Dans l’épisode précédent, je vous narrais avec moult passion et paillettes ma candide découverte du Sziget… Mais sans trop m’appesantir encore sur les scènes qui le composent. Car si des artistes mondialement connu•e•s sont invité•e•s chaque année, il serait dommage de se rendre sur l’île pour se contenter d’alterner entre les deux scènes principales !
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Ben oui, attendez, vous ne pensiez pas qu’un festival aussi vaste s’arrêtait à quelques concerts et du camping ?! Et d’ailleurs, le Sziget, ce n’est pas que de la musique. Vous avez beau l’avoir lu quelque part avant de vous rendre sur place, vous finissez toujours pas être surpris•e et oublier vos affaires de yoga.
Voici donc au programme de ce nouvel épisode : des licornes, du blues, du théâtre de rue, une plage, des cirques et des acrobates, des effets sons et lumières, de la couleur et mon histoire d’amour avec un jeune ténor (j’y crois encore) !
Des têtes d’affiche au taquet…
Au bout de la 23e édition, le Sziget Festival, il pèse. La programmation déborde chaque année de grosses pointures comme d’artistes moins connu•e•s, et je ne suis pas certaine que le festival doive se plier en quatre pour les convaincre de venir. Cette année n’a pas fait exception : il y avait du lourd, et on pouvait sentir jusque dans le fond de la foule que les gens kiffaient être là.
Généralement, les artistes et groupes internationaux sont répartis entre les deux scènes principales du Sziget, les deux gros machins que vous ne pouvez pas décemment rater et mes points de repère pour la vie, la Main Stage et la A38 Stage. C’est donc devant l’énorme Main Stage que j’ai eu le plaisir d’assister, par exemple, au grand retour de mon adolescence : Limp Bizkit.
Papy metal (non) © Marine Stieber
Je ne saurais d’ailleurs que trop vous recommander de ne pas vous moquer du groupe, en mode « héhé les papys du métal héhé », comme nous avons pu le faire avant le concert. Non seulement ils ne plaisantent pas avec leurs gros sons de basse qui tachent… Mais en plus, ils ont osé se tirer sur Stayin’ Alive des Bee Gees ! Plus beau troll du festival.
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Pas tout à fait la même ambiance mais tout aussi cool, Marina and the Diamonds, que j’ai enfin pu voir en live, et dont les poses étudiées dans sa jolie combinaison en latex violet ont fait le bonheur des photographes. Je vous confirme qu’elle a une voix de fifou dans la vraie vie aussi. Mais j’en suis encore à me demander comment elle supportait cette combi par 40°C à l’ombre en sautant partout.
Sans oublier les Tings Tings à l’énergie contagieuse, ou Ella Eyre et Passenger qui ont attiré du monde sous la vaste tente de l’A38 Stage. Rien qu’entre ces deux scènes, il y avait de quoi passer son temps à courir partout.
J’ai raté, hélas, Florence + the Machine et José Gonzalez, car il faut bien faire des choix (cornéliens) dans la vie (soupir). En revanche, lorsque j’en ai eu assez des effets sons et lumières des Major Lazer, je suis partie faire un tour au hasard de la nuit… et je n’ai pas regretté ma promenade.
…et des scènes alternatives loin d’être en reste !
Pensez ! Je me suis retrouvée installée dans un pouf, juste devant la scène du Fidelio Classical & Jazz Stage, un beau ténor me chantant à genoux une douce mélopée. Bon, le but du Moltopera, petit sketch chanté, était de prouver que le chant d’opéra pouvait émouvoir quelles que soient les paroles… et lors de la seconde version, la mélopée disait en gros « Des patates et du fromage, comme j’aime les patates au fromage ». Mais peu importe : je n’en étais que plus encore sous le charme.
Derrière le Fidelio © Marine Stieber
Eh oui, tous les soirs vers 21h, une troupe de talentueux chanteurs hongrois se produisaient sur la scène du Fidelio, pour un spectacle interactif, beau et drôle auquel même les plus réfractaires à l’opéra ne sauraient résister. Bon, en ce qui me concerne, il ne m’en fallait pas beaucoup : fan devant l’Éternel des voix lyriques, je donnai mon coeur sur Nessun Dorma, et mon corps pour danser sur la reprise opéra d’Always Look on the Bright Side dans les bras de mon ténor. J’ai gloussé lorsqu’il m’a baisée la main pour me dire adieu.
Ne me jugez pas.
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Ah, mais soit. Il n’y a pas que la scène classique non plus, au Sziget. D’ailleurs, au Fidelio, il y avait aussi du jazz. Et quelques pas plus loin se tenait la Blues-Irish Stage qui, comme son nom l’indique, dispensait allègrement un autre type d’ambiance.
Au Colosseum © Marine Stieber
Si, en arrivant au Sziget, les organisateurs eux-mêmes vous incitent à faire autre chose que des allers-retours entre les scènes principales, ce n’est pas pour rien. L’âme du festival, c’est la multitude de petites scènes éparpillées sur toute l’île, et qui revendiquent chacune un style. Il faut se laisser flâner, être curieux•se… C’est le meilleur moyen de se retrouver par hasard sous une construction en bois baptisée le Colosseum où l’on joue de l’electro, ou de se perdre dans l’Afro-Latin reggae village, par exemple.
Et peu importent vos styles musicaux de prédilection : vous allez aimer. (Par contre c’est pas donné à tout le monde de se faire draguer par un ténor, DÉSO.)
La Art Zone, ou « toi aussi créé une licorne »
De plus, en vous baladant sur « l’île de la Liberté », vous pourrez admirer son aménagement spécial à l’occasion du festival. Chaque recoin est un prétexte pour déposer là une nouvelle sculpture ou performance d’art contemporain, du mur géant Before I Die sur lequel chacun•e est invité•e à écrire tout ce qu’ils ou elles veulent faire avant de mourir… à la Design Zone, pour découvrir des créations ou proposer la vôtre.
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Ou alors, vous pouvez carrément dire « fuck off j’veux dormir dans l’herbe », et entrer dans l’espace privilégié et presque calme de la Art Zone pour vous installer sous un gorille en fleurs ou, euh… Des pantalons.
L’idée est de créer un espace artistique, et de laisser les festivalier•e•s s’en accommoder comme bon leur semble. Certain•e•s vont donc dormir sous le gorille en fleurs, ou dans les oeufs géants en bois (si).
D’autres préfèrent probablement fumer des pétards sous les couleurs des rétroprojecteurs la nuit pour en accentuer les effets, mais on ne les voit pas trop (rapport que la législation hongroise sur les stupéfiants est douloureuse pour l’anus).
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Enfin, une grande partie des gens aiment mettre la main à la pâte, et les ateliers de création ne désemplissent jamais. En même temps, quand on a la possibilité de travailler dans une Unicorn Factory, on n’y réfléchit pas à deux fois.
Tu vas faire quoi ? Tu vas rien faire. © Marine Stieber
Ou alors on fiche rien du tout, et on a le swag à cheval sur sa licorne. Vous faites ce que vous voulez, on vous dit.
Spectacles, détente et prises de positions
Normalement, au point où nous en sommes de cet article, vous commencez à comprendre qu’on ne va pas au Sziget que pour assister à des concerts. Il y a bien trop de choses à faire pour se contenter de zoner d’une scène à l’autre une bière à la main ! Après tout, le ticket d’entrée que vous payez assez cher comprend quelques centaines d’activités en tous genres, grâce auxquelles les journées s’enchaînent et ne se ressemblent pas.
À vrai dire, même sans consulter le programme toutes les cinq minutes, en marchant un peu on tombe rapidement sur un nouveau truc à essayer. Un cours de yoga. Un stand de massages gratuits. Un cours de danse orientale improvisé. Ou encore de quoi se faire une chevelure arc-en-ciel et une petite virée à la plage du Sziget au bout de l’île suivie d’une pause dans l’herbe ou sur les poufs pour regarder une nouvelle pièce d’un théâtre de rue.
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Et encore, là, c’est de la totale impro. Mais il y a un certain nombre de spectacles et performances qu’il faut à tout prix se noter dans son agenda festivalier, notamment au Cirque du Sziget. Rassurez-vous, point de clowns ici, mais des acrobates et des danseurs époustouflants. Cette année, La Putyka, un « cirque contemporain », se produisait tous les jours, avec au programme comédie, acrobaties et marionnettes, tandis que le groupe argentin Fuerza Bruta faisait son show au Giant Street Theatre.
Comment ça, « n’en jetez plus » ? Si vous êtes déjà submergé•e•s par les activités, que devrais-je dire, moi, pauvre journaliste d’investigation (oui madame) qui ne savait plus guère où donner de la tête ? Je n’ai même pas encore parlé de la présence du Luminarium, la célèbre sculpture gonflable de 800 mètres carrés qui vous perd dans un monde rebondi de lumières et de couleurs !
Hé, attendez, ne partez pas ! D’accord, je vais passer sur le Hungaricum Village, qui oeuvre pourtant à partager la culture et les traditions hongroises… Mais impossible de faire l’impasse sur le Magic Mirror, dont c’était le 15e anniversaire cette année ! Et pour cause : l’endroit, véritable scène LGBT, apporte une nouvelle pierre à l’édifice de « l’île de la liberté » en proposant spectacles et tables rondes sur le sujet.
Le Magic Mirror © Marine Stieber
Et ce n’est probablement pas un hasard si c’est le Magic Mirror qui a accueilli les Pussy Riots, pour une conférence dont je vous parlerai très bientôt… (Si vous êtes sages.)
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Les Commentaires
PS: non, non je ne suis absolument pas fan de ce festival!