J’aime me remettre en question.
Je suis de celles qui pensent que la vie est faite pour être traversée l’esprit grand ouvert et pour multiplier les expériences.
Ainsi, je prends beaucoup de plaisir à brûler ce que j’ai adoré (comme Jenifer, PAREIL) et à déconstruire ce que je crois savoir pour m’ouvrir de nouveaux horizons.
C’est exactement ce qui s’est passé après ma dernière rupture.
Pourquoi j’ai testé le couple ouvert ?
J’ai mis fin à une relation exclusive de 3 ans pendant laquelle il ne m’était jamais venu à l’idée de tromper mon mec.
La fidélité était la base de notre couple. Nous avions tous les deux un grand sens de l’honneur et de la loyauté, et étions prêts à tout pour respecter le contrat d’exclusivité que nous avions fixé.
Tant et si bien que le jour où j’ai eu envie de le tromper, je l’ai quitté.
C’est à cette période que j’ai commencé à lire et écouter des témoignages sur le couple ouvert.
Toutes mes croyances s’effritaient à mesure que je m’informais sur le sujet. J’ai été foudroyée par la logique du raisonnement derrière cette forme de couple qui était encore impensable pour moi quelques temps auparavant.
Je voulais moi aussi voir ces promesses de confiance, de transparence et de liberté se concrétiser dans ma vie.
Quand je me suis mise en quête d’une nouvelle relation, je savais que je la souhaitais libre, ouverte, pas exclusive en tous cas.
J’ai rencontré Kadour sur Tinder. Nous nous sommes vite attachés l’un à l’autre. Non seulement notre entente sexuelle était d’une fluidité sans pareille, mais il partageait aussi mon désir de ne pas se fermer à d’autres partenaires.
Pour la première fois, nous avons testé ensemble le couple ouvert et voilà ce j’ai appris.
Chacun interprète le couple ouvert comme il veut
Je crois que c’est moi qui ai vite mis le sujet du couple ouvert sur la table. J’y pensais depuis maintenant plusieurs semaines et j’ai rapidement voulu connaitre son avis sur la question.
Je serais bien en peine de devoir conseiller un couple exclusif qui aimerait « transitionner » vers le couple libre, ça n’a pas été mon expérience.
Avec mon nouveau partenaire, il a été établi quasiment dès le départ que l’exclusivité ne serait pas un pré-requis.
Mais il nous a tout de même fallu réfléchir et discuter pour établir notre contrat.
Un « couple libre » ou « couple ouvert » ne désigne rien de précis en soi. Alors que l’exclusivité ne laisse par définition pas de place à l’ambigüité, les termes pour désigner tout ce qui ne relève pas de ce cadre sont surtout des étiquettes utilisées par commodité.
Mais chacun doit définir ces règles, ces limites, bref ce qu’il entend par « couple ouvert », et les possibilités sont multiples.
Avec Kadour, nous sommes tombés d’accord pour dire que tout était permis à chacun à deux conditions :
- Se protéger systématiquement contre les IST
- Toujours se mettre au courant de TOUT
Nous avions tous les deux des doutes quant à savoir si ce fonctionnement nous conviendrait. Mais nous avons pris le risque, en suivant notre intuition, pour en avoir le cœur net.
On peut être amoureux sans être exclusif
Quelques mois se sont écoulés avant que l’un de nous ne saute le pas.
C’était le début de notre relation, nous avions besoin de consolider notre complicité et personne n’avait vraiment envie d’aller voir ailleurs.
Même si le concept me séduisait en théorie, j’appréhendais mes réactions face au concret du passage à l’acte.
Pour moi, la fidélité avait toujours été l’unique condition qui formait un couple, le validait, la seule garantie d’amour recevable à mes yeux.
J’imaginais alors que les couples qui s’autorisaient des libertés annexes ne tenaient finalement pas tant que ça à l’autre, qu’ils s’aimaient forcément moins puisqu’ils étaient prêts à « se partager ».
Malgré cela, la jalousie n’avait jamais été pour moi une preuve d’amour.
Dans ma première relation, le manque de confiance en lui de mon partenaire se traduisait par une série d’interdictions abusives et un contrôle à distance permanent. Depuis longtemps, la jalousie faisait donc partie de ces choses que je n’étais plus prête à accepter en couple.
Pourtant, je ne voyais pas comment prouver mon amour à l’autre si ce n’était pas par la fidélité.
Un jour, Kadour m’a dit qu’il avait rendez-vous avec une fille et qu’ils allaient certainement coucher ensemble. L’expérience pouvait commencer.
Je pensais me sentir menacée, mais je me suis sentie heureuse pour lui. Je pensais que cela me ferait du mal d’entendre le récit de son aventure, que je me sentirais exclue, mais ses confidences m’ont fait me sentir très proche de lui.
J’ai alors réalisé que le vrai socle d’un couple n’était pas forcément la fidélité : c’était la confiance.
On peut être amoureux et désirer d’autres gens
Une opinion répandue voudrait que lorsque l’on aime quelqu’un, il prenne toute la place dans notre cœur et notre tête, et suffise à nous épanouir pour le reste de notre vie.
L’infidélité, ou l’envie d’infidélité, est régulièrement analysée comme le symptôme d’un couple qui va mal. Dans un couple monogame, les crushs sur d’autres personnes sont donc bien souvent un tabou, synonyme de culpabilité et de doutes.
Même si Kadour et moi n’avions eu aucun mal à maintenir des relations exclusives par le passé, nous sommes deux grands charmeurs qui trouvaient intéressant de conserver une marge de drague dans notre couple.
Il nous était déjà arrivé d’être attirés par d’autres gens tout en aimant une personne, et nous voulions essayer de concilier cette part aventureuse de nous-même avec une relation « sérieuse ».
La similitude de nos personnalités a rendu plus facile le fait d’avoir de l’empathie pour l’autre, et d’accepter de lui accorder cette liberté que l’on souhaitait avoir pour nous-mêmes.
Je pensais que flirter voire coucher avec d’autres personnes pourrait nous éloigner, mais j’ai eu la sensation de partager beaucoup plus avec lui qu’avec mes exs exclusifs.
Chacun pouvait parler de ses désirs et concrétiser ses envies sans honte. Cela m’a donné le sentiment d’être acceptée vraiment telle que j’étais, avec mes différentes facettes et leurs contradictions.
Quant à voir les partenaires « annexes » comme une menace, c’est une inquiétude qui ne m’a pas torturée longtemps.
Je me suis rapidement dit que, couple ouvert ou non, je serais heureuse qu’il poursuive sa vie avec quelqu’un d’autre, s’il estime que cette personne lui correspond davantage. Je sais de toute façon qu’un lien aussi fort que le nôtre ne se tisse pas au premier coin de rue.
Je n’aimerais pas qu’il reste avec moi « juste » parce que l’on s’est juré fidélité. Le fait qu’il me choisisse chaque jour, alors qu’il lui arrive de rencontrer d’autres personnes, est d’autant plus rassurant pour moi.
La communication est indispensable
Cette forme de relation m’a paru beaucoup plus réaliste, plus pragmatique mais elle demande aussi beaucoup de travail.
En monogamie, le contrat se définit souvent tacitement et une bonne fois pour toutes. Puisque la règle est de rester fidèle, il n’y a pas de clauses à renégocier, surtout si les tromperies sont passées sous silence.
Mais avec cette forme d’ouverture, qui met tout de même à l’épreuve l’égo conditionné et la sensibilité de chacun, la négociation est perpétuelle car le contrat est défini sur-mesure et peut évoluer à tout moment.
Je crois que notre histoire est très particulière car nous sommes tous les deux très libérés au niveau sexuel et nous en avons toujours beaucoup parlé, essentiellement parce que le sujet nous passionne.
Nous sommes rapidement tombés d’accord sur le fait que l’ultra-communication serait la clé de notre succès, en réponse à nos besoins de transparence et de sécurité.
Se parler a été incontournable pour fixer les termes du contrat, notamment ce que nous avions le droit de faire (ex : bisous, sexe oral, pratiques réservées au couple…?) et avec qui (ex : pas les potes).
Cette conversation était d’autant plus nécessaire que nous n’avions pas les mêmes besoins : je souhaitais être prévenue avant et ne pas trop en savoir, il préférait que je lui raconte après, avec force détails.
Notre contrat incluait que toute clause pouvait être revue à tout moment et que certains points seraient négociés au cas par cas, comme l’éventualité de voir une personne une deuxième fois.
Ainsi, nous avons très souvent parlé de nos ressentis, de ce qui était acceptable ou non pour nous, de ce dont nous avions besoin pour nous sentir aimés et rassurés. Aucune frustration n’a été enfouie, aucune insécurité ou inquiétude n’est restée tue.
Après quelques mois de batifolage, et presque un an de relation, nous sommes à nouveau entrés dans une phase monogame.
Mais si l’un ou l’autre voulait séduire quelqu’un, l’embrasser ou le niquer, nous savons que c’est possible, qu’on se le dirait et que ça ne serait jamais une raison de nous séparer.
Et toi, tu as déjà testé une autre forme de couple que la monogamie ?
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Les Commentaires
Je peux en partie te répondre. Le bien-être des enfants est la priorité, avant même le bien être des parents (qui va parfois de pair, donc c'est un peu nul, mais passons, faut bien partir d'une base!)
Donc pas de partenaires qui défilent à la maison. En cas de couple divorcé les enfants ne sont pas constamment à la maison, donc faut un agenda avec des genoux solides, mais c'est possible. Et sinon, les voyages d'affaires. Mais sûr, pas de réception sur place. Après faut voir selon l'éducation, le ressenti, l'âge, l'ouverture d'esprit théorique de ladite progéniture.
Assumer auprès des adultes, c'est déjà pas simple. Les préjugés, la famille qui comprend pas, les copains qui se moquent, la société moderne qui condamne... Alors les gosses... trop de choses à expliquer. Trop d'innocence en face.