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« Tampon, notre ennemi intime » : une enquête choc sur la composition des tampons

Le syndrome du choc toxique et la composition des tampons hygiéniques sont au cœur de ce documentaire, diffusé mardi 25 avril à 20h50 sur France 5.

Mise à jour du 26 avril 2017 — Le replay du documentaire Tampon, notre ennemi intime est disponible !

Initialement publié 25 avril 2017 — Margaux a 23 ans, elle est infirmière. Justine a 26 ans, elle est psychanalyste. Le documentaire-enquête d’Audrey Gloaguen et Victoria Kopiloff s’ouvre sur leurs témoignages.

Toutes deux racontent l’espèce de « grosse grippe-gastro » qui les a envoyées chez leur médecin. Lequel les renvoie vers les urgences, avec un diagnostique erroné. Appendicite pour l’une, scarlatine pour l’autre.

À l’hôpital, ce n’est plus elles qui racontent la descente aux enfers, mais leurs proches, qui ont assisté, impuissants, à la détérioration rapide et dramatique de leur état de santé.

Les symptômes graves se multiplient : altération de la peau, nécroses, défaillances des organes vitaux… Les médecins ne comprennent pas ce qui leur arrive. Le documentaire décrit le drame qui se joue comme un mauvais épisode de Dr House.

L’équipe de soignants arrive à localiser l’infection à temps et à leur sauver la vie. Mais elle ne sait toujours pas expliquer l’origine de leur mal.

Les deux femmes portent encore aujourd’hui les séquelles de cette maladie, qu’elles ont mis de longs mois à pouvoir nommer. En effet, elles sont sorties de l’hôpital avec le mauvais diagnostique.

Choc toxique : « on m’a dit que c’était une MST »

Margaux et sa mère expliquent que les médecins ont d’abord cru à une MST, accusant plus ou moins directement la jeune infirmière d’avoir une vie sexuelle irresponsable.

Si les deux jeunes femmes ont frôlé la mort, et qu’elles ont dû attendre si longtemps avant de comprendre d’où venait ce choc sceptique, c’est parce que cette maladie est extrêmement rare, que les médecins ne sont pas formés pour la reconnaître et, surtout, que personne ne fait le lien entre le port d’un tampon et le déclenchement d’un choc toxique.

C’est ce constat et ce lien que l’enquête-documentaire d’Audrey Gloaguen cherche à établir. On quitte alors les témoignantes pour suivre les recherches du Professeur Gérard Lina, au CHU de Lyon. C’est notamment son équipe qui avait appelé à une collecte de tampons usagés en octobre dernier. 

Le choc toxique et les tampons

Cette collecte avait été l’occasion pour nous de faire un point sur le syndrome du choc toxique et son possible lien avec l’utilisation de tampons… dont on ignore tout de la composition. 

Ce besoin de transparence et de recherches pour plus de sécurité, c’est aussi le combat de Lauren Wasser. Cette mannequin américaine a perdu une jambe suite à un syndrome du choc toxique.

Dans ce documentaire-enquête Tampon, notre ennemi intime, Audrey Gloaguen nous emmène à la rencontre de celles et ceux qui essaient de faire avancer la recherche, en levant le mystère sur la composition des tampons, et des facteurs déclencheurs du SCT. (Syndrome Choc Toxique).

Tampon, notre ennemi intime, un documentaire angoissant ?

Je vais être franche. Le titre et toute la séquence d’introduction du documentaire m’ont fait monter à 12/10 sur l’échelle de l’angoisse. À 40 minutes sur 72, j’avais envie de brûler le rayon tampons hygiéniques de mon supermarché.

Je ne suis pas la seule à avoir été choquée par les révélations de cette enquête. Sur France Inter, Sonia Devillers en a fait le sujet de sa chronique, incitant tout le monde à regarder ce documentaire :

« 600 cas de Syndrome du Choc Toxique et 100 morts plus tard, le tampon RELY super-absorbant de Procter & Gamble a été retiré du marché, il y a 30 ans »

Ambiance.

Mais cette enquête n’a pas vocation à culpabiliser les femmes qui utilisent des tampons, à base de « vous vous mettez en danger, informez-vous, et qu’on ne vous y reprenne plus ! ». Tout son intérêt à mes yeux est de sensibiliser à la réalité de cette maladie, qui bien que très rare (une vingtaine de cas seulement en France l’année dernière), peut provoquer la mort.

Sensibiliser les utilisatrices, à ne pas minimiser les symptômes, croyant être juste très fatiguée (comme Lauren Wasser). Sensibiliser les médecins, à poser la question de savoir si la femme qui présente ces symptômes a porté un tampon récemment, par exemple.

Et en parallèle, informer sur l’état de la recherche en cours. En 2016, une pétition était lancée par Mélanie Doerflinger, à l’attention des fabricants de tampons. Elle a récolté plus de 250 000 signatures, et retenu l’attention des pouvoirs publics. Sans suite à ce jour…

Ce que montre aussi ce documentaire, c’est que le manque d’information sur la composition des tampons est un obstacle à la recherche. En effet, on y apprend que les scientifiques réalisent leur propre analyse des cotons et matières utilisées. Ce qu’ils trouvent alors n’est pas rassurant : des pesticides, des perturbateurs endocriniens, des substances cancérigènes, des traces de produits chimiques dangereux pour la santé… 

Tampon, notre ennemi intime, mardi 25 à 20h50 sur France 5

Le documentaire d’Audrey Gloaguen et Victoria Kopiloff sera diffusé sur France 5, mardi 25 avril à 20h50. Il est disponible en avant-première sur Télérama pendant 24h.

Voici sa bande annonce.

https://youtu.be/oTS1U6c2_pA

« C’est un film coup de poing. Il dévoile la composition secrète d’un objet qui a participé à l’émancipation des femmes mais qui pourrait bien être aujourd’hui leur ennemi le plus intime : le tampon. Des analyses inédites ont été faites en laboratoire et elles révèlent des substances toxiques. »

À retrouver sur France 5

La présence de perturbateurs endocriniens, un lien avec l’infertilité ?

Invitée de l’émission Les Maternelles, la réalisatrice Audrey Gloaguen est également revenue sur une autre conséquence de la présence de produits chimiques douteux dans les tampons industriels.

En effet, les chercheurs qui ont procédé à l’analyse chimique de tampons ont été les premiers étonnés d’y déceler des phtalates, un perturbateur endocrinien susceptible d’affecter la fertilité des utilisatrices.

On sait déjà que certaines substances chimiques peuvent affecter les organes reproducteurs, mais personne n’avait pensé au tampon comme vecteur de « contamination » de l’organisme par ces substances.

Entretien avec Audrey Gloaguen, réalisatrice de Tampon, un ennemi intime

L’intégralité de l’interview est disponible sur la chaîne YouTube des Maternelles. Son écoute m’a presque autant interpellée que le visionnage du documentaire. Sa réalisatrice persiste et signe : les découvertes qu’elle a pu faire au sujet des tampons sont préoccupantes, et la réaction des pouvoirs publics à ce sujet se fait attendre…

Avais-tu déjà entendu parler du syndrome du choc toxique, et du lien possible avec l’utilisation de tampons ? Des problèmes potentiels causés par les tampons super-absorbants ? As-tu regardé le documentaire ? Viens en discuter dans les commentaires !

À lire aussi : Un tampon qui vous veut du mal – Le dessin de Cy.


Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.

Les Commentaires

45
Avatar de Jus d'orange au sel
3 mai 2017 à 23h05
Jus d'orange au sel
Okay bien flippant tout ça J'ai pas vu le reportage et pas franchement intéressée pour le voir (les reportages alarmistes je commence à en avoir un peu ma dose^^ et ce que j'ai retenu globalement c'est que plus ça vient des grandes industries et plus le produit craint globalement, que ce soit un pull, un tampon ou du nutella pour moi c'est un peu kifkif), mais j'avais eu l'existence du choc toxique en lisant les notices des tampons... où ils indiquent aussi combien de temps il faut le laisser max. Après là où ça m'inquiète un peu c'est quand vous dites qu'en théorie on est pas sensé introduire de *trucs* dans le vagin et bien laisser couler les règles, et qu'à ce titre, la cup serait toute aussi dangereuse... ? hum des enquêtes sur la dangerosité des choses seraient appropriées!
Bon après perso, je n'utilise plus de tampons depuis 2 ans, je les supportais plus (douleurs et lors de la dernière utilisation j'ai eu mal pendant 1 semaine, je me suis dit que ça suffisait carrément). En passant à la cup je n'ai plus jamais eu aucune réaction
Et sinon bravo aux madz qui ont l'air de s'y connaître en compositions, vous avez toute mon admiration pour vos commentaires instructifs !
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