Ça fait bien longtemps que System Of A Down n’a pas donné de vrai signe de vie. On a eu, certes, un featuring avec Linkin Park (ou le mash-up parfait de tes années collège) et un passage à Rock en Seine en 2013, mais ce n’est pas grand-chose à se mettre sous la dent pour les gros fans…
L’info du jour est donc une grande nouvelle, mais teintée de gravité : le groupe remonte sur scène pour une tournée internationale de sept dates en 2015 ! Voici où et quand vous pourrez secouer vos cheveux :
- Le 10 avril à Londres (Wembley Arena)
- Le 13 avril à Cologne (Lanxess Arena)
- Le 14 avril à Lyon (Halle Tony Garnier)
- Le 16 avril à Bruxelles (Forest National)
- Le 17 avril à Amsterdam (Ziggo Dome)
- Le 20 avril à Moscou (Olympisky)
- Le 23 avril à Erevan (Republic Square)
S’il fallait ne retenir qu’une date, ce serait bien cette dernière : pour la première fois, le groupe, dont tous les membres partagent des origines arméniennes, va se produire sur scène à Erevan, capitale de l’Arménie. C’est le point culminant de cette tournée baptisée #WakeUpTheSouls (littéralement « réveiller les âmes ») qui n’est pas là que pour faire sauter du monde en l’air.
Sur le site officiel de System Of A Down, on peut lire ce communiqué :
Le premier génocide du XXème siècle a été perpétré par les Turcs Ottomans contre les populations arméniennes, grecques et assyriennes de l’empire. L’échec à empêcher ces atrocités et à punir les coupables a mené vers un cycle moderne de génocide.
Suite à ce meurtre de masse ayant eu lieu autour de la Première Guerre Mondiale, il n’y a eu ni procès de type Nuremberg, ni tribunaux internationaux dédiés à faire peser la justice sur les coupables, ou à offrir des réparations et des droits aux victimes. En lieu et place de la justice, la Turquie a fait jouer son contrôle d’hydrocarbures et son capital géopolitique pour bloquer la restauration territoriale et les réparations à l’Arménie prévues par Woodrow Wilson.
L’État turc, ayant échappé à ses responsabilités dans cette tentative d’annihiler une nation toute entière, récolte toujours les fruits de son crime. Ses leaders actuels, encouragés par l’inaction du monde entier, tentent de renforcer une règle type « bâillon » empêchant les États-Unis et d’autres gouvernements de parler honnêtement de cette atrocité.
Les histoires affreuses de ce premier génocide moderne ont couvert les « Unes » du New York Times dès 1915. La réponse humanitaire à ce crime venue des États-Unis, depuis la Croix-Rouge américaine jusqu’au Near East Relief, a marqué l’émergence de l’Amérique en tant que pouvoir humanitaire international. Mais malheureusement, l’échec du monde à punir les coupables a permis à ce génocide impuni de devenir un précédent qui a encouragé de nombreux tyrans — d’Hitler à al-Bashir — à utiliser le meurtre de masse comme un outil de pouvoir.
L’armée allemande, alliée de la Turquie ottomane, remarquant le fait que la Turquie a pu fuir ses responsabilités, a tiré de ces atrocités une terrible leçon : la capacité du monde à faire l’autruche face à l’extermination programmée d’un peuple entier, avec la guerre comme prétexte. Un jeune soldat allemand de la Grande Guerre, Adolf Hitler, écrira plus tard : « QUI SE SOUVIENT DES ARMÉNIENS ? » pendant qu’il orchestrait ce que nous appelons aujourd’hui l’Holocauste.
Notre réponse est : « NOUS NOUS SOUVENONS ! ».
Nous n’autoriserons pas les crimes des despotes, couplés à l’avidité des grandes puissances et à leurs intérêts au niveau des ressources, à effacer notre histoire.
Malgré la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide de l’ONU et d’autres entités internationales, dont le Bureau de Prévention des Atrocités aux États-Unis, le pire des fléaux créés par l’homme continue de s’étendre, car la réponse du monde à un génocide est vue comme un choix politique, et non comme une nécessité morale.
En exigeant une résolution juste et honnête du génocide arménien, nous disons « Plus jamais » à tous les autres génocides. Plus jamais nous ne resterons inactifs pendant que des gens sont assassinés à cause de leurs origines, de leur couleur de peau, ou de leur appartenance à un groupe religieux, comme ils l’ont été en Turquie, dans l’Europe des Nazis, au Cambodge, au Timor Oriental, au Rwanda ou au Darfour.
Il existe déjà en Turquie des âmes courageuses qui, risquant des actions légales, la persécution, et même la violence, appellent ouvertement à la reconnaissance du génocide arménien et à des réparations. De nombreux citoyens turcs partagent ces valeurs humanitaires, mais ne font pas entendre leurs voix, menacés par un gouvernement qui, depuis trop longtemps, fait barrage à la paix que seules la vérité et la justice peuvent apporter. Il est temps de briser le silence.
À l’occasion de ce centenaire solennel, merci de vous joindre à nous et aux citoyens turcs à la conscience claire, de vous élever pour la vérité et la justice, de demander à leur Président et à leur Parlement d’accepter la responsabilité, morale et matérielle, de la République Turque dans le génocide arménien.
Avec votre aide, ce pas historique effectué par le peuple de Turquie dans l’esprit de la solidarité humaine, de la compassion et de la justice ne va pas seulement guérir les blessures créées par un génocide précis, mais représentera plus largement une étape majeure vers une nouvelle ère — une ère sans génocide.
Merci,
System Of A Down.
Vous pouvez en savoir plus sur vos moyens d’action, sur ce génocide et sur la tournée en vous rendant sur le site officiel de System Of A Down. Alors, prêt•e•s à pogoter pour la bonne cause ?
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