La pratique a été rapportée pour la première fois au XIXème siècle, mais remonterait au XVème. Ni changement de sexe, ni changement d’orientation sexuelle, elle consistait, pour certaines femmes vivant au Nord de l’Albanie, à changer de genre.
Ces femmes, les « burneshas », faisaient ce choix essentiellement pour gagner leur indépendance dans une société où les mariages forcés étaient fréquents et où les femmes étaient la propriété de leur mari. Un autre problème auquel certaines familles étaient confrontées était que le droit de propriété ne pouvait être transmis qu’aux enfants mâles. Des parents n’ayant eu qu’une ou plusieurs filles risquaient de perdre la totalité de leur terres.
Des règles qu’on retrouve dans de nombreuses sociétés patriacales. Celle-ci laissait néanmoins une liberté aux femmes : celle de devenir des hommes.
Le « contrat » était simple : en jurant de renoncer à tous les codes féminins (et notamment en faisant voeu de chasteté afin d’éviter toute grossesse), ces femmes bénéficiaient de tous les avantages réservés aux hommes. Elles gagnaient le droit de voter, de conduire, d’accéder à tous les métiers (notamment gérer leur propre commerce et acheter des terres), de boire, de fumer, de jurer, de jouer d’un instrument de musique et de porter des armes à feu.
Le serment faisaient d’elles des hommes. Elles adoptaient les habits, les postures et les gestes identifiés comme virils. Certaines changeaient même de prénom.
Les droits des femmes s’améliorant avec le temps, la pratique a quasiment disparu aujourd’hui et ils ne reste que quelques burneshas, très âgées pour la plupart. La photographe Jill Peters tenait donc à leur rendre hommage avant que la tradition ne s’éteigne définitivement.
Vous aimez nos articles ? Vous adorerez nos podcasts. Toutes nos séries, à écouter d’urgence ici.
Les Commentaires