Trouver un imprimé qui fasse pépiter tes mirettes, c’est dur. Les tendances ont beau changer, chaque année se rejoue la même rengaine devant mes yeux désolés. L’industrie textile déballe ses tonneaux de fringues imprimées, je reste plantée là et la vie ne m’apprend rien, si ce n’est que le choix est limité.
Des fleurs, les mêmes depuis ta première culotte. Des rayures, coucou l’effet tapisserie. Des carreaux, trop bûcheron-folk-option guitare acoustique, à garder pour les concerts de Yodelice. Des pois, des imprimés navajo, des chats psychédéliques : c’était inédit il y a trois ans…
Mais alors, où se trouve l’originalité, ou du moins, le choc visuel tant attendu ? À Hamburg, en Allemagne. L’incarnation de la nouveauté s’appelle « The Martini ». Il s’agit d’un sweat en coton dont les motifs sont… Des pubis aux couleurs de l’arc-en-ciel, free du frifi mais sagement alignés. Bref, L’origine du Monde revue par un Gustave Courbet sous LSD, version textile.
Ce fascinant vêtement sorti courant 2013 est le résultat d’une collaboration entre la marque allemande Ethel Vaughn et la créatrice danoise Fee Romero. Celle-ci fait partie de La Roquette, un collectif d’art et de mode indépendant fondé à Hamburg en 2011.
Le motif du sweat vient d’un projet photographique lancé par Fee Romero en septembre 2012, dans le magazine érotique allemand Tissue. Son but était de montrer la diversité des poils pubiens chez les femmes, et pas question de faire joujou avec Photoshop : les pilosités exposées ont vraiment subi la coloration photographiée. Un peu sur le principe du vajazzling, cette tendance qui consiste à se coller sur le pubis des trucs funky : paillettes, plumes et compagnie.
De loin, le résultat passerait presque pour un repas du dimanche en famille (surtout si ta mamie est myope). Tu peux même convertir tes cousins, puisque que le modèle est unisexe. Au cas où tu aurais peur de faire mauvais genre, les créatrices de The Martini ont quand même prévu la parade ! Le sweat est réversible, pour laisser place à un motif noir et blanc imaginé par Sam Chirnside. Mais c’est tout de suite beaucoup moins subversif, et comme elles le rappellent avec sagesse : « Ce que tu portes (du style de tes poils pubiens à la coupe de tes vêtements) et la manière dont tu apparais, n’est que ce que tu en fais ».
En 2012, Jack Parker avait fait une découverte incroyable : ta vulve est normale. Cette année, je te propose donc de décider que se balader habillée de pubis multicolores, c’est parfaitement naturel. À condition d’avoir 199€ sous le coude.
Vous aimez nos articles ? Vous adorerez nos podcasts. Toutes nos séries, à écouter d’urgence ici.
Les Commentaires
Son but était de montrer la diversité des poils pubiens chez les femmes
Et c'est vrai que cette diversité est magique. Alors qu'un pubis entièrement glabre ressemble à tous les autres pubis glabres, quelle tristesse