TF1 nous a ressorti ce vendredi de son placard à idées une merveilleuse deuxième saison de L’Amour est aveugle : si vous ne savez pas ce que c’est, suivez bien ces quelques phrases. Quelques pèlerins avides de sensations fortes et empreints d’un narcissisme latent décident de s’engager dans le noir avec un parfait inconnu.
Loulou 1 de Neuilly s’allie avec Louloute 2 du Raincy car dans le noir, rien ne semble perturber les amours fugaces. En pleine lumière, Louloute 2 se rend compte que Loulou 1 n’est pas un beau noir sculpté dans le marbre mais plutôt un Michael Vendetta bradé, et alors tout s’enchaîne : les cœurs se brisent, les corps se refroidissent après avoir craché des flammes pour avoir un peu de lumière dans ce sas trop opaque, et Loulou 1 n’est plus qu’un enfant abandonné.
Des rumeurs semblent dire que depuis, Loulou 1 noie sa solitude dans des bouteilles de Swcheppes Agrumes et l’intégrale de Serge Lama, affirmant qu’il a besoin d’amour, que des câlins, des bisous, il en veut tous les jours, parce qu’il est comme ça.
Drame ordinaire dans les couloirs de la TV Réalité, l’amour se commande comme un mauvais Big Mac au Mcdo, sans pour autant frapper en plein cœur. Si dans le noir un trou est un trou, TF1 pousse toujours un peu plus loin le concept de télé-poubelle en nous servant les ordures réchauffées.
Premier Amour, c’est donc l’alliance improbable entre deux personnes qui se sont aimées et puis plus du tout, mais qui se disent « Hey ! Pourquoi ça ne pourrait pas marcher 15 ans après alors que le temps a fait ses ravages ? »
. L’amour de jeunesse, ce bellâtre militaire qui faisait frétiller une ingénue lors des sombres nuits d’été là-haut sur les dunes de la Rochelle, est devenu un beauf mal fagoté qui revit les instants d’une guerre qu’il n’a pas connue devant Le Pont de la rivière Kwaï mais qu’importe : qui sait, peut-être que l’érosion du temps n’a pas fait son œuvre et que bientôt le bonheur sera enfin permis.
Que reste t-il de nos amours ? A l’heure où l’on peut aller choper un partenaire n’importe où sauf dans la vraie vie, nous pouvons affirmer que les précurseurs de cette tendance n’était pas à moquer. Matt Houston qui nous disait qu’il donnerait du Cyber sex à la belle princesse du ghetto de Montmédy ? Ce bougre avait fichtrement raison, à la manière d’un Nostradamus à la sauce Pokorette.
Que restera t-il de ces fours ? Sans doute peu de cendres, sur lesquelles les sacro-saintes aiguilles de l’audimat pourront peut-être se reposer. N’essayons plus de vivre dans la vraie vie : la télé nous offre l’amour sur un plateau, en menu, dans un pré ou entre colocataires. Bientôt, la télé-réalité, ce ne sera plus qu’un dilemme.
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