de nouvelles aventures.

Vous ne me manquerez pas tous

Avant de quitter le navire, je me disais que j’avais un dernier message à vous partager. Il porte sur les leçons que je tire après avoir écrit à visage découvert sur le sexe pendant un an, dans un magazine plutôt pas mal lu – rappelons que madmoiZelle, c’est 7 millions de visites mensuelles.

Il y en a 6 en tout.

Leçon 1 : Parler de sexe, c’est accepter de déranger

Quand j’ai commencé à écrire sur le sujet, je me suis rapidement retrouvée confrontée à un torrent de commentaires négatifs. On me trouvait trop vulgaire. Et puis, un coup on me reprochait de parler de pratiques trop « folles », la fois suivante les messages visaient les pratiques trop « classiques »…

Alors, au début je me suis pas mal remise en question. J’ai cherché à lisser mon style au maximum, afin de ne heurter personne… Et je suis très désolée de l’admettre, mais ça a donné des articles très chiants, sans humour et qui n’avaient d’ailleurs aucun succès.

À vouloir plaire à tout le monde, je rendais ma plume fade et sans saveur. J’avais alors deux choix : imposer mon style en acceptant de déplaire, ou bien arrêter d’en parler.

Je suis donc passée par le deuil d’être appréciée de tous et toutes. Le sexe est un sujet très (trop ?) sensible pour toute une partie de la population. L’existence même de mes articles, et par extension de ma personne, a pu mettre mal à l’aise.

Au fond, ce n’était pas bien grave de déranger un peu, tant qu’une majorité appréciait. Et vous savez-quoi ? J’ai survécu.

J’ai trouvé mon ton. Le monde a continué de tourner. Mes articles ont rencontré de plus en plus de succès… Et je n’ai aucun regret d’avoir accepté l’idée de ne pas être approuvée de tous et toutes.

Moi quand je reçois un énième commentaire disant que je suis vulgaire (ou pute)

Leçon 2 : En matière de sexe, ce que certains perçoivent comme une évidence ne l’est absolument pas pour d’autres

J’aimerais vous parler du consentement, du fait qu’à un moment, j’ai commencé à en avoir marre d’en parler encore et encore, alors que j’avais l’impression de m’être répétée mille fois, et que c’était acquis.

Mais j’ai un exemple qui me semble encore plus parlant. 

Globalement, je ne pense pas me tromper en disant que l’extrême majorité des personnes qui ont une sexualité se retrouvent un jour où l’autre à branler des bites et/ou doigter des teucha.

J’ai écrit des articles à ce sujet, et là, plusieurs commentaires disaient que ces articles étaient inutiles (et vulgaires). 

Pourtant, ce sont les deux articles les plus lus en 2017 sur madmoiZelle.com.

Ne l’oublions pas : quand on a honte de poser une question, surtout parce que tout le monde semble dire que c’est évident, on la tape sur Google.

À lire aussi : Comment branler une bite ? Guide pratique pour soirée réussie

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Leçon 3 : Écrire sur le cul, ce n’est pas drôle tous les jours

En prenant la tête de cette rubrique, je trouvais que mon poste prenait des allures de dream job : on me payait pour écrire globalement ce que je voulais sur le sexe, et recevoir tous les sextoys de mes rêves.

Mais je n’avais pas imaginé que cela impliquait de parler de sexe y compris quand j’avais la libido en berne, une grosse peine de cœur, ou tout simplement que je n’en avais plus trop envie.

C’est simple, je n’avais pas imaginé que c’était un job comme un autre, avec ses haut et ses bas.

Leçon 4 : Écrire sur le sexe sur Internet, c’est accepter que ses propres parents puissent lire le résultat

Mes parents, ma famille, les personnes que je rencontre, mes futurs employeurs et à peu près tout le monde en fait.

Ouais, Et vous savez quoi ? Ce n’est pas bien grave.

Je n’ai pas l’impression une seconde d’avoir fait un travail honteux, au contraire. Je suis fière d’avoir apportée ma pierre à l’édifice de la sexualité positive, et, peut-être, d’avoir aidé des gens à s’accepter et s’amuser plus !

Je glisse ce magnifique gif de ma petite personne parce que je l’aime bien, que c’est mon street style et que c’était un peu un rêve d’ado d’en faire un !

Je n’ai jamais raconté des choses que je ne voulais pas partager.

Alors oui, ma maman et mon papa peuvent voir que j’écris sur le sexe, et bien sûr cela peut être parfois embarrassant. Mais 

mes articles ne leur sont pas destinés. S’ils décident de cliquer dessus et bien, c’est leur choix, pas le mien.

Je refuse de m’empêcher de faire ce qui me plaît parce que le spectre de mes parents veille. Il m’ont mise au monde, mais cela fait bien longtemps que je ne suis plus une enfant, que je peux faire mes propres choix dans la vie. Je suis adulte et indépendante.

Leçon 5 : La norme n’existe pas quand on parle de sexe

Au fil des mois, beaucoup de gens, proches ou inconnus, se sont approchés de moi pour me partager leurs questionnements et doutes sur le sexe. Souvent, on me demande si avoir tel désir est normal, ou bien s’ils/elles feraient bien d’aller consulter pour tel problème…

Derrière tout ça, je voyais beaucoup de peur. C’est vrai que le sexe est encore tabou pour beaucoup, et que la représentation dans les médias est souvent faussée.

Alors si je n’ai qu’un message à faire passer, c’est que la norme n’existe pas. Il y a des gens à la libido forte, faible, variable, il y a des gens qui n’aiment que le missionnaire et d’autres qui ne jurent que par le BDSM.

Et la sexualité positive, c’est accepter tout ça !

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Leçon 6 : Parler de cul sur Internet n’aide pas à pécho

Au risque de décevoir nombreux de mes contacts fantasmant ma vie : non, je n’ai pas plus de succès aujourd’hui qu’avant.

En fait, c’est même plutôt un handicap. Écrire sur le sexe est loin d’être un job neutre qui fait hausser les épaules des gens.

D’un côté, cela peut attirer de manière malsaine (des personnes nulles qui pensent que je suis un challenge), d’un autre ça peut en effrayer d’autres qui penseront ne pas être à mon niveau…

Heureusement, il y a aussi toutes les personnes qui se fichent un peu de ce que je fais dans la vie. J’aurais tendance à dire que c’est quand même un beau filtre à con, et que cela ne m’a pas empêché de vivre de belles histoires.

Bon, ok, surtout avec un américain qui ne parle pas français, n’a jamais pu lire mes articles, et qui était persuadé pendant les premières semaines de la relation que j’écrivais pour un petit blog (et ça m’allait très bien comme ça ¯\_(ツ)_/¯).

madmoiZelle va me manquer, mais je suis heureuse de partir

Voilà, c’est sur cet article que je conclue ma carrière chez madmoiZelle. Ça a été une chouette étape dans ma vie, je n’avais pas fait d’école de journalisme avant, jamais tenu de blog, rien.

En deux ans, j’ai écrit plus de 1000 articles parlant de sujets extrêmement variés, et surtout, j’ai aiguisé ma plume comme je n’aurais pas eu l’occasion de faire ailleurs. Je suis arrivée un peu timide, je ressors pleine de confiance en moi et en ma capacité à créer.

Merci Fabrice Florent d’avoir cru en mon profil ultra-débutant, Clémence et Mymy de m’avoir aidée à le développer pour devenir pro.

Et puis merci à toutes les collègues qui sont devenues au fil des mois de vrais amies : Lise, Léa A et Léa Castor, bien entendu, mais aussi toutes les autres, Kalindi, Alison, Margaux et je ne vais pas citer tout le monde mais vous vous reconnaîtrez.

Je n’avais jamais autant aimé mes camarades de travail, et vous me manquerez toutes.

Et pour information :

  • Mon vrai nom de famille n’est pas Perry. C’est un hommage à Britta Perry dans Community, mon personnage préféré de ma série préférée.
  • À la base, on ne m’a pas du tout recruté pour parler de cul. Mon créneau, c’était plus les articles de développement personnel et faire des articles d‘actu/société.
  • J’ai 24 ans / j’ai fait des études d’audiovisuel / avant madmoiZelle j’ai bossé deux ans comme technicienne à la télé / oui j’ai fait des études courtes / non, je n’aimais pas l’école.
  • Pour trouver les témoignages que vous pouviez voir dans les articles cul, je faisais souvent appel à mes potes sur Facebook
gode ceinture

À lire aussi : Utiliser un gode-ceinture avec son mec, ça se passe comment ?

  • Sinon j’ai aussi utilisé Twitter…

  • Un jour, on m’a reconnu alors que je vidais ma coupe menstruelle dans les toilettes mal fermées d’un bar. Un conseil : si un jour à votre tour vous reconnaissez quelqu’un dans cette position peu flatteuse, faites semblant que c’est une personne inconnue.
  • Contrairement à ce que l’on pourrait croire en regardant les vlogs, oui, on bosse pas mal chez madmoiZelle. 
  • Non, contrairement à ce que j’ai pu lire sur le forum, ce ne sont pas les commentaires négatifs qui m’ont poussé à quitter mon CDI, plutôt l’impression d’avoir fait le tour et l’envie de passer à autre chose.
  • Tout de suite, je pars un mois en vacances à New York, et après je ne sais pas vraiment ce que je veux faire de ma vie. Tout ce que je sais, c’est que je vais lancer mes propres podcasts ! 

Alors si vous voulez me suivre après madmoiZelle, rendez-vous sur Twitter par ici, et Facebook par là ! Je vous fais de gros poutoux à tous et toutes !

Ainsi, voilà : mon temps sur ce site est terminé, mais de nouvelles meufs trop cool arrivent…  Hey, mon départ signifie qu’une place se libère !

À lire aussi : J’ai testé pour vous… être enlevée par des extraterrestres dans un jeu de rôle sexuel

Ps : je n’ai jamais pris le temps de faire un tuto fellation parce que j’avais la flemme de me faire insulter, mais c’est bien dommage car on m’a toujours dit que j’étais très douée à ça.

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Les Commentaires

22
Avatar de ScottyB
6 janvier 2018 à 12h01
ScottyB
Bonjour,

Merci pour tes articles qui m'ont permis d'avancer vers une meilleure connaissance de la sexualité, même si, hélas, je n'avais plus personne avec moi pour tester ce qui me faisait envie. Jamais je n'ai trouvé tes articles vulgaires, et ils n'ont fait que confirmer la vision sans complexe de la sexualité que j'ai acquise, et que mes expériences m'ont transmises.
Bon vent
0
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