Parler d’argent, en France, c’est encore tabou. Pourtant, c’est un sujet passionnant… et féministe, par certains aspects ! Dans Règlement de comptes, des personnes en tout genre épluchent leur budget, nous parlent de leur organisation financière en couple ou en solo, et de leur rapport à l’argent. Aujourd’hui, c’est Sylvie qui a accepté de décortiquer ses comptes pour nous.
Prénom : Sylvie
Âge : 45 ans
Profession : technicienne hospitalière
Salaire net : 2 700 €, ainsi que 350 € de primes réparties entre fin novembre et fin décembre
Personnes (ou animaux) vivant sous le même toit : 1 ado de 15 ans, 1 chien
Lieu de vie : une maison individuelle en lotissement.
La situation et les revenus de Sylvie
Sylvie est technicienne en laboratoire en centre hospitalier et bénéficie du statut de fonctionnaire. Séparée depuis 10 ans, elle vit avec son fils de 15 ans dont elle a la garde principale. Ils vivent tous les deux dans une maison en lotissement de 100 m2 avec un jardin de 500 m2, dont Sylvie est propriétaire depuis 12 ans.
« Grâce à un gros apport personnel et à l’héritage de ma grand-mère, je n’ai quasiment plus de crédit à rembourser pour la maison. »
Pour son job dans la fonction hospitalière, Sylvie touche chaque mois un salaire net de 2 700 €, auquel s’ajoutent deux primes d’un montant total de 350 €, qu’elle perçoit en novembre et en décembre, ainsi que 123 € d’allocation de soutien familial (réservée aux parents séparés).
Pour cette rémunération, Sylvie s’estime « très bien payée », même si elle souligne que cela est contrebalancé par les contraintes imposées par son métier : les horaires décalés, les gardes le week-end et les jours fériés.
« Ma situation a bien évolué avec le Covid, avec la prime Segur (238 € mensuels brut, ndlr) et mon passage en catégorie A de la Fédération de l’hospitalisation privée. Je m’estime dans la classe moyenne supérieure, je peux me faire plaisir. »
Le rapport à l’argent de Sylvie et son organisation financière
Sylvie a grandi dans une famille modeste, auprès d’un père ouvrier et d’une mère femme au foyer, qui lui ont appris très tôt la valeur de l’argent.
« J’ai toujours vu ma mère faire ses comptes sur un petit cahier. Mes parents ont économisé pour acheter une maison, ils avaient peu de loisirs, ne partaient jamais en vacances. Cela m’a manqué quand j’étais enfant, ma passion des voyages doit venir de là. »
Sylvie a hérité de cette rigueur pour gérer son argent.
« Depuis que j’ai un salaire, je fais moi aussi mes comptes à l’ancienne, sur des petits cahiers. Je suis mensualisée sur quasiment toutes mes dépenses, et je jette un coup d’œil à mes comptes tous les jours, pour voir s’il n’y a pas d’opération frauduleuse. »
Les dépenses de Sylvie
Propriétaire depuis 12 ans de son logement, Sylvie a la chance d’avoir désormais un emprunt immobilier très faible à rembourser : 200 € par mois, auxquels s’ajoutent , côté impôts, 160 € de taxe foncière. Elle a aussi contracté un prêt à la consommation, qu’elle rembourse à hauteur de 60 € mensuels.
Concernant les factures courantes, Sylvie doit s’acquitter chaque mois de 90 € pour l’électricité, 30 € pour l’eau et 10 € de provision pour le lotissement dans lequel elle réside. Elle règle aussi 100 € par mois pour ses frais de communication, à savoir sa box internet, deux forfaits téléphoniques, un abonnement Netflix et un autre à PlayStation Plus.
La mère de famille a souscrit à trois assurances : maison, voiture et responsabilité civile, qui lui reviennent à 70 € mensuels. Ses frais bancaires sont plutôt élevés : 14 € par mois.
« Au supermarché, je prends toujours la marque au prix intermédiaire »
Pour ses déplacements professionnels et personnels, Sylvie utilise sa voiture. Ces trajets lui reviennent à environ 100 € d’essence par mois pour une trentaine de kilomètres effectués chaque jour. « Cela reste raisonnable. »
Côté budget alimentaire, Sylvie chiffre ses dépenses à 350 € pour deux, auxquels s’ajoutent les frais de cantine pour elle et son fils (60 € chacun en moyenne).
« Je fais mes courses dans une enseigne de la grande distribution, soit directement en magasin, soit en drive car je déteste faire les courses. Pour ne pas trop dépenser, je prends toujours la marque au prix intermédiaire. »
Sylvie et son fils sont les heureux propriétaires d’un chien, qui leur revient à environ 100 € par mois de frais alimentaires et vétérinaires.
Concernant les dépenses dites « féminines », Sylvie les estime à environ 50 € par mois. Cela comprend les rendez-vous chez le coiffeur et les divers produits d’hygiène, dont les crèmes.
« Je me maquille peu et je ne vais pas chez l’esthéticienne. »
Si les dépenses du quotidien de Sylvie sont maîtrisées, il lui arrive cependant d’avoir des imprévus qui plombent son budget. Ainsi, le mois où elle nous a répondu, elle a déboursé 250 € pour des frais de mutuelle, pour l’orthodontiste et pour la crème anti-acné de son fils.
Les loisirs de Sylvie
En tant que parent célibataire, Sylvie dit « sortir peu » et avoir des loisirs qu’elle partage en commun avec son fils.
« Nous faisons un ciné par mois et environ 2 fast-foods. Cela nous coûte environ 150 €. »
Elle est aussi abonnée à une salle de sport, qu’elle paye 30 € mensuels.
Le reste de son budget loisirs est consacré aux voyages. Pour pouvoir partir chaque année avec son fils, Sylvie met 500 € de côté chaque mois.
« Je dépense entre 6 000 et 7 000 € par an en voyage. C’est mon moyen de décompresser et une passion que je partage avec mon fils. »
L’autre passion que la mère et le fils partagent, ce sont les vêtements. Sylvie chiffre ses dépenses à 1 000 € par an pour son fils et à 2 000 € pour elle. Ce qui lui revient, une fois lissées sur l’année, à 250 € par mois.
« Je trouve mon budget équilibré, mais je dépense trop en vêtements. Je craque régulièrement alors que je n’ai besoin de rien… »
L’épargne et les projets d’avenir de Sylvie
Chaque mois, Sylvie parvient à épargner environ 500 €, qu’elle place sur un livret A en prévision de futures grosses dépenses comme « une nouvelle voiture, de l’électroménager ou un autre gros imprévu pour la maison ».
Son fils dispose lui aussi d’un livret A, qu’il alimente avec l’argent qu’il reçoit pour Noël et son anniversaire. « Il a environ 4 000 € de côté. »
D’ici 2 ou 3 ans, Sylvie prévoit de changer de voiture, d’où l’épargne qu’elle constitue car elle souhaite la « payer cash » et ainsi éviter de contracter un nouvel emprunt.
Enfin, elle prévoit dans un futur proche de faire de beaux voyages avec son fils, « comme New York et le Mexique ».
Merci à Sylvie d’avoir épluché son budget pour nous !
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Les Commentaires
Ses revenus ne me choquent pas pour son statut en hospitalier. Et sa mensualité mensuelle pour son crédit immobilier est logique si la madz a eu un héritage et un gros apport personnel.
Ptdr j'ai la trentaine et j'utilise toujours un carnet pour faire mes comptes même si j'ai aussi une feuille excel pour voir mes dépenses sur l'année.
100€ d'essence/mois et 30 km/jour, elle doit travailler à côté de son domicile si on considère que pour ce quota, il y a aussi les déplacements personnels.
En tout cas je suis d'accord, les courses c'est chiant
Par contre sacré budget vestimentaire