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Vie quotidienne

Les allergies au pollen, la mutinerie par ton propre corps

Le printemps est arrivé avec ses bourgeons et ses petits oiseaux qui gazouillent. Mais au fond de son baluchon, on trouve aussi tout un tas d’allergies qui empoisonnent la vie de Lucie, qui vous raconte son calvaire.

Article initialement publié le 24 mars 2016

Ça y est, c’est officiel : le printemps est arrivé pour faire sentir bon la fleur des champs autour de nous !

Le truc nettement moins sympa, c’est qu’alors que tu étais parvenu•e à te débarrasser de la grippe ou de ton petit rhume hivernal, voilà que ton nez recommence à couler tout seul, comme si de rien n’était…

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Puisqu’il faut cesser de se voiler la face, je suis désolée d’être celle qui va te l’apprendre, mais voilà, c’est le cycle de la vie : les allergies au pollen sont déjà de retour.

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Le froid était pour moi le prix de la liberté.

Pendant cette période, c’est comme si ton corps complotait contre toi pour se venger de ce que tu lui fais subir pendant le reste de l’année. Mais ce qui est vraiment terrible dans cette histoire, c’est que non seulement les symptômes sont désagréables… ils sont surtout absurdes !

Par ailleurs, si tu as envie de remettre le nez dehors, mais que les allergies ne t’y encouragent pas franchement, tu peux commander ta box Fini d’hiberner, conçue par Élise !

Elle contient de quoi remplir ton estomac (évidemment), de la déco green, des accessoires pour te pousser hors les murs et des contenants que tu exhiberas avec fierté. Mais pas d’antihistaminiques, j’avoue.

COMMANDE TA BOX FINI D’HIBERNER

La farandole des mouchoirs

L’un des fléaux de l’allergie, c’est sans aucun doute le dégoulinement nasal ininterrompu qui te prend à toute heure du jour et de la nuit. Il n’y a rien à faire pour y remédier.

Même quand tu as l’impression d’être parvenu•e à vider les stocks, le réapprovisionnement est d’une rapidité déconcertante, comme s’il y avait une unité d’élite de la morve prête à intervenir à tout moment.

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Ne la laissez pas s’échapper !

Au fond, on pourrait voir une forme de prestige derrière tout ça, il y a tout de même de quoi s’émerveiller devant les capacités manifestement infinies d’emmagasinage de liquide de ton nez.

Néanmoins, l’enveloppe mouchoirs explose au détriment des budgets plus sympas comme le budget comté ou le budget infusion au tilleul.

Et surtout, c’est vite lassant de passer son temps à se moucher, ce n’est pas une activité stimulante d’un point de vue neurologique, ça ne permet pas d’être multitâche et ça te fait arrêter ce que tu es en train de faire.

Alors vu que c’est toutes les deux minutes, ça ne te rend pas très productif•ve. Sans parler de la peau délicate autour de ton nez qui n’accepte pas l’agression et rend le mouchage douloureux en plus d’être rébarbatif. Comme si on avait besoin de ça en plus.

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L’éternuement beatbox

D’un côté, il y a donc ton nez qui se la joue BFM TV avec son flux sans interruption, et de l’autre, il y a les éternuements. Alors bien sûr, dans le cadre des allergies, on ne parle pas de petit éternuement mignon de souris, qui fait sourire ton entourage tant c’est adorable.

Il ne s’agit pas non plus d’un seul éternuement, isolé, qui te permet éventuellement d’apprécier la politesse des individus autour de toi.

On part plutôt sur une grosse rafale d’atchoum qui peut tranquillement atteindre la quinzaine d’éternuements à la suite, et qui fait que tu ne sais plus trop qui tu es ni où tu habites quand tu émerges juste après.

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Ce qui est par ailleurs extrêmement vicieux, c’est que très souvent, ton nez chatouille sans que l’éternuement ne se décide à te libérer. La sensation de pré-éternuement demeure sans le plaisir de l’assouvissement, c’est d’un sadisme rare.

La seule solution qui s’offre à toi, c’est de te livrer à une drôle de gymnastique faciale consistant à essayer de faire en sorte que ça ne te chatouille plus le pic, le cap, la péninsule — comme si écarter outrageusement les narines était la clé pour mettre fin à tes tourments !

À lire aussi : Déclaration d’amour à mon nez aquilin

Pour te défendre de ces grimaces disgracieuses, tu peux toujours prétendre vouloir imiter un lapin ou la sorcière bien-aimée, mais à toi de voir si le contexte de ta discussion sociale accepte cette explication comme rationnelle.

Le frottement des yeux, de l’amour à la haine

Avec les allergies, l’intégralité de ton corps gratte (même l’intérieur des oreilles), et les yeux ne sont certainement pas épargnés, bien au contraire.

Ça commence souvent l’air de rien : tu te frottes vite fait les yeux parce que ça gratouille, avec désinvolture, entre deux cacahuètes. Et le frottement appelle le frottement, alors tu recommences. Et puis tu ne t’arrêtes plus jamais.

Le frottement appelle le frottement.

Ton œil devient progressivement complètement rouge, c’est beau comme un coucher de soleil. Il devient aussi douloureux. Donc maintenant, ça te gratte ET ça te fait mal.

Tu sombres dans une relation parfaitement abusive, où tu sais que l’apaisement que te procure le frottement va être éphémère et ne durer que quelques courts instants, avant de laisser place à une souffrance croissante à mesure que tu continues d’irriter ton œil. Mais est-ce que tu vas arrêter pour autant ? Non.

À lire aussi : L’allergie au soleil — Témoignage

C’est une situation qui te rend d’ailleurs tout à fait maboul, et il y a fort à parier que tu vas commencer à te parler à toi-même, à t’injurier et à te faire la leçon à voix haute, à base de « Arrête de gratter » ou de « Tu sais très bien qu’il ne faut pas ».

D’ailleurs, dans ces moments-là, tu oublies que tu étais en pleine conversation avec quelqu’un, qui t’offre son regard le plus dubitatif mais peut-être compatissant, c’est selon.

Ressembler à un lapin sans le côté mignon : la conjonctivite

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Si tu as été faible, que tu as frotté tes yeux et mis plein d’impuretés dedans, tu n’y coupes pas, tu te coltines une bonne petite conjonctivite.

Tu sais, c’est cet état tout à fait rassurant qui fait que le matin tu ne domines plus ton propre corps, et que tu ne parviens pas à ouvrir tes yeux parce qu’ils sont tout collés.

C’est aussi celui qui, si tu as des proches très attentionnés, fera qu’on ne te lâchera pas avant de savoir ce qui ne va pas, pourquoi tu es triste, mais enfin dis-le, explique, parle, je vois bien que tu viens de pleurer !

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Non, j’ai juste une conjonctivite.

La conjonctivite te donnera donc ce regard vitreux et triste alors que tout va bien dans ta vie.

La conjonctivite te donnera donc ce petit regard vitreux et triste alors que tout va bien dans ta vie. Au choix, il peut aussi donner l’impression que tu as abusé de substances illicites, mais si on t’accuse de telles pratiques, remets en question ton comportement.

De mon côté, la toute première fois que j’ai été sujette au rhume des foins (pour utiliser son petit nom), il a été accompagné du package conjonctivite, pour que je m’en souvienne toute ma vie. Elle s’est manifestée la veille de mon oral du bac d’anglais. J’ai eu une bonne note. Vous pouvez donc tirer cet état à votre avantage. À vous de jouer.

À lire aussi : Tu passes le bac demain ? Voici 3 clés de réussite en vidéo !

Les traitements incommodants

Me mettre délibérément des gouttes dans les yeux alors que je sais très bien que ce n’est pas agréable du tout, j’aime moyen.

La conjonctivite, en plus d’être extrêmement désagréable, a un traitement contraignant. L’amicale des lentilles ne verra sans doute pas le problème, et pour ça je la respecte.

Personnellement, me mettre délibérément des gouttes dans les yeux alors que je sais très bien que ce n’est pas agréable du tout, que je vais en avoir plein les sourcils car ma paupière refusera d’arrêter de se fermer au cours de mes dizaines de tentatives, j’aime moyen.

Il faut souvent le faire deux à trois fois par jour : va donc étirer tes paupières pour dévoiler la circonférence parfaite de tes globes oculaires au milieu de tes collègues à la pause déj’, en finissant couverte de solution désinfectante ruisselant sur tes joues. Un seul mot : dignité.

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C’est bon j’ai mis mes gouttes !

Pour poursuivre sur la question des traitements, les antihistaminiques, en plus d’être hasardeux à orthographier, ne sont pas très compréhensifs. La souplesse, ils ne connaissent pas. Rendre service, jamais de la vie.

Si tu n’en prends pas un tous les jours, ne t’attends pas à ce que le précédent fasse effet un peu plus de 24h, c’est niet. C’est pour ça que je te déconseille fortement de le prendre le matin pour privilégier une prise de médicament avant d’aller dormir.

Si tu as le malheur d’espérer une grasse matinée, ne compte pas sur ton corps pour te l’offrir. Tu vas plutôt te faire réveiller par une violente quinte de toux, te faire secouer par vingt-quatre éternuements, et surtout tu vas devoir te lever en quatrième vitesse car, évidemment, tu n’as plus de mouchoirs à proximité et que ton Vésuve nasal est entré en éruption.

De quoi commencer la journée avec le sourire !

L’asthme inopiné

Les allergies atteignent les fonctions respiratoires, et de fait, tu peux te retrouver avec quelques symptômes asthmatiques. Là encore, tout est dans le vice, car ils ne sont pas ouvertement assumés.

Tu n’en souffres pas au quotidien, donc n’es jamais préparé•e. Ils s’imposent à toi dans des moments d’insouciance, où tu te mets soudainement à parler comme Stevie dans Malcolm.

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Par exemple, tu as l’habitude de gravir les escaliers du métro avec la légèreté d’une biquette allant paître l’herbe fraîche de la montagne ?

À l’arrivée, tout en haut, tu ne comprends pas tout de suite pourquoi tu te mets à souffler comme un buffle, animal nettement moins soyeux, et avec la sensation d’avoir couru le semi-marathon de New York.

Le moindre effort prend l’allure d’un exploit, et si tu as le malheur de te relever un peu trop vite après avoir refait ton lacet, c’est la syncope.

L’incontrôlable toux

Parmi les symptômes asthmatiques, il y a bien entendu la toux. Si tu cours après ton bus, pense bien que tu vas avoir envie de tousser pendant la demi-heure qui va suivre, avec une petite gêne extrêmement déplaisante bloquée au fond de la gorge qui ne s’en ira pas, malgré les litres d’eau que tu pourras accumuler.

Tu te retrouves dans une situation d’impuissance absolue, et c’est à la fois frustrant et très agaçant.

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D’ailleurs, la toux d’allergie a une particularité fondamentale par rapport à la toux de rhume : c’est une toux qui a pour originalité de te chatouiller le dos, pile entre les deux omoplates. Donc tu tousses et te tortilles. Tu tousses, et ça te donne envie de te gratter le dos.

Sauf que tu n’es pas contorsionniste. Donc tu tousses, tu te tortilles, et tu élances tes bras en arrière pour essayer d’atteindre l’endroit inaccessible de la chatouille. On en revient à cette question de la dignité.

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Si tu es un ours, tu peux te gratter le dos avec un palmier.

Camarades allergiques, courage ! Notre souffrance devrait se calmer d’ici le mois de septembre après nous avoir bien pourri l’été, et on en a simplement pour un bon demi-siècle d’allergie. Ça passera vite, je suis optimiste.

Pour les autres, ne ricanez pas dans votre barbe, ça peut vous tomber dessus à tout moment. Surtout qu’il n’y a rien de génétique dans cette histoire. Tremblez, votre tour viendra.

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Les Commentaires

12
Avatar de feudeneig
22 avril 2018 à 19h04
feudeneig
Quand tu es contente tu as survécu à la journée sans crise d'allergie et bam c'est la nuit que l'attaque sournoise a lieu ! En même temps avec le beau temps et une chambre orientée sud-ouest, j'avais le choix entre aérer et allergiser et ne pas aérer et mourir étouffée. Décision difficile ^^

Nos pauvres petites oreilles quand même. Après je comprends mieux la connexion nez-gorges-oreilles ^^
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