Mon avis si subversif ne comptant, dans la machine infernale qu’on appelle la vie, que pour les madz de France et ma mère, permettez moi de jeter un pavé dans la mare fashionistique, d’accuser, que dis-je, n’ayons pas peur des mots, de balancer : le Who’s Next a bien changé.
Les allées froides du hall des expositions ne sont que mines blasées, vestes molles et brushings flasques. Dans un temps pas si lointain, il grouillait d’ersatz de John Galliano zarbis et de stands de jeunes créateurs prêts à tuer père et mère pour s’offrir de précieux mètres carrés. Aujourd’hui, tyrannie du biz’ oblige, ils ne sont qu’une poignée reléguée aux emplacements les moins sexy (sauf ceux qui ont gagné un concours).
Ô, toi ! Oui, toi la jeunette pleine d’espoirs entre la porte coupe-feu et la fontaine à eau , c’est à toi qu’ je cause ! Toi qui croule sous les dettes, qui a l’œil vitreux, qui enchaîne les nuits blanches pour accoucher de ce projet qui te hante, qui offre ton sang et ta sueur sur un plateau pour que l’on te voie, eh bien je suis là. Bon, en vérité j’ai cinq coups de cœurs à vous présenter mais l’anaphore aurait été bien moins cool au pluriel.
Elles ont en commun le manque d’aplomb de ceux qui semblent s’excuser d’exister, qui rasent les murs pour mieux charmer. « Ah bon ? T’aimes vraiment bien ? C’est tellement gentil ! Tu veux un café ? T’as mal aux pieds ? » : peu importe la langue, l’accueil était charmant
. Ça a été compliqué de leur faire prendre la pose (cf. les mines réjouies ci- après), plus encore de comprendre le pourquoi du comment leurs cerveaux prolixes ont pondu ces merveilles…
Altruiste de la mode, tel est mon nom de code : j’arrive.
Susana Bettencourt, les mailles électriques
Susana a l’air d’un bonbon illuminé. C’est un pléonasme puisqu’elle vient directement du Royaume de la cuisse au vent et des pulls chelous, j’ai nommé l’Angleterre. En parlant de pulls, son truc, c’est des fringues entièrement tricotées et flanquées de jacquards énormes. Tu as peur ? Sois tranquille : la gonzesse en a sous la frange. Loin des loisirs créatifs dégueus. il s’agit de tissages d’orfèvres proches de la tapisserie, ornés de schémas de circuits électriques (« electricity maps, you see ? » : y’en a qui ronflaient pas en cours de techno). Les tons se répondent élégamment, les mailles sont légères et les motifs donnent une impressions de branchages high-tech, bordéliques et oniriques. J’ai promis de préciser que ces pièces étaient tissées d’après une technique do portougaoulsh, rapport à ses origines lusitaniennes (caler un mot compte triple : bim). Les blings – plastrons métalliques type « voie ferrée »- sont en option mais si spectaculaires qu’une certaine Gaga « in love with Judas » est au taquet. Bien joué.
À demain pour une nouvelle créatrice découverte au Who’s Next !
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Les Commentaires
Par rapport au Who's Next, j'ai JAMAIS pu y aller, je suis soit au taff, soit en stage, soit en vacances à cette période là et j'avoue que j'en ai pleuré. Mais si c'est devenu moins bien... j'sais pas si je vais tenter d'y aller la prochaine fois :/
Merci pour cette série d'articles, pour les pauvres malchanceuses comme moi !
Edit: sinon il manque le h de http:// dans le lien