Taj Mahal, inspiré d’une histoire vraie, est un film haletant sur les attentats ayant frappé Mumbai en 2008. Une œuvre au grain douloureusement réel, à l’écho un peu trop familier, en particulier après les attentats contre Charlie Hebdo en France le 7 janvier 2015 puis ceux à Paris le 13 novembre de la même année…
Taj Mahal, de la réalité au long-métrage
Le film raconte comment Louise, une jeune Française qui vient d’arriver à Bombay avec ses parents dans l’intention d’y rester deux ans, et qui séjourne à l’hôtel Taj Mahal, se retrouve coincée dans sa chambre ce soir-là, à la merci des terroristes qui attaquent l’établissement. On la voit tenter de se cacher, tenter de survivre durant cette terrible nuit, uniquement en contact avec son père par téléphone portable.
Le scénario en lui-même n’est pas le plus impressionnant qui soit : il aurait peut-être été encore plus traumatisant de réaliser le film du point de vue de l’un des otages retenus au rez-de-chaussée de l’hôtel. Mais Taj Mahal
est puissant, avec un véritable scénario haletant qui prend le spectateur à la gorge et le force à retenir sa respiration. La question qui se pose — Louise survivra-t-elle ? — n’est pas vraiment originale… mais la solitude extrême de la jeune fille pendant toute la durée de l’attentat a un effet très angoissant.
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La solitude et le suspense
Le jeu de Stacy Martin, l’actrice qui interprète Louise, est assez impressionnant puisqu’elle est le personnage principal de Taj Mahal et qu’elle en porte la majeure partie seule. Elle parvient à soutenir un poids non négligeable sur ses épaules, à incarner une ado prise au piège, terrifiée, désespérément seule — une ado qui ne reverra peut-être jamais ses parents, mais qui a l’occasion de communiquer une dernière fois avec eux par téléphone.
Le film entier est un concentré de traumatisme, d’angoisse et de coeur qui bat trop fort. L’angoisse pour Louise d’être trouvée par les terroristes, de mourir parce qu’elle se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment, de ne jamais revoir ses parents parce qu’elle a décidé de rester à l’hôtel plutôt que de sortir dîner en ville avec eux…
Le traumatisme d’un attentat
Le film dépeint en filigrane l’injustice du principe même de l’attentat, les victimes qui ne sont que des dommages collatéraux pour une prétendue plus grande cause, le traumatisme qui en résulte pour tous : témoins, victimes directes et leurs proches…
J’ai cependant regretté que Taj Mahal ne s’attarde pas plus sur le traumatisme général qui a résulté des attentats à Mumbai cette année-là, et se focalise uniquement sur l’histoire de cette jeune fille. Cependant, il me semble que cela n’était tout simplement pas le but du film, qui est comme dit un film plein de suspense.
Si vous cherchez un film où le suspense est très fort, où vous passez votre temps à retenir votre souffle, et où l’humanité du personnage est constamment mise en avant, vous avez trouvé le choix parfait. Taj Mahal sort en salles françaises le 2 décembre 2015 !
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