« Je ne pensais pas qu’il y avait autant de femmes de détenus ». Maeva, 22 ans, s’est retrouvée du jour au lendemain à élever seule ses deux enfants, après que son mari a été incarcéré. Elle commence alors à partager son quotidien sur Tik Tok, sous le hashtag #FemmeDeDetenu, qui agrège près de 2000 vidéos. Interrogée par nos consoeurs de Streetpress, elle raconte comment la plateforme lui a permis de trouver des alliées qui partagent la même expérience et se sentent isolées.
S’entraider et ne plus être isolée
Outre la mise en relation essentielle que permet le réseau pour rompre avec la solitude et trouver du soutien dans les moments difficiles, Tik Tok devient aussi une mine d’or pour les conseils du quotidien, révèle Streetpress, qui a rencontré plusieurs femmes de détenus dans le cadre de l’article. Entre des tutos sur comment préparer un colis pour un conjoint incarcéré et des vidéos sur les choses à savoir avant une visite au parloir, les utilisatrices ont accès à des informations essentielles, disponibles nulle part ailleurs.
« Ces femmes sont confrontées à l’univers carcéral parfois jargonneux. UVF, Cap, Spip,… une flopée d’acronymes et de sigles à décoder. « Nous sommes beaucoup à être dans le flou », observe la jeune Maeva. Si quelques groupes Facebook existent pour échanger et trouver des conseils et des solutions, aucune association nationale ou organisation n’existent pour accompagner les proches de détenus ».
« Mon mari est en prison » : les femmes de détenus se serrent les coudes sur TikTok. Streetpress 20/03/24
Parmi elles, certaines cherchent aussi à casser les préjugés sur les femmes de détenus.
Tik Tok permet ainsi de visibiliser le quotidien de ces femmes, comme en témoigne Naïma, également interrogée par Streetpress. « Je raconte mon histoire pour partager ce que je vis et faire de la visibilité. »
Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.
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