— Article initialement publié le 12 janvier 2017
C’est une petite révolution qui a eu lieu à l’Assemblée Nationale, dans la nuit de jeudi 12 à vendredi 13 décembre. Une proposition de loi, déposée par le député Olivier Falorni, intitulée « Respect de l’animal en abattoir », était en discussion.
Un amendement en particulier, également défendu par Olivier Falorni, préconise la généralisation d’une surveillance vidéo obligatoire dans les abattoirs français.
Audrey Garric est journaliste au service Planète du Monde.
La surveillance vidéo dans les abattoirs en débat
Les débats ont été nourris sur cette question, et fort intéressants à suivre en direct. J’ai ainsi appris que :
- Ce sont les vidéos obtenues par l’association L-214 montrant d’horribles scènes de maltraitance et leur médiatisation qui ont contribué à provoquer ce débat
- Suite à ces scandales, la consommation de viande a chuté en France
- Des députés se sont déclarés favorables à l’amendement, arguant que la surveillance vidéo obligatoire permettra d’éviter des scandales.
Selon leur logique : s’il y a une surveillance constante, il n’y a pas de maltraitance, donc pas de scandale. Je crois que Paul McCartney aurait un avis divergent sur ce point, selon sa citation devenue célèbre :
« Si les abattoirs avaient des murs transparents, tout le monde serait végétarien ».
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La surveillance vidéo fera-t-elle baisser la consommation de viande en France ? Certains députés misent au contraire sur ce dispositif pour produire l’effet inverse.
Mais on pourra peut-être trancher cette question dès 2018, car à l’issue des débats, l’amendement a été adopté !
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La surveillance vidéo obligatoire adoptée, avec une réserve
L’amendement en question a été adopté par un scrutin public, c’est-à-dire qu’on ne vote pas à main levée, mais à l’aide de boitiers électroniques pour garder une trace de qui a voté quoi, et publier le détail au compte rendu.
Le principe de la surveillance vidéo obligatoire à partir du 1er janvier 2018 a été adopté, mais la mesure sera d’abord testée, avant d’être généralisée, si l’expérimentation est concluante.
Deuxième réserve, et non des moindres : nous ne sommes qu’au début du processus législatif. Le texte doit être adopté au Sénat dans les mêmes termes, et rien ne garantit qu’il y recevra le même accueil qu’à l’Assemblée.
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Les Commentaires
Je précise que je ne veux critiquer pour rien, au contraire j'aimerais bien me réjouir d'une telle nouvelle mais j'ai vraiment peur que ce soit encore pire et que les industriels s'en servent pour se dédouaner...