Avant-propos de Fab – ATTENTION : ceci est un post blindé de références Mode mais aussi et surtout de gros clichés. Si on supporte pas les clichés sur mad, on considère que parfois, quand ils sont pris au millième degré, ça peut faire rigoler. N’hésitez donc pas à sortir votre millième degré et rigolez (ou pas). On se doute que ce post va faire grincer des dents mais comme 1/ il tape sur tout le monde 2/ il a divisé la rédac, on le publie quand même, en vous laissant juges. Et bien sûr, si vous voulez de la présidentielle traitée en mode plus sérieux, on fait ça aussi, par ici.
Avril 2007. Tu suis la campagne présidentielle avec autant de ferveur que la dernière saison de Rome. Les acteurs sont dantesques, les coups de vices, épiques et les répliques, shakespeariennes. Aller voter te met on fire. Les seins droits vers le futur, tu as accompli ton devoir avec une superbe qui aurait fait passer la Liberté de Delacroix pour une blague. Tendre naïveté…
Cinq ans plus tard, comment te dire… T’es au bout du roul’, et tes seins sont tombés. Reprends-toi, poupée. Dis-moi comment tu t’habilles, je te dirai pour qui voter.
SWAG DE DROITE
Tu es fan de Sarko, tu vendrais ta mère pour un carré Hermès. D’ailleurs tu vendrais ta mère, tout court. Fière comme un brushing de Villepin tu déconnes pas sur le standing, quitte à détourner quelques fonds pour être au top (« oui bonjour je voudrais parler à Eric W., c’est un ami … »). Ça tombe bien, tu profites du meeting pour mettre la pression en New Look couture. Les cheveux crantés sous un bibi, Dior t’adore en poulette rétro période John Galliano, le chorizo sous ecsta.
« Mon régime ? Mais je ne mange pas ! » réponds-tu à Carlitta qui manque de faire péter ses points à la vue de ton buste de Sylphide. La taille encagée dans une veste 40’s nostalgique, tu strikes the pose
en slow-motion dans un tourbillon de jupons froufroutés. La base, Rachida te rackette à la sortie. Tu t’en fiches car des « 2.55 » de Chanel, tu en as dix, et que toi, au moins, ton nombre de dents est proportionnel à la taille de ta bouche. Après avoir claqué une bise Rouge Baiser à Nico, tu t’en vas, roulée comme une Testarossa, en broyant discrètement l’orteil de Nadine-la-blague-Morano d’un kick de Louboutin cloutées.
SWAG DE GAUCHE
Tu écoutes Benjamin Biolay la larme à l’oeil, et trouves que les méchants ils sont pas sympas ? Besoin de rien envie de toi, tu es cette fille toute simple en saharienne/pantalon blanc Yves-Saint- Laurent, easy-normal au Café de Flore. « Bravitude is an attitude », tu enfourches un vélib’ pour te rendre au stand-up du chevalier de la Montebourde et y invectiver les riches, un sac en python Jérome Dreyfuss sous le bras. Aussi crédible qu’un album de Mélanie Laurent, tu t’agites dans ta robe-pull Sonia Rykiel bariolée, et conquiers une assistance habituée à ton style de flow : en mousse. Rendez-vous est pris au pique-nique participatif que tu as organisé, sur l’île de Ré. Le thème, « La guerre, c’est mal », est aussi sexy que la combi-short « tie-and-tie » Isabel Marant dans laquelle tu tentes de pécho Harlem Désir, à grands coups de « J’ai un ami noir incroyâââââble ! ».
Tu t’imagines déjà vendre un ovaire pour couper-décaler avec lui sur du Papa Wemba dans un ensemble Dries Van Noten, maître absolu de l’ethnique-chic. Autant te dire que Christiane Taubira te fusille du regard, « à la ghetto youth » [ndlr : Salif]. RAH. Tu te rabats sur Manuel Valls, le Julio du hood, qui veut faire de toi la Marianne de son département. Dans un nuage de Vogue menthol, tu lui réponds : « L’Essonne ? C’est près du canal Saint-Martin, non ? ». Non.
SWAG DU CENTRE
T’es une roue libre ? Une bipolaire sans ordonnance? Tu grooves chez Michou après la messe de Pâques ? Suicidaire de la mode, tel est ton nom de code. Le cul entre mille styles et le cœur en bandoulière, ton masochisme frôle le génie de ton maître François Bayrou, le bègue de la Mancha. Tu fous la merde dans les classiques, même pas peur de perdre la vue dans une robe psychédélique de misogyne italien (Missoni, Pucci, Cavalli), sous un trench Burberry coupé au cordeau, genre parallèle à ton nez et perpendiculaire au sol. Et comme t’avais zappé d’acheter français, tu complètes le tableau par une paire de bottes de pluie Agnès B. pour Aigle, 100% made in France (#genre). Fidèle, à l’asile tu ne te démontes pas : tu troques ta camisole pour une robe thermocollée sur du carton Maison Martin Margiela, et derrière tes lunettes en fourrure Givenchy, tu hurles « Je ne suis pas folle, vous savez ! Bonjour ! »
Swags de gauche et de droite et d’ailleurs
Jean-Luc te met en braises ? Tes montures Alain Mikli coûtent un smic, et tu as a piqué le blouson col mouton de ton père, période dealer de ganja. Louise Michel 2.0, tu es allée prendre la Bastille avec tes potes Gégé et Patoche, et t’es empalée sur les grilles de la Colonne de Juillet. Perdre une fesse pour la France ? Oui, mais en salopette Marc Jacobs.
T’es vénère comme Poutou (#blague) ? Chaude des loisirs créatifs, tu es une pauvre en civil qui tricote des pulls improbables. Manque de bol, tu as croisé le designer de Cacharel qui vendra le même pull que le tien à un rein. Vie pourrie.
Tu es la fille cachée de Trotski et Geneviève de Fontenay? Seule au monde comme Nathalie Arthaud, tu es une « indignée » version française en polaire Quechua, et tout le monde s’en fout.
Tu voudrais emmurer Cécile Duflot ? Tu n’es pas seule, mais tes t-shirts sont en coton do Brazil équitable. Tu voteras Eva Jolly en faisant un moonwalk, Seu Jorge à fond dans ton casque en plastique recyclé.
Tu donnes raison à Eric Zemmour en prétextant le syndrôme de Stockholm ? Droite comme un I dans tes mis bas couleur chaire, tu as juré à Nicolas « je vous ai compris » Dupont-Gnangnan de lui offrir ta voix, s’il oubliait ses lunettes. Depuis, il est le vieux beau préféré des jupes plissées, et vous êtes maqués.
Quant à Marine ? On s’en fout. Allez bisous.
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Les Commentaires
en tout cas Dana Beretta je t'adore et je te hais d'avoir ressorti le CLICHE QUI TACHE sur les gens comme moi.
mais je me suis bidonnée