Il y a des musiques idéales pour se faire des films. Celle des Scissor Sisters, par exemple, j’ai tendance à l’imaginer sur une comédie musicale très colorée, peuplée de gens très très drôles mais aussi très très au bord de la crise de nerf.
L’association d’idée vient plutôt facilement quand on écoute Ta-Dah, le nouvel album du groupe. Comme son aîné, Scissor Sisters, le bougre est très dansant, disco jusqu’au bout des ongles. Il sonne parfois disco-70s, idéal pour faire bouger le petit cul de Travolta dans La fièvre du samedi soir – la voix de Jake Shears, le chanteur, prend facilement les intonations d’un Bee Gees qui aurait eu un incident de braguette. Parfois, (comme sur She’s My Man) on se croirait plutôt dans Flashdance, et les années 80s nous agitent leurs jambières sous le nez. Dans tous les cas, l’envie de danse prend à tous les coins de piste : que je sois en train de pendre une chaussette ou de lire ma facture France Télécom, quand j’entends les Scissor Sisters, j’ai envie de faire chauffer le dance-floor.
Ce réflexe primaire passé, je goûte les qualités de conteur du groupe. J’écoute leurs histoires d’amour, de mort et de fêtes. Et c’est là que je me fais ma comédie musicale de moi que j’ai. Par exemple, quand j’entends Kiss You Off, histoire de rupture chantée par Ana Matronic, je vois l’héroïne devant son miroir, en train de s’appliquer une bonne dose de rouge à lèvres, déterminée à en finir avec son amour merdeux. Elle ne chouine pas dans son pot de Nutella, non : elle s’apprête à sortir pour faire une croix sur tout ça. Ca n’est pas un râle de pleureuse, c’est une déclaration d’indépendance. Glamour et brut de pomme, mon bonhomme.
Sur Oooh, ma préférée, mes héros ont décidé de bouger et faire bouger. Plus disco-paillettes que jamais, ils débarquent dans une fête un peu huppée, ça les emmerde, ils décident de dérider un peu l’assistance. Et vlan : bougeons, mes petits fions ! Ca va vite, c’est survitaminé, ça file la pêche.
Pour une scène calme et un peu plus mélancolique, je choisirais The Other Side. Jake Shears ne pousse pas sa voix, c’est plus rêveur, et puis après tout le texte parle d’attendre quelqu’un de l’autre côté, dans une autre vie. Bref, je me fais des films et je m’imagine dedans. Ca me fait un bien fou, personnellement. Ceci dit, je te rassure : pas besoin d’en passer par là pour apprécier Ta-Dah. Avoir envie de prendre son pied en s’agitant suffit amplement. Et c’est déjà beaucoup.
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
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TA DAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH!