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Vie quotidienne

Après des années de troubles du comportement alimentaire, j’apprends à m’aimer

Dans le Corps à cœur Cœur à corps de cette semaine, Laura s’adresse directement à son corps et particulièrement à son ventre, dans une lettre de réconciliation.

Salut toi !

Dans le Corps à coeur Coeur à corps

de cette semaine, Laura voulait vous partager une lettre qu’elle a écrit à son corps qu’elle détestait.

Le but : enfin discuter avec lui et permettre une réconciliation.

Si tu n’as pas suivi, il s’agit d’une série de témoignages illustrés, mettant en avant des personnes qui ont décidé d’avoir un regard plus positif vis-à-vis de leurs complexes physiques.

Il ne s’agit pas de se sentir bien À TOUT PRIX (ça suffit les injonctions, oh !) ou de dire qu’il y a des complexes plus importants que d’autres, mais d’observer les chemins que prennent différentes personnes pour se sentir plus en paix avec elles-mêmes.

Tous les corps sont différents, ça te dit de les célébrer avec moi chaque semaine ?

Les illustrations sont faites par mes petites mains et à partir de photos envoyées en même temps que le texte. J’en reçois plusieurs et je choisis celle qui m’inspire le plus.

Donc, sans plus attendre, le témoignage de cette semaine.

Cher corps que j’ai tant malmené

Salut toi, salut petite partie de moi.

Ce soir je veux t’écrire parce qu’il est temps qu’on discute, tous les deux. D’ailleurs ça fait longtemps qu’on aurait du le faire je crois !

Donc si tu veux bien, on va d’abord faire un petit retour en arrière.

Alors commençons là ou tout à commencer à partir en cacahuète. Il y a quelques années j’ai fait n’importe quoi, j’ai un jour comme ça décidé que tu n’étais pas assez bien, j’ai voulu changer ta forme, te faire disparaître, te faire devenir un simple voile sur mes muscles, sur mes os.

Je voulais que tu ressemble à tout ceux que je voyais sur les réseaux sociaux, je voulais impressionner, te rendre parfait.

Je croyais que c’était ça la beauté, et je voulais être belle. Et pour ça je t’ai affamé, je t’ai maltraité à coup de centaines d’abdos par jour…

Puis tu te souviens à un moment, il y a eu ses larmes à elle, tu te souviens de son inquiétude devant ta forme ?

Et j’ai découvert qu’elles aussi étaient inquiètes, et lui il te l’a dit maladroitement mais il l’a été aussi, et leur petit regard à eux deux, tu t’en souviens ?

Moi oui.

Alors j’ai décidé d’arrêter tout ça, d’essayer de reprendre une vie normale mais la maladie, car oui je le dis aujourd’hui, ça a été une maladie, était vicieuse et elle a pris une autre forme.

L’inverse est arrivé. Je me suis mise à te gaver, à m’en vouloir, à te priver, puis à « craquer » et à te gaver à nouveau…

Et ce cercle se répétait. Pendant ces moments-là, je t’ai haï profondément, j’avais presque envie de te faire du mal pour que tu arrêtes de reprendre de la place — car bien sûr, tu grossissais.

Et petit à petit, grâce au soutien de notre entourage, grâce à son amour, même discret, les « crises » se sont arrêtées. J’ai continué à te haïr… mais la plupart du temps, en fait, je t’ignorais.

Et j’ai commencé à suivre madmoiZelle (tu dois connaître car j’en parle à peu près 20 fois par jour), et pleins d’autre youtubeuses géniales qui semblait dire qu’il n’y avait pas qu’un seul standard de beauté, qu’on pouvait accepter son corps, que c’était normal d’avoir des complexes…

J’ai commencé à réfléchir sur comment je pouvais faire pour y arriver, et particulièrement pour t’accepter. En parallèle de ces réflexions est arrivé aussi le début de mon féminisme avec ce constat : mon corps n’appartient qu’à moi et à moi seule.

Mais la plus grosse avancée a été faite cette année, quand je suis entrée en école de psychomotricité. Par les cours de pratique, j’ai pu te mettre à l’épreuve au cirque, prendre le temps de te ressentir en relaxation, ou encore, comme ce week-end, t’impliquer dans mes mouvements avec la danse africaine.

Cependant les cours de psycho m’ont aussi permis de constater que notre relation n’était pas normale.

Tout ça m’amène aujourd’hui à te demander pardon, pardon, pardon pour tout ce que je t’ai fait subir. J’ai été violente dans mes actes et dans mes pensées, je ne voulais pas te haïr ainsi.

Aujourd’hui notre relation n’est pas parfaite, elle demande encore à être reconstruite, puis consolidée. Il y a des hauts des bas, mais déjà elle existe, et elle n’est plus dangereuse.

Et aujourd’hui, si ça peut te rassurer, une des phrases qui me porte est un extrait du discours « everybody is free to wear sunscreen ».

Merci Marion ♥

Elle dit « Enjoy your body ». Et je veux profiter de toi chaque jour, qu’ensemble on danse, on rie, qu’on fasse du yoga, qu’on nage, qu’on voyage…

Merci d’aller bien malgré tout ça.

Tu sais, je t’aime un peu plus chaque jour.

lettre-ventre-complexe

Témoigner sur ses complexes, ça fait quoi ?

J’ai également demandé à Laura de faire un retour sur cette expérience : témoigner et voir son corps illustré, ça fait quoi, qu’a-t-elle ressenti ?

J’ai écrit ce texte un dimanche soir où je ne me sentais pas très bien .

Dans ces moments-la je me sens « grosse, moche et conne », j’ai l’impression que je ne vais jamais arriver à faire quelque chose d’abouti dans ma vie, que je suis capable de rien.

J’ai le sentiment que mon ventre et mes hanches prennent trop de place, d’être difforme.

Pour éviter de rester en boucle sur ces sentiments, j’ai regardé le VlogMad de la semaine, dans lequel tu présentais ce projet, et j’ai eu envie d’écrire ce texte.

Je ne sais pas trop pourquoi j’ai osé te l’envoyer.

J’avais déjà écrit quelques textes sur mes déboires et mon rapport au corps, mais le fait de l’envoyer à quelqu’un, encore plus à une inconnue, et que tu me réponde… j’ai eu l’impression d’en finir vraiment avec cette période anorexie/boulimie.

Je crois que c’était juste le bon moment.

J’ai énormément réfléchi à cette période, j’en ai beaucoup parlé avec mon entourage, mais là toutes les questions étaient trouvées, et je voulais laisser ça de côté.

Mon regard a donc évolué, car aujourd’hui je réfléchis toujours beaucoup sur la question du rapport au corps, mais en tant que jeune femme de 21 valide, en bonne santé, et plus en tant qu’ancienne anorexique/boulimique.

Au fil de l’année, j’ai également compris que dans mon métier, mon corps sera mon outil de travail. Je le vois donc de moins en moins comme une montagne de complexes, et plus comme un moyen d’expression, un compagnon, une machine formidable.

Face à ton dessin… c’est très particulier.

Je le trouve très beau, je sais que c’est moi mais quand je regarde mon ventre je ne le perçois pas comme ça. Je le perçois plus gros, plus empâté, avec plus de bourrelets.

Et je sais que, finalement, il se rapproche sans doute plus de ton dessin que de ma perception…

Ce constat me fait réaliser que je ne suis pas encore totalement objective sur mon corps.

Les jours où je ne me sens pas belle (car il en existe encore quelques-uns), il faudra que je garde ça en tête pour être un peu plus bienveillante avec moi.

J’ai été vraiment touchée par le simple fait que tu prennes le temps de faire ce dessin, car voir mon corps reproduit, dessiné par une artiste, c’est énorme pour moi.

Je ne sais pas trop comment l’expliquer, mais en tout cas ça va m’aider à apaiser encore plus mon rapport à lui.

Toi, oui, toi qui as lu avec attention. Toi qui as envie de dire à ton corps que tu veux enterrer la hache de guerre. Que même s’il y a des jours avec et des jours sans, ça serait déjà un premier pas de partager ton expérience.

Bienvenue dans Corps à cœur Cœur à corps !

Concrètement, si tu veux participer, qu’est ce que je te demande ?

Le témoignage sera en 2 parties : un texte et une illustration.

  • Le texte, c’est toi qui l’écris : tu m’expliques ton rapport à ce(s) complexe(s), pourquoi tu as envie de changer de regard dessus, comment tu t’y prends…
  • Pour l’illustration, j’ai besoin de 5 photos de cette partie de ton corps et/ou de ton corps en entier.

Tu peux les prendre seul·e ou avec un·e proche; l’essentiel est que ça soit ton regard avant de devenir le mien. Ça peut être un exercice difficile, j’en ai conscience, donc je laisse le plus de liberté possible ! Mise en scène, spontanéité… c’est toi qui vois.

Je choisis la photo qui m’inspire le plus et j’en fais une illustration.

Envoie-moi ça à lea.castor[at]madmoizelle.com avec « Corps à cœur Cœur à corps » en objet du mail !

Pour suivre Léa Castor, rendez vous sur Instagram et Facebook !

À lire aussi : J’ai testé pour vous… faire partie de la #FitFamily

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Les Commentaires

3
Avatar de loumarcise
2 juillet 2018 à 15h07
loumarcise
Superbe témoignage. Je me reconnais tellement que j'ai eu une boule dans la gorge pendant la lecture.

Surtout au moment où cette mad' parle du regard inquiet des autres. C'est ce que je suis en train de vivre. Mon entourage me dit que je suis bien, voire même un peu maigre. Je trouve moi-même certaines parties de mon corps trop maigres mais mon ventre me semble toujours trop gonflé, mes cuisses trop imposantes.

Je travaille sur ce manque de confiance mais j'ai du mal à m'accepter, et encore plus à m'aimer. Les articles comme celui-ci sont ceux qui me remontent le moral, me montrent que je ne suis pas seule et que beaucoup d'autres ressentent ce que je ressens, même si ce n'est pas normal. Ce nombre fait notre force, notre soutien et, ensemble, nous parviendront à le faire baisser ! Et, peut-être qu'un jour, nous pourrons toutes nous regarder dans le miroir sans nous détester et nous dénigrer.

Merci en tout cas pour ce partage <3
1
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