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Beauté

Plongée dans mon cerveau pendant 5 heures de tatouage

Amélie s’est fait faire un gros tatouage dans le dos. Ça a pris « seulement » cinq heures, mais elle a eu le temps de penser. Un peu comme n’importe quelle tatouée quoi !

Mon premier tatouage remonte à il y a environ cinq ans. Tout le monde m’avait conseillé d’orner ma cuisse d’un petit motif afin d’habituer psychologiquement mon corps :

  • à la douleur
  • à la vision de cette marque encore non-identifiée sur ma cuisse
  • à l’annoncer à mes parents

J’ai donc pris rendez-vous à Berlin avec une artiste tatoueuse pour un petit format A4 sans pause et sans verre d’eau. Depuis toujours, je ne fais pas les choses à moitié : quand je déteste quelque chose, je jette des sorts de mort imminente ; quand j’aime, je m’en fais un tattoo.

À lire aussi : Street Tattoos — Amélie et les monstres de son enfance

Cela faisait un long moment que je lorgnais sur les tatouages dans le dos. Pas le petit papillon s’envolant dans un bruissement d’ailes d’une épaule à l’autre, non, la grosse pièce qui impose.

La semaine dernière, j’ai pris mon courage à deux mains, je l’ai tordu un peu et j’ai envoyé un MP à Alban Isaak. J’avais rendez-vous deux jours plus tard, sur un créneau d’un guest à Lille. Juste le temps de prendre un ou deux selfies de mon dos nu pour la dernière fois, de faire quelques prières vaudoues. C’était parti.

Le tatoueur m’avait prévenue : ça allait être un peu long, ça allait faire très mal.

La tatouage a duré cinq heures (en omettant la préparation et la pose du stencil) et tu sais quoi ? Il s’est passé plein de trucs dans mon cerveau. Je te montre ?

Tatouage de 5 heures : au début, tout va bien

14h03 — Le stencil est posé, je me contorsionne devant le miroir pour valider. Je regarde mon dos.

J’ai dans la tête une chanson de Garou un peu triste. Je me surprends à connaître le premier couplet par cœur. Ça, c’est parce que mon petit frère oubliait toujours l’album dans le poste radio de la voiture quand on partait en vacances.

Adieu omoplates. 

14h10 — C’est ti-par. Est-ce que je suis prête ? Un peu mon gars. Ça fait trente fois que je tente de classer tous mes tatouages en fonction de la douleur des emplacements. C’est tout le casting de Predator dans ma tête. Fais-moi mal, j’suis là pour ça.

14h15 — Pffff, une broutille. Ouais, enfin, t’emballe pas trop meuf. À chaque fois c’est pareil. C’est comme si tes angoisses disparaissaient au premier coup d’aiguille. Ça pique juste un peu, ouais ouais mon cul. C’est juste une défense de ton corps pour te donner un peu de courage. On en reparle dans trente minutes.

14h50 — Tu vois.

14h53 — Au fait, il s’emmerde pas trop mon mec, enfoncé de la moitié de son corps dans le canapé ? « Tu peux aller faire un tour si tu veux », « J’ai pas reçu de mail ? », « Ouais non le Troll Bubblegum on s’en fout ».

15h15 — Il est vachement gentil le tatoueur de me toucher avec son doigt à l’endroit où il va piquer. Imagine il ferait pas ça. Genre comme quand tu fais un massage en effleurant sans prévenir que tu changes d’endroit. Les sursauts de ouf. Ahah. Putain rigole pas meuf, bouge pas. BOUGE PAS.

À lire aussi : Fais ton Street Tattoo sur madmoiZelle depuis chez toi !

Serrer les dents… Mais pas trop !

15h28 — On m’avait pas prévenue sur la colonne. On m’avait pas prévenue du tout. C’est pas le moment de penser à tous les Fatality de Mortal Kombat XL (ni à la pub Smectalia). Non. NON.

15h45 — « Ah, on avance bien, cool. » *regarde une photo de l’avancement*. Ah.

tattooamelie

16h00 — Une pause ? Ah mais non, c’est pas cool ça. Gros soulagement pour reprise plus difficile encore. « Tu peux me passer le Coca ? ». Quand même.

16h13 — Une personne rentre dans la pièce, « Chanmé hein ?! ». Et t’as encore pas vu quand le tatouage sera cicatrisé avec mon dos nu de compet’. Accessoirement, je devrais toujours me promener avec une main secourable pour me mettre de la crème. J’avais pas encore pensé à ça.

16h22 — *Serre les dents (mais pas trop) (sinon elles vibrent).*

16h45 — On dirait que j’ai trouvé mon rythme de croisière, comme dirait ma grand-mère ou les traductions françaises cucul des films américains au cinéma. Sérieusement, il suffit de ne penser à rien, faire le vide. Du noir. Du noir dans ma tête.

17h02 — En fait, c’est comme si un scalpel venait doucement découper… STOP.

Tatouage de 5 heures : essayer de penser à autre chose

17h04 — Ce serait cool que dans les Sims la partie continue même quand t’es pas là. Du coup tu reviendrais quelques jours plus tard et ton sosie aurait brûlé sa chambre et fait trois gosses à La Mort.

17h07 — J’ai plus de sang dans les fesses.

17h33 — Tente de pas penser à ce qui se passe sous ta peau en ce moment. Tente de pas penser à ce qui se passe sous ta peau en ce moment.

17h50 — Fuck le soutif en papier, je l’enlève. Toutes les personnes de cette pièce ont déjà vu des boobs. Peut-être pas compressés contre des genoux, en position fœtale. Mais quand même.

17h55 — BON, VA FALLOIR ARRÊTER D’AVOIR LA REINE DES NEIGES DANS LA TÊTE MAINTENANT.

18h00 — Et merde.

« Au quotidien. Au. Au. Au. Au quotidien »

5 heures de tatouage : une lutte constante entre corps et esprit

18h10 — Bon, ça commence à piquer sévère. Mon corps de Buddha impassible commence à fatiguer. En fait, le tatouage c’est vraiment une lutte constante entre corps et esprit.

Le but étant de faire taire le corps qui hurle « SORS-MOI DE CE TRAQUENARD PUTAIN FUYONS » à coup de « Maintenant que c’est commencé on TERMINE ».

Tu m’étonnes que t’es dead en sortant et que tu lâches la moitié de ton SMIC en jetant littéralement les billets de ton portefeuille.

18h15 — C’est comme si on grattait une plaie ouverte avec les baguettes de Sushi Sho… STOP.

18h20 — En fait, c’est comme le jeu du « devine ce que je dessine sur ton dos » (PS : c’est toujours tes initiales. Ou un cœur. Ou une bite). Genre là je suis sûre qu’il est sur la partie haute de la fleur du milieu. *Attend que le tatoueur ait terminé de piquer et se retourne* Absolument pas.

18h34 — C’est tellement le volcan Volvic entre mes omoplates que n’importe quel contact différent de celui de l’aiguille me fait l’effet d’un baiser dans le cou au saut du lit. Même l’essuie-tout mouillé qui râpe. C’est dire.

18h40 — Plus que la nuque et c’est terminé. Finish. Adios. Je reprends le train et je pars m’emballer dans le plastique façon saumon papillote.

18h45 — C’était donc le pire pour la fin. Je lance un unique et pudique râle d’agonie (qui ne ramène aucun de mes serviteurs sur le champ de bataille). On dirait un « Om », paupières closes. C’est peut-être ça l’ataraxie de l’âme. Peut-être pas.

Se faire tatouer : 5 heures après, le retour à la normale

18h50 — « C’est fini ? Genre, fini fini ? » *Fait craquer son cou* mauvaise idée *se rabat sur les doigts de la main droite*

19h00 — BOOM BÉBÉ. *Tente de prendre une pose pas trop dégueu’ malgré les courbatures et pense que ça ferait un super incipit de film porno*

albanisaak

19h10 — Retour à un état cérébral normal. À base de : ma carte Jeune était pas dans l’avant de mon sac à dos ? Et j’espère que le chien a pas pissé partout.

Sinon, c’était vachement cool. Mais maintenant, ça gratte.

Encore merci à Alban Isaac pour son super boulot et ses mains douces, à Woody Hills pour son accueil et tout le reste ! 

À lire aussi : Comment bien prendre soin de ses tatouages ?

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Les Commentaires

7
Avatar de Chloe_Pot
24 décembre 2019 à 17h12
Chloe_Pot
Moi pendant mon tattoo de 6h30! Exactement ça ! "plus qu'une fleur ! Je le sens !... Ha non il en reste 3..." Puis le coup du "ne pense à rien... On dirait qu'on me charcute au scalpel quand même... FERME TA GUEULE !". Et effectivement moi aussi j'ai pensé à la crème PENDANT mon tattoo dans le dos... "ma sœur est en vacances... Je suis seule pendant 10 jours... Je la mets comment mon homeoplasmine ?!?!".
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Voir les 7 commentaires

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