Mise à jour du 8 novembre 2015 — Le Collectif Culotte est passé sur France 4 en fin de semaine, dans L’Autre JT. Vous pouvez voir le reportage en cliquant sur cette capture d’écran :
Article original du 29 octobre 2015 — Dans la nuit du 14 au 15 octobre, l’Assemblée nationale a refusé la baisse de la TVA sur les protections hygiéniques à 5,5% au lieu de 20%, qui les aurait ainsi faites reconnaître comme produits de première nécessité. Elle avait été demandée par Catherine Coutelle, présidente de la délégation aux droits des femmes de l’Assemblée, en soutien à la pétition lancée par le collectif Georgette Sand (qui a récolté près de 17 000 signatures).
Plusieurs membres du forum de madmoiZelle ont décidé de protester contre ce rejet, en créant le Collectif Culotte. Lola, La_Belette sur le forum, et Léa alias Carourousel nous expliquent leur démarche et l’action prévue.
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- Qui êtes-vous, et qu’est-ce que « Collectif Culotte » ?
Lola : Le collectif culotte est né sur la Veille Permanente Sexisme du forum. On parlait du refus de l’Assemblée Nationale de baisser la TVA sur les protections hygiéniques, et on était particulièrement énervé•e•s qu’elles ne soient pas reconnues comme un produit de première nécessité. Une madZ a suggéré qu’on envoie aux députés une culotte tachée, pour protester. On s’est dit que l’idée était super, et la symbolique de la culotte tachée nous plaisait bien. J’ai donc créé un topic pour en parler, on a rédigé un manifeste, contacté des associations pour relayer l’action… Une madZ a dessiné le logo.
Léa : Je suivais le site depuis quelques années et j’ai vu par je ne sais quel hasard ce topic, alors je me suis lancée dans la discussion.
- Quelles sont vos revendications et en quoi consiste votre action ?
Lola : Notre action aura lieu le 2 novembre : on va tou•te•s envoyer en même temps des culottes tachées (mais pas avec du vrai sang !) à l’Assemblée nationale pour réclamer la baisse de la TVA sur les protections hygiéniques, ainsi que leur reconnaissance comme produits de première nécessité. Les culottes seront accompagnées de notre manifeste, histoire que l’action soit bien comprise.
« Pour que les protections hygiéniques soient reconnues comme produits de première nécessité, Faudrait-il que la moitié des travailleurs ne viennent plus exercer leur activité professionnelle plusieurs jours par mois ? Parce que dans une vie, les protections hygiéniques représentent un budget de 1500 euros, Parce qu’aujourd’hui en France, une canette de soda est considérée comme un produit de première nécessité, et un tampon comme un produit de luxe, Parce que c’est un produit de première nécessité pour tou•te•s et encore plus pour les personnes vivant dans la rue, pour le maintien de la dignité la plus élémentaire, Parce que ce n’est à personne, et certainement pas à des hommes cisgenres, de nous expliquer comment vivre nos règles et fixer leur coût,
Nous vous demandons de baisser la TVA sur les protections hygiéniques afin de permettre à toutes les personnes en France dotées d’un utérus de pouvoir vivre leurs menstruations sereinement et sans tabou. Alors n’entachez pas nos culottes par une décision sexiste et insensée. Les protections hygiéniques sont un besoin pour toutes les personnes ayant leurs règles. »
Celles et ceux qui participent peuvent aussi rajouter leur propre texte.
Léa : Envoyer des culottes après le 2 novembre fonctionne également, il ne faut pas que la date freine les gens qui pourraient se dire qu’ils ont loupé l’action ! Cela permettra au contraire un impact un peu plus « durable » que sur une unique journée. Chacun•e peut envoyer sa propre enveloppe, avec ou sans culotte évidemment, accompagnée du manifeste.
La culotte est à maculer de toute substance pouvant donner l’illusion qu’il s’agit de sang menstruel ; il est donc possible de se servir de faux sang, de vernis à ongles, de feutre, ketchup, jus de framboise… à vous de voir ! Il est aussi possible de participer à l’action sans envoyer de culotte. Dans ce cas, la personne peut imprimer le visuel qui est sur la page Facebook de l’événement et le joindre au manifeste.
- Qui peut vous rejoindre ?
Lola : Tout le monde peut participer et envoyer sa culotte avec le texte ! Plus on sera nombreux et nombreuses, plus ça aura d’impact.
- Quelles suites allez-vous donner à Collectif Culotte ?
Lola : Je ne sais pas s’il y aura des suites. Le collectif a vraiment été créé en réponse à la décision de l’Assemblée. Si l’action du 2 novembre ne donne rien, on décidera peut-être de protester autrement, de monter une autre action.
– Pour en savoir plus sur le Collectif Culotte et leur action, rendez-vous sur le topic du Culotte Gate et la page Facebook du collectif !
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